La longue liste des prélats tourangeaux Voici un vieil écrit en latin, le "Sancta et Metropolitana Ecclesia Turonensis" de Jean Maan, daté de 1667. L'auteur a eu accès à des documents d'archives dont nombreux ont été perdus à la Révolution ou lors de l'incendie de la bibliothèque de Tours en 1940. Il présente quatorze siècles de la vie des évêques de Tours, à commencer par plusieurs (très grandes) pages sur Gatien. Une seconde partie traite de l'histoire des conciles et synodes tenus dans la province ecclésiastique. Cet imposant ouvrage (dont sont tirées ces deux photos, la seconde présentant le liste des évêques de Tours selon Grégoire) est disponible à la librairie ancienne Denis de Tours (en octobre 2019 + catalogue avec livres sur la Touraine). Une traduction de Paul Letort a été publiée, à tirage très restreint, en 1997 (éd. du Python). |
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La non-existence de Gatien recueille maintenant un large assentiment des historiens, comme le montre cette notule de Henri Galinié dans le livre Ta&m 2007 (page 285). | Lidoire, le premier évêque de Tours. A gauche, fresque par Louis de Bodin de Galembert, avant restauration [oratoire du musée des Beaux-Arts de Tours, 1872, "La légende saint Martin au XIXème siècle" 1997]. Au centre, vitrail de l'église Notre Dame la Riche de Tours (lien) A droite, statue de l'église Notre Dame des Essards en Touraine (lien). + vitrail de Lux Fournier 1912 dans l'église St Martin de Tauxigny, entre Tours et Loches (lien). |
Sanctus Lidorius sous la coupole de l'actuelle basilique Saint Martin de Tours, fresque de Pierre Fritel. |
Analyse de la construction de la cathédrale de Tours dans l'album Guignolet 1984 + les huit planches : 1 2 3 4 5 6 7 8. La cathédrale Saint Gatien de Tours. 1) au XIXème siècle + gravure 1603 [BmT] + peinture par William Turner 1826 + gravure 1841 Clarey-Martineau + gravure 1844 ["Tours, guide de l'étranger"] + quatre gravures LTh&m 1855 : 1 2 3 4 + gravure 1874 sur un plan de Tours. 2) en 2020 + photo 2019 de nuit. 3) La nef. 4) Une fresque sur le partage du manteau, aux couleurs délavées (photo) ici rehaussées (page flickr de Philippe_28]. Cet édifice est d'un classicisme gothique qui fut admiré par Viollet Leduc ["La cathédrale de Tours", Claude Andrault-Schmitt, Geste Editions 2010]. + carte postale 1975 en vue aérienne. + site paroissial (paroisse St Maurice et non St Gatien...). La cathédrale abrite aussi un célèbre tableau de Jean-Victor Schnetz qui sera présenté ci-après. Martin à l'honneur dans la cathédrale de Tours avec trois grandes baies dédiées, numérotées 204, 4 et 8. 1) La grande baie, n°204, datée de 1260 environ (lecture de bas en haut) [dessin de Costigliole, "La cathédrale de Tours", Claude Andrault-Schmitt, Geste Editions 2010] + autre reprise dans Lecoy 1881 + photo + extrait + photo des deux autres baies se complétant (n° 4 et 8 vers 1270-1290) dédiées à Martin + extrait baie 8. + deux liens avec détail chronologique de toutes les scènes : 1 (baie 4) 2 (baie 8). 2) Le partage du manteau (baie n°204). 3) Martin délivre un possédé, le diable sortant par sa bouche (la visage a été noirci...) (baie n°8). 4) "Les illuminations de la cathédrale" en été 2018 avec Martin en surimpression (ou alors le fantôme de Gatien ?) + trois autres scènes martiniennes de ce spectacle : 1 2 3 + autre scène. Cette page présentera quelques autres vitraux de ces baies. En 2013, sur le thème de saint Martin, des vitraux à la complexité difficilement lisible, même avec des explications, ont été ajoutés, réalisés par Gérard Collin-Thiébaut et Pierre-Alain Parot, avec cette notice (lien). |
Martin et Maurice. A gauche, tapisserie XVème siècle "Saint Martin faisant jaillir le sang de Saint Maurice à Agaune" conservée au Trésor de la cathédrale Saint Maurice d'Angers [Lecoy 1881]. Puis, dans le même édifice, vitrail "Miracle du sang de Maurice" du XIIIème siècle. + deux autres représentations de la même scène dans "La vie et miracles de Mgr saint Martin" : 1 version 1516 [BmT, commentaire par Claude Andrault-Schmitt, "La cathédrale de Tours", Geste Editions 2010]. 2 version 1496 [BnF] + vitrail 1900 [Edouard Didron, église de Saint Martin le Hébert, en Normandie]. Ensuite vitrail de l'atelier Lobin dans l'église Notre-Dame de la Légion d'Honneur à Longué (Anjou) avec les deux saints (Martin à droite) [illustrations Semur 2015]. A droite vitrail de l’église Saint-Nicolas de l’ancienne abbatiale Saint-Maurice de Blasimon. Sur ce tableau de Hans Holbein le jeune 1522, Martin est associé à un autre légionnaire thébain, Ours / ursus de Soleure (lien). + trois pages du site de Nhuan DoDuc présentant des vitraux de Maurice : 1 2 3. + trois vitraux de la cathédrale de Tours illustrant le martyre de Maurice et de ses compagnons de légion [Catalogue 2016]. Il reste à Saint Maurice en Suisse un "vase de saint Martin" dont l'histoire est racontée sur cette page de la "Lettre martinienne" 2005-3 (avec photo de ce vase et celui de Candes). |
Des illustrations "historiquement correctes". 1) A l'abbaye de Saint Benoît sur Loire, vers l'an 1000 [flickr Odile Cognard, lien]. 2) Fin XIème siècle, église Hilaire le Grand, Poitiers [flickr Philippe 28, lien]. 3) Image extraite du téléfilm Arte (cf. encadré ci-dessous). L'invention d'images militaristes. Déjà au XIIIème siècle, dans les vitraux des cathédrales, c'est en cavalier que Martin déchire son manteau (qui n'est pas encore toujours rouge). Le moine-évêque est devenu un "héros militaire", par exemple sur cette illustration d'un bréviaire de Tours en 1635 [Collectif 2019]. Cette image s'impose et, en France, elle prend une allure officielle au XIXème siècle. Le téléfilm d'Arte s'en fait l'écho en présentant comme référence le tableau ci-dessus à gauche. Tout au long de cette page, nous revenons sur le partage du manteau, notamment selon les époques : fin du moyen-âge et époque classique ci-après, au XIXème siècle ci-après, au XXème siècle ci-après et encore ci-après. L'abbaye Saint Martin aux Jumeaux d'Amiens sur le lieu de partage du manteau. Construite en 1073, avec une église Saint Martin du Bourg où Thomas Becket célébra une messe en 1165, ses batiments furent utilisés comme palais de Justice après la Révolution. Ils se révélèrent inadaptés et furent démolis en 1860 pour laisser place à un palais de Justice flambant neuf. A gauche l'abbaye, au centre les plans superposés de l'abbaye et du nouveau palais de Justice. A droite, la sculpture de Justin-Chrysostome Sanson, 1880, sur un des murs, à l’endroit présumé où Martin partagea son manteau. Elle est légendée par deux plaques (photo). + lien avec informations complémentaires. Ajoutons l'image anachronique de Martin devant la cathédrale d'Amiens (origine indéterminée, lien). La partage du manteau est l'estampille martinienne. Comme l'illustrent ces quelques exemples, reproductions de Lecoy 1881, la scène du manteau partagé est un des facteurs essentiels de la popularité de Martin à travers les siècles. Elle ne peut que désigner Martin, comme une signature, une estampille. 1) Pion pour un jeu de tables sculpté dans une défense de morse [XIIème siècle, Musée Ashmolean d'Oxford]. 2) Assiette en faïence peinte [XVIIIème siècle]. 3) Broc à cidre [collection de l'abbé Guiot, 1761]. |
Voici donc la fameuse miniature de Fulda, la plus ancienne illustration connue de la Charité de Martin, où un jeune soldat habille de la moitié de son manteau un malheureux grelottant de froid et le revoit en songe la nuit suivante comme son Dieu. Datée de 975 environ, elle provient d'un sacramentaire de l'abbaye de Fulda, en Allemagne [bibliothèque de Göttingen, lien). Le manteau n'est pas rouge et il n'y a pas de cheval. On en connaît trois variantes, les deux présentées ci-dessus et celle-ci [Maupoix 2018, Catalogue 2016]. Permanence de la double scène. On retrouve les deux scènes des miniatures de Fulda dans cette peinture monumentale (7 m de long) de 1941 du peintre basque Isaak Diez De Ibarrondo, réfugié en France après la guerre d'Espagne, dans l'église St Martin d'Oydes en Ariège (lien). Le double titre est inscrit en bordure : "Martin encore catéchumene partage son manteau d'officier avec un pauvre" et "Le soir même Martin voit le Christ qui lui dit : "Tu m'as revêtu de ce manteau". La seconde scène présente deux rangées d'anges, comme dans les miniatures de Fulda. Cette double scène se retrouve sur ces trois miniatures : 1 psautier de Saint Alban vers 1130 [Maupoix 2018] 2 "Martinellus" 1110 [BmT] 3 manuscrit de Richer de Metz de la même époque [après 1102, Bibliothèque de Trèves]. Sur trois fresques : 1 cathédrale de Bayonne [flickr Marie-Hélène Cingal] 2 église St Martin de Brull en Catalogne [flickr 11299883] 3 église St Martin de Wangen im Allgäu en Allemagne [Gebhard Fugel, 1900, flickr János Korom]. Et sur trois doubles tableaux : 1 [Félix Villé vers 1895, église St Martin des Champs à Paris] 2 [Fidelis Schabet 1846, église St Martin d'Unteressendorf (Hochdorf), Allemagne, Wikimédia] 3 [Francesco d'Antonio del Chierico, oratoire Saint Martin de Florence, Italie, lien]. Scène 2 du partage du manteau : le songe de Martin. La demi-cape donnée du pauvre réapparaît en songe couvrant Dieu / le Christ. Deux illustrations du livre Maupoix 2018 : vitrail de la collégiale de Candes, de Félix Gaudin 1900, et tableau de la basilique Saint Sauveur de Pavie en Italie (+ vue d'ensemble, Semur 2015). + du même livre : un vitrail de la cathédrale de Chartres et un tableau anonyme de l'église Saint Julien de Tours, 1687 + dix-sept autres illustrations : 1 [vitrail de la cathédrale de Tours, baie n°4] 2 [panneau de retable, Francisco de Osona, début XVIème siècle, Musée Goya de Castres Catalogue 2016] 3 (Hongrie) 4 bas-relief en bois de Figeac dans le Lot, en présence des saints Pierre et Paul (lien) 5 tableau de l'église Saint Martin de Dormelles en Ile de France (liens : 1 2) 6 [Leconte et Colin 1891, église St Martin de Moutiers en Bretagne] 7 [Jacques Stella, Musée de l'Ermitage à Saint Petersbourg, Russie, lien] 8 [église St Martin de Bazeilles dans les Ardennes, lien] 9 [Louis de Bodin de Galembert, église de Saint Martin du Limet en Mayenne] 10 [1886, Olivier Durieux, église St Martin de Esquéhéries en Picardie] 11 [1701, église de Saint Martin de Jussac dans le Limousin, lien] 12 [Victor-Casimir Zier, 1854, église St Martin de Meillac en Bretagne, lien] 13 [église St Martin de Cublize dans le Rhône] 14 [église St Martin de Macquigny dans l'Aisne] 15 [Christopher Whall 1905, cathédrale St Martin de Leicester, flickr Aidan McRae Thomson] 16 miniature du bréviaire de Salisbury [Lecoy 1881] 17 tableau de Winifred Knights vers 1930 (lien). |
La naissance de Martin imaginée sur une fresque de l'église San Martino de Siccomario (Italie) [Semur 2015] et sur une aquarelle d'un artiste de son pays d'origine, la Hongrie (lien). + un médaillon de dalmatique de la collégiale Saint Martin de Courtrai, XVIème siècle [Maupoix 2018], + un vitrail du XVIème siècle de l'église de Saint Florentin dans l'Yonne. + miniature de l'évangéliaire de Pannonhalma en Hongrie, avec Martin qui voit le jour dans une étable [bibliothèque de l'abbaye de Pannonhalma vers 1510, Lorincz 2001] La Hongrie et Martin. A gauche, Szombathely, le lieu de naissance de Martin. En arrière-plan l'église Saint Martin. En avant-plan une statue de Martin bénissant sa mère [sculpture de Istvan Rumi Rajki 1938, liens : 1 2] et sur la droite le "puits de saint Martin". + vue du ciel [Lorincz 2001] + vue ancienne avec le premier nom de Sabaria [Collectif 2019] + coupe par périodes de construction de l'église [Colloque 1997 SAT] + maquette de la statue [Catalogue 2016]. A droite, à 92 km de Szombathely en Hongrie, l'abbaye de Pannonhalma sur le mont Saint Martin, fondée en 996, classée au patrimoine mondial UNESCO, lieu touristique et de pélerinage, abritant 45 moines bénédictins [photo Wikipédia]. + autre photo [Lorincz 2001] + la bibliothèque de l'abbaye [Semur 2015] + vitrail représentant l'évêque Martin.et deux scènes [flickr Zsolt Andrasi]. Propos de Konkoly Istvan, évêque de Szombathely, en 2001 : "Notre premier roi, Saint Etienne, fit broder l'image de Martin sur ses drapeaux. Durant son règle, saint Martin devint, après la vierge, le deuxième patron de la Hongrie. En 1903, au concile de Szabolcs, notre roi Ladislas déclara Saint Martin fête publique obligatoire dans tout le royaume, précédée d'un jeune de trois jours." L'enfance de Martin à Pavie. Apparemment fils unique, Martin grandit dans la cité italienne de Pavie, fréquentant probablement une école. A gauche, médaillon de dalmatique [XVIème siècle, Courtrai en Belgique, Maupoix 2018]. A droite, Martin, en vert, apprend à lire en suivant les lignes avec son doigt [vitrail de l'église de Saint Florentin en Bourgogne]. + planche de BD Utrecht 2016, case ci-dessous.
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Le jeune Martin contraint par son père de s'enrôler dans l'armée. Maric - Frisano 1994 + la planche + broderie du XIVème au New York Metropolitan Museum of Art où l'enfant Martin annonce à ses parents sa volonté de devenir chrétien.
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316 : naissance en Pannonie (Hongrie)
321 (5 ans) : enfance à Pavie (Italie) 332 (16 ans) : engagement dans l'armée 334 (18 ans) : partage du manteau à Amiens, baptême 356 (40 ans) : sortie de l'armée |
360 (44 ans) : fondation du monastère de Ligugé
371 (55 ans) : élection à l'évêché de Tours 372 (56 ans) : fondation du monastère de Marmoutier 385 (69 ans) : voyage à Trèves, affaire Priscillien 397 (81 ans) : décès à Candes |
A gauche case couplée avec le partage du manteau sur une miniature de Maître François 1460 [BnF]. Au centre, vitrail de l'église de Saint Martin le Beau en Touraine [atelier Lobin]. A droite, vitrail de l'église Saint Martin de Restigné en Touraine [atelier de Félix Gaudin, Paris, Verrière 2018] + sept autres vitraux : 1 cathédrale de Tours (baie n°204) 2 cathédrale de Chartres 3 cathédrale de Bourges [Verrière 2018] 4 église de Saint Martin es Vignes dans l'Aube 5 église de Saint Florentin dans l'Yonne 6 [église St Martin de Wimy dans l'Aisne] 7 [église St Martin de Rumilly lès Vaudes dans l'Aube, Nguyen DoDuc] + broderie islandaise conservée au Louvre, vers le XVème siècle [Maupoix 2018] + image de La Bonne Presse XXème siècle. . |
(ceux qui la gouvernent effectivement, qu'ils soient Auguste ou César, officiellement reconnus ou dits usurpateurs) | |
Constantin Ier 310-337 Arles, Trèves, Sirmium, Constantinople
Constantin II 337-340 Trèves Constant Ier 340-350 Sirmium, Milan Magnence 350-353 Lyon, Arles, Rome Constance II 353-355 Sirmium, Constantinople Julien 355-363 Vienne, Sens, Paris, Constantinople Jovien 363-364 Constantinople |
Valentinien Ier 364-375 Milan, Trèves
Gratien 375-383 Trèves Magnus Maxime 383-388 Trèves Valentinien II 388-392 Milan, Vienne Théodose Ier 392-395 Arles, Rome Flavius Honorius 395-423 Rome, Ravenne |
A gauche, la Gaule de 367 à 388 sous Gratien et Magnus Maxime, durant l'épiscopat de Martin, et aussi de 355 à 361 sous Julien. Au centre vitrail de l'église St Martin de Saint Martin du Lac, en Bourgogne (photo Odile Cognard, lien + autre vitrail montrant Julien et Martin [église d'Avallon en Bourgogne, flickr Grangeburn]. A droite deux cases de Brunor - Bar 2009 + trois planches : 1 2 3. + la même scène en deux planches par Maric - Frisano 1994 : 1 2 + la même rencontre dans un tableau de Simone Martini [fresque dans la chapelle Saint Martin d'Assise, en Italie, vers 1325] + dans sa copie aux couleurs restaurées [flickr Hen-Magonza] + dans sa reproduction [Lecoy 1881], dans une miniature du "Martinellus" 1110 [BmT]. et dans un vitrail de Nouans les Fontaines en Touraine [atelier Lobin 1876, Verrière 2018]. |
A gauche, Martin dépose casque et armes et quitte l'armée [église Saint Martin de Berthenay, en Touraine, Amand Clément 1878, Verrière 2018] |
A gauche, les principaux voyages de Martin [Semur 2015] + deux autres cartes avec quelques compléments : 1 [Catalogue 2016] 2 [LM 2007-4]. |
Martin affronte les démons. A gauche, vitrail de l'église Saint Martin de Ligugé où Martin est ordonné exorciste par Hilaire. A droite tableau de l'église Saint Martin d'Asse, en Belgique [vers 1880, lien]. + tableau de la cathédrale de Tours [Maupoix 2018] + broderie [Metropolitan museum of art de New York, Maupoix 2018] + gravure où Hilaire donne à Martin l'habit des religieux [BmT 1516, Lecoy 1881] + quatre vitraux : 1 [XIIIème siècle, église Saint Martin d'Anctoville-sur-Boscq, Manche, lien] 2 [Jacques le Breton, Jean Gaudin, Paris, 1935, église St Martin de Restigné, en Touraine, Verrière 2018]. 3 Hilaire tonsure Martin (avec des ciseaux modernes !) [un des neuf tableaux de la verrière St Hilaire de l'église St Hilaire de Menétréol sous Sancerre dans le Cher, lien] 4 [cathédrale de Bourges, flickr Paco Barranco] |
Sa mère, pas son père. Après avoir accompli ses longues années d'obligations militaires et avoir brièvement connu Hilaire, évêque de Poitiers, Martin voyage durant quatre années, de 356 à 360. Il revoit ses parents, convertit sa mère, mais pas son père. La même scène à gauche dans une gravure de Jacques-Emile Lafon [Lecoy 1881]. A droite, le père de Martin oppose un refus argumenté à son fils, qui "ne savait pas quoi lui répondre" [Brunor - Bar 2009]. + tableau de Bernard Benezet en l'église de Buzet sur Tarn (lien). + trois vitraux : 1 [Candes , atelier de Félix Gaudin de Paris, Verrière 2018] 2 [église St Martin de Beaupréau, lien] 3 [église St Martin d'Ammerschwihr en Alsace]. |
Martin humilié par les ariens à Milan. A Milan, parfois considéré comme un sabellien (disciple de Sabellius) (on comprend les critiques de division des chrétiens émises par le père...), Martin est fouetté et chassé par les ariens et l'évêque Auxence (auquel succédera le nicéen Ambroise). Ce passage à Milan est représenté à gauche par une case de Maric-Frisano 1994 et au centre dans un vitrail de Saint Florentin (Yonne, baie sur la vie de saint Martin, lien) (avec l'anachronisme d'un Martin habillé en évêque). + la même scène sur un vitrail de l'église Saint Martin de Louveciennes, Yvelines (lien). + trois variations du passage à Milan en trois planches de bande dessinée : 1 [Brunor - Bar 2009] 2 [Maric - Frisano 1994] 3 [Mestrallet, Fagot - d'Esme 1996]. La tentation de saint Antoine est un thème récurrent de nombreux tableaux de peintres. Antoine, l'ermite retiré dans le désert d'Égypte, y subit la tentation du Diable sous la forme de visions des voluptés terrestres. Ici une version de David Teniers le Jeune [vers 1650, musée de Lille, Wikipédia], qui, très inspiré, en réalisa au moins cinq autres : 1 2 3 4 5 [4 et 5 : musée du Louvre] (lien). + (sans résister à la tentation...) quatorze autres tableaux [Wikipédia] : 1 [Michel-Ange vers 1487, Musée Kimbell, au Texas] 2 [Jérôme Bosch vers 1500, National Museum of Ancient Art Lisbonne] 3 [Joachim Patinier vers 1522, Musée du Prado, Madrid] 4 [Pieter Coecke van Aelst vers 1547, Le Prado, Madrid] 5 [Pieter Huys vers 1547, Le Louvre, Paris] 6 [Jan Wellens de Cock 1521, National Gallery of Art, Washington] 7 [Paul Véronèse vers 1553, Musée des Beaux-Arts de Caen] 8 [un suiveur de Pieter Brueghel l'Ancien vers 1560, National Gallery Washington] 9 [Pieter Brueghel le jeune vers 1600, Palazzo Spinola di San Luca, Gênes] 10 [Jacques Callot 1635, National Gallery of Art, Washington] 11 [Josse van Craesbeeck vers 1650, Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe] 12 [Henri Fantin-Latour vers 1875, National Museum of Western Art, Tokyo] 13 [Paul Cézanne vers 1877, Musée d'Orsay, Paris] 14 [Félicien Rops 1878, Bibliothèque royale de Belgique] La tentation de saint Martin, aucun tableau n'ait ainsi titré, et pourtant, en cherchant... A gauche, tableau placé dans la chapelle de Burgley House en Angleterre [flickr Billy Wilson, lien]. A droite, une peinture de Peter Pietri. Même si les femmes y sont très habillées, la légende de ce vitrail est explicite : "Le diable use de tout son pouvoir pour le tenter" [église St Martin de Grandville en Champagne]. Même le partage du manteau peut être compris comme une tentation lorsque "le pauvre presque nu" expose son jeune corps androgyne complètement nu sur ce tableau d'Anton Faistauer [Musée Léopold de Vienne en Autriche, flickr Michaël Martin]. |
Dialogue entre Martin et Hilaire. [Brunor - Bar 2009] + deux planches : 1 2 + planche montrant Martin à Ligugé [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996] A gauche , en 350, Hilaire est élu évêque de Poitiers. Au centre, en 359, Hilaire combat l'arianisme au concile de Sébacée. A droite, rencontre allégorique de Martin, habillé en évêque (après 371), avec celui qui l'a formé à Ligugé, Hilaire (décédé en 367). [église Saint Hilaire de Montcuq, lien] + tableau représentant Hilaire foulant au pied le dragon arien [église St Hilaire à Payré, dans la Vienne]. Sanctus Hilarius sous la coupole de l'actuelle basilique Saint Martin de Tours. |
Abbaye de Ligugé, la bibliothèque et l'office au Moyen-âge ["La dame de Ligugé", tome 3 de la série "Le maître de pierre", textes de Daniel Bardet, dessin de Jean-Marc Stalner, Dargaud 2004] + la planche + photo de la bibliothèque [flickr Jean Pierre Février]. Le préau et la terrasse de l'abbaye Saint-Martin de Ligugé et sa vue du ciel. + gravure [Lecoy 1881] + le livre "Saint Martin et son monastère de Ligugé", 1873, par François Chamard, 415 pages [Gallica] + photo commentée de la crypte (lien) + autre photo de la crypte et photo d'une pierre tombale [" Saint martin de Tours, XVIème centenaire" 1996] + dépliant sur l'église St Martin de Ligugé. |
A Ravenne, Martin est le premier des saints. En 402, Ravenne avait remplacé Rome comme capitale de l'empire romain d'occident. Après sa chute en 476, elle devint capitale du royaume d'Italie d'Odoacre, puis à partir de 493, celle du royaume des Ostrogoths dirigé par Théodoric le Grand (455-526), de religion arienne, avant d'être prise par le général de l'empire d'Orient Narsès (478-573) en 552. Cette mosaïque de la basilique Saint Apollinaire le Neuf, construite par Théodoric, date de 560 / 570. Elle montre une procession de saints. Martin est le premier d'entre eux en habit pourpre honorifique, suivi de Clément, Sixte, Laurent, Hippolyte, Apollinaire et les douze apôtres [photos flickr Nick Thompson]. Cette première place s'explique par la volonté d'extirper l'hérésie arienne ancrée dans cette ville en vénérant celui qui l'a le mieux combattue. + trois vues d'ensemble de la fresque : 1 (lien) 2 (lien) 3 [flickr Marie-Hélène Cingal] + une figuration de Martin dans un écoinçon [Maupoix 2018]. Cette mosaïque nous montre la plus ancienne représentation connue de Martin. Sa forte influence en Italie se mesure aussi sur la mosaïque de Torcello [commentaire de Michel Maupoix, Maupoix 2018]. |
Evolution de la ville de Tours 1/7 : Turonorum, Caesarodunum et Turonis. Caesorodunum, a été créée au Ier siècle après J.-C. comme capitale des Turons / Turones (du nom des Celtes provenant probablement des environs de la Thuringe arrivés au IVème siècle avant J.-C.). Elle avait un grand amphithéâtre, un remarquable temple rond, un aqueduc de 25 km en canalisation enterrée (+ article de Cyril Driard, Ta&m 2007), un pont sur la Loire (+ article de Jacques Seigne et Patrick Neury, Ta&m 2007).
Tours existait-elle avant Caesarodunum ? La ville des Turons située aux alentours d'une colline (dunum signifie colline en gaulois) a été désignée par plusieurs noms : Caesarodunum (la colline de César) / Turonis (c'est ainsi que l'appelait Sulpice Sévère et donc Martin) / urbs Turonum / Tours... Ce tableau répertorie tous les noms latins de la ville [Ta&m 2007 page 282). Il y manque ce qui fut probablement la première mention, trouvée dans un souterrain du musée des Beaux-Arts : photo (lien) + autre photo (lien). Il s'agit de l'inscription "Civitas Turonorum libera" disant que Tours est une ville libre. + explicatif [Alain Ferdière, Ta&m 2007]. Cette inscription est généralement datée de 50 environ, et même avant sous le règne de Tibère, de 14 à 37. Sa traduction (Turonorum étant un génitif pluriel) est "La cité libre des Turons". Le réemploi de "civitas Turonorum" étant attesté au Vème siècle, cette désignation a probablement été continuellement employée du Ier au Vème. La dénomination Tours / Turonorum serait donc au moins aussi vieille que Caesarodunum. D'où ces questions : Tours, sous un nom proche (Turonos en gaulois ?) préexistait-elle à Caesarodunum ? Caesarodunum n'est-elle qu'une désignation administrative d'apparat recouvrant temporairement celle de Tours ? On sait qu'avant l'occupation romaine, les lieux ont été occupés par un bourg gaulois (article de Raphaël de Filippo Ta&m 2007). Toutefois, la capitale des Turons semblait alors être Amboise / Ambacia, les Romains auraient imposé un nouveau lieu, plus à leur convenance. Sur ce sujet, lire l'entretien avec Pierre Audin dans un article du Mag. Touraine 2010 n°114 : 1 2.
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A gauche, restitution du temple rond et à droite, restitution des remparts [Ta&m 2007). Au centre, Tours, capitale de la Lyonnaise Troisième + carte des diocèses. |
Les remparts de Tours 1/5 : l'enceinte gauloise. A cette époque l'Egypte n'était pas égypto-romaine, l'Espagne n'était pas hispano-romaine et la Gaule n'était pas gallo-Romaine, elle était gauloise. Ce sont bien des Gauloins qui ont construit les premiers remparts de la ville, ceux que Martin a franchis à de multiples reprises. Ils n'ont pas eu besoin des conseils des Romains, même s'ils se sont appuyés, au sud, sur un monument importé par les Romains, l'amphithéâtre, même s'il était désigné par le mot romain de castrum (= camp) (il est probable qu'il était aussi nommé par un mot gaulois).
+ autre plan de Tours vers 400 (lien).
+ article de Jacques Seigne "La fortification de la ville au Bas Empire, de l'amphithéâtre-forteresse au castrum"
+ restitution (avec commentaire sur l'évolution de l'équipement des soldats gaulois et romains) et raisons (se protéger des raids barbares) par Cossu-Delaunay 2020. Il apparaît probable que la construction du 2ème pont, judicieusement placé, et l'abandon, voire la destruction, du premier pont ait accompagné l'édification de l'enceinte.
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Martin couronné par son dieu, détail d'une fresque du XIème siècle dans la tour Charlemagne de la basilique Hervé (on devine une main tenant une couronne sur sa tête) [Lelong 1986, photo Collon-Arsicaud). Au XXIème siècle, du haut de sa basilique Laloux, Martin veille sur la cité de Tours et son diocèse, dont il fut le deuxième évêque au IVème siècle. + autre photo de 2018, aussi prise du haut de la tour Charlemagne + carte postale. |
Objets qu'a pu connaître Martin. Ils ont été trouvés à Tours et sont présentés dans le livre de Pierre Audin "Tours à l'époque gallo-romaine", éditions Alain Sutton 2002. Ils sont, pour la plupart, dans la collection SAT. Ci-dessous un miroir en bronze trouvé rue Albert Thomas vers 1884. |
Un subterfuge des Tourangeaux pour attirer Martin. 1) Martin ne voulait pas être évêque [Jean-Bruno Gassies, 1827, Collégiale St Martin de Colmar, "La légende de Saint Martin au XIXème siècle" 1997]. 2) Pour qu'il vienne à Tours, un habitant, Rusticius / Ruricius, prétexta que sa femme était malade et demandait à être secourue [Couillard - Tanter 1986 + trois pages sur la vie de Martin à Tours et aux alentours : 1 2 3]. 3) Il implora ensuite Martin de lui pardonner... [Karl Girardet, gravure d'Adolphe Gusmand, LTh&m 1855]. + même scène [tapisserie des Gobelins, Maupoix 2018]. Des membres du clergé ont accueilli Martin avec déférence à son arrivée à Tours [Gebhard Fugel, 1910, Allemagne, Wikipédia], mais d'autres ont montré une vive opposition [Nikto - Kline 1987] + les deux planches : 1 2. Defensor, l'évêque d'Angers, et d'autres prélats et notables se sont opposés à l'élection de Martin... [Brunor - Bar 2009] (+ deux planches : 1 2) + La même scène par Maric - Frisano 1994 : 1 2 et planche de BD Utrecht 2016. Emeute à Turonis ! Autre regard sur cette élection de Martin à l'évêché de Tours par Jean Loguevel en cette page : "Comme pour saint Ambroise à Milan, cette élection se fait dans un climat proche de l'émeute, et malgré l'opposition des notables gallo-romains". C'est illustré, ci-dessus, dans la BD de Proust - Martin, Froissard 1996 + deux planches : 1 2 Martin est ordonné évêque, la foule en liesse à gauche, les évêques contrits à droite [vitrail de l'église de La Translation de Saint Martin à La Chapelle sur Loire, en Touraine, Amand Clément 1892]. + la même ordination sur une miniature de sacramentaire 1180 [BmT], sur une peinture de retable [musée de los Caminos dans le palais épiscopal de Astorga en Espagne, flickr Santiago Abella], sur une miniature de Jeanne de Montbaston [légendier vers 1330, BnF] et sur trois vitraux : 1 [vers 1315, église d'Anctoville sur Bosq en Normandie, lien] 2 [atelier de Olivier Durieux 1873 à Reims, église St Martin de Wimy dans l'Aisne, flickr Patrick] 3 où Dieu est assimilé à l'alpha et l'oméga [1925, atelier grenoblois de Louis Balmet, église de Tournon Saint Martin dans l'Indre, lien]. . |
Martin obtient la libération des prisonniers du gouverneur / comte de Tours Avitianus / Avitien (par erreur nommé Aretien) [Maric - Frisano 1994] + deux planches : 1 2. + la même scène en trois planches par Proust - Martin, Froissard 1996 : 1 2 3 |
Martin préfère s'éloigner de la ville. [Proust - Martin, Froissard 1996] + trois planches présentant l'arrivée de Martin à Tours et à Marmoutier : 1 2 3. A droite, illustration de Gebhard Fugel 1910. Martin à Marmoutier [Maric - Frisano 1994]. Plan de gauche : Marmoutier est à environ 2 km de la cité de Tours, en accès direct [schéma de Charles Lelong 1989, avec ajout du pont de bois présenté au chapitre précédent]. Au centre la grotte dite "Le repos de saint Martin", entrée ["Histoire de la Touraine", Pierre Audin 2016] et intérieur [Fasc. NR 2012] + photo d'extérieur 1950 + carte postale avec photo d'intérieur. Même si la configuration des lieux a beaucoup changé, Charles Lelong estime que cette grotte "a bien abrité le sommeil de Martin". A droite extrait d'une icône orthodoxe. + vitrail de l'église de Saint Martin du Lac, en Bourgogne, présentant Martin comme un " ami de la solitude" [flickr Odile Cognard]. Voir aussi Marmoutier 2/3 3/3. |
Martin et Sulpice dans Proust - Martin, Froissard 1996 + la planche. Les mêmes dans BD Utrecht 2016 par Nico Stolk et Niels Bongers + deux planches : 1 2. Les mêmes dans le téléfilm d'Arte déjà présenté (ci-avant). Trois couvertures récentes de la "Vita Martini" de Sulpice Sévère (illustrations : Anonyme XVème siècle Budapest, Simone Martini vers 1325 à Assise (original), Anonyme XIIème Cambrai ou Tournai). |
En 396, devant la grotte de Marmoutier, Sulpice Sévère présente la première version de son livre à Martin, un an avant sa mort à 81 ans [tableau de René-Théodore Berthon, 1822, musée de Budapest (en 1904 à Marmoutier), flickr Logan Isaac]. Analysé dans le Catalogue 2016 par Anna Tüskés, ce tableau y est titré "Fondation de l'abbaye de Marmoutier par Saint Martin". Martin, situé à droite, consulterait les plans de la future abbaye de Marmoutier. C'est invraisemblable, car d'une part il n'a pas voulu y bâtir une abbaye de type monument et d'autre part il était vêtu humblement comme le personnage de gauche. Et, celui-ci a son âge de 80 ans en 396, alors que le personnage de droite a l'âge de Sulpice, 33 ans. On a donc une superbe représention de Sulpice montrant à Martin la première épreuve de son livre. En fait le cadre du tableau est réduit, une construction se monte sur la gauche et l'artiste a voulu montrer une allégorie avec un bâtisseur d'un siècle postérieur, Jean-Baptiste Guizol (1756-1828), montrant à un Martin rematérialisé la chapelle qu'il construisit sur les ruines du clocher de l'abbaye. Mais la rencontre de Sulpice et Martin est un symbole si fort... |
Témoignages. Voici deux exemples prouvant l'existence de Martin, en dehors des écrits de Sulpice Sévère et des écrits religieux. 1) Il a été retrouvé à Vienne (sur le Rhône) l'épitaphe d'une femme nommée Foedula enterrée au début du Vème siècle qui rappelle qu'elle avait été baptisée par "sa grandeur Martin" [cité par Charles Lelong en 2000, détails dans l'article de Jean Doignon 1961]. 2) Le documentaire d'Arte de 2016 (voir ci-avant) présente , à Ligugé, une tombe découverte en 1958 avec une inscription montrant qu'elle est celle d'un jeune Wisigoth de 10-12 ans nommé Ariomeres, élève du maître Martin ("domini Martini"). D'après une étude de Francis Salet en 1961, il serait décédé au Vème siècle, après 419, date d'arrivée des Wisigoths, donc au moins 20 ans après la mort de Martin, encore considéré comme le maître [+ étude archéologique de Carol Heitz, 1992]. |
Martin guérissant Paulin ["Martinellus" 1110, BmT]. Au centre-gauche, Paulin en un vitrail de la cathédrale de Linz (Autriche). Au centre-droit Paulin prêchant [lien]. A droite sanctus Paulinus dans l'actuelle basilique ventant les mérites du livre de Sulpice Sévère [atelier Lorin]. + six autres images de Paulin : 1 [calendrier de Jacques Callot (1592-1635)] 2 3 4 (avec celui qui l'a baptisé, Delphin, évêque de Bordeaux environ de 380 à 403, correspondant avec Sulpice Sévère, lien) 5 (Paulin de Nole aurait initié la coutume de faire annoncer les offices par la sonnerie des cloches) 6 [François Verdier, lien]. . A gauche, Sulpice Sévère envoie (à Paulin de Nole ?) un messager porteur de son livre sur Martin [BmT, lettrine vers 1325]. Au centre, Sulpice voit Martin en songe puis apprend sa mort [Médiathèque Le Mans, XVème siècle, Maupoix 2018]. Sulpice a fait des émules qui, au cours des siècles, ont rédigé une vie de saint Martin, tel Richer, abbé de Saint Martin de Metz, au XIIème siècle. A droite, il écrit sous l'inspiration de Sulpice qui lui présente son ouvrage [médiathèque d'Epinal, Maupoix 2018]. |
A Trèves, Valentinien Ier reçoit Martin sans se lever, un soldat l'avertit que son siège prend feu... A gauche, peinture de Noël Hallé [Musée des Beaux-Arts d'Orléans, lien], à droite vitrail de l'église Saint Martin de Pau [extrait d'une rosace de 24 scènes sur Martin, lien] |
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Un original à la table de l'empereur. Martin ne craignait pas de trangresser les usages, qu'ils soient gaulois ou romains, du bas peuple ou de l'aristocratie. ici à sa première rencontre avec l'empereur Maxime [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996] + la planche. A droite, les trois mêmes protagonistes dans une miniature du "Martinellus" 1110 [BmT]. + la même scène dans une fresque du sous-sol de la basilique de Tours, voir ci-après et dans quatre vitraux : 1 [église St Martin de Nonancourt en Normandie] 2 [atelier de Maréchal et Champigneulle, église St Martin de Metz en Lorraine] 3 [église de Romilly sur Seine dans l'Aube] 4 [église de Sucy en Brie]. En 385, Ithace / Ithacius, évêque d'Ossonoba, essaye de convaincre Martin de la nécessité de condamner Priscillien à mort. [Brunor - Bar 2009] + deux planches consécutives à cette scène : 1 2 + lien. Cette volonté de Martin de séparer les affaires de l'Etat et des Eglises apparaît moderne. Serait-il un précurseur de la loi de 1905 ? Martin serait-il un défenseur de la laïcité ? Un opposant à l'inquisition ? |
Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996 + deux planches : 1 2 Le deuxième rencontre de Martin et Maxime [Brunor - Bar 2009] + la planche. Deux illustrations du Lecoy 1881 : "Saint Martin intercède pour les priscillianistes auprès de l'empereur Maxime" par Joseph Blanc (+ version vitrail à la collégiale Saint Martin de Beaupréau, en Anjou, lien), puis réconforté par un ange [reproduction d'une illustration du "Martinellus" 1110, BmT]. |
A gauche Priscillien enchaîné (lien). Puis, Martin essaye d'empêcher la décapitation de Priscillien [tableau de l'église Saint-Martin de Maimbeville]. A droite, livre de Ramon Chao en 2004 estimant que les restes de Priscillien sont ceux attribués à Jacques de Compostelle |
Ambroise sur la même longueur d'onde que Martin. A gauche, vitrail de l'église Saint Augustin à Paris réunissant les deux saints (Martin à gauche). Au centre, Ambroise ayant la révélation de la mort de Martin, prieuré saint Martin des Champs à Paris, tableau de Félix Villé. A droite, vitrail de la cathédrale de Bourges, 1214, ou Ambroise asperge d'eau bénite le corps de Martin [Verrière 2018]. + deux fresques de Simone Martini dans la chapelle Saint Martin d'Assise sur ce songe d'Ambroise, avec récits de Sulpice Sévère et Gilles Berceville dans le livre "Saint martin de Tours" de Sulpice Sévère traduit par Jacques Fontaine aux éditions du Cerf 2016 : 1 2. + retable avec Ambroise entouré de Martin et Sébastien [Nicolo Corso, XVème siècle, galerie Sabauda à Turin, Italie, flickr jean louis mazieres] Deux extraits d'une très ancienne mosaïque dans la basilique Saint Ambroise de Milan [photo Wikipedia au centre]. A gauche, même scène qu'au-dessus au centre, Ambroise endormi vit la mort de Martin. A droite il est présent à son enterrement. Cette imposante mosaïque, scène centrale de la basilique milanaise, est ici dans sa reproduction en aquarelle par Henri Toussaint pour le livre Lecoy 1881, qui présente une analyse précise de l'oeuvre. La mosaïque y est datée du IXème, Xème ou XIème siècle, Wikipédia la date des VIème et VIIIème siècle, largement remaniée aux XVIIIème / XIXème siècle. On peut donc supposer que les thèmes traités dans chaque scène viennent du VIème siècle. + bas-relief en or au maître-autel dans la même basilique [IXème siècle, Lecoy 1881]. Sanctus Ambrosius sous la coupole de l'actuelle basilique Saint Martin de Tours |
Tours et la Touraine sont au croisement de voies dites romaines mais en fait gauloises : "L'opinion générale selon laquelle les Romains seraient à l'origine de l'ensemble du réseau de voies antiques en Gaules n'est pas exacte" (lien Wikipédia). A gauche le réseau routier des Turons, au centre une route d'époque près de Tours ["L'Indre et Loire", Pierre Audin, éditions Bordessoules 1982, lien]. A droite la table de Peutinger en Touraine ["Caesaroduno" au centre]. + deux planches de Couillard - Tanter 1986 : 1 2 + autre carte (lien). |
La destruction du temple d'Amboise vers 375 (début de l'épiscopat de Martin) [Maric - Frisano 1994] + planche + intérêt patrimonial de ce temple [Mag. Touraine n°62, 1997]. L'église Saint-Denis d'Amboise, peut-être édifiée à l'emplacement de ce temple, a un vitrail où Martin détruit une idole... |
A gauche, "Saint Martin prêchant dans les bois de Touraine" par André Beauchant (1873-1958) (document, page 64) [MBAT]. A droite tableau de Félix Villé (1819-1907) [église Saint Martin des Champs à Paris (lien)] + sur le même thème un tableau [Anonyme XVIIème siècle, cathédrale de Tours, Maupoix 2018], un tableau sculpté d'origine indéterminée (lien) et quatre vitraux : 1 [église de Trémeheuc en Bretagne] 2 [église St Martin d'Olivet en Orléanais (lien) 3 [église d'Acigné, près de Rennes (lien) 4 [église de Beverley Minster en Angleterre, flickr Gordon Plumb]. Pour cette tâche, Martin est obéi par les moines de Marmoutier, comme le montre ce vitrail de l'église St Martin de Wimy dans l'Aisne [Nguyen DoDuc]. + image XXème siècle montrant Martin et le rôle des moines et prêtres dans l'encadrement de la population. Ci-dessous, vitrail de l'église St Martin de Ligugé [Maupoix 2018]. A gauche, après un violent orage calmé par Martin, une fontaine jaillit pour laver ses plaies [église Saint-Martin de La Chapelle Blanche Saint Martin, atelier Lobin 1900/1912, lien). A droite résurrection d'un enfant [église Saint Martin de Marcilly en Gault, vitrail de Julien Fournier 1895, lien] + vitrail de l'église de Saint Martin du Lac, en Bourgogne, présentant Martin comme l'"apôtre des campagnes" [flickr Odile Cognard]. Extérieur et intérieur de la chapelle St Laurent de Veigné, à droite chevet et source sacrée. + trois photos : 1 (la source, derrière la chapelle) 2 (entre séquoia et saule pleureur) 3 (photo Sylvie Clochard, mai 2021, P.-S.) . En de nombreux lieux de Touraine et d'ailleurs, le passage de saint Martin, le Martinus d'origine ou un continuateur dévoué, baigne dans un hallo de mystère, renforcé par le charme des vieilles pierres. Il est difficile de trancher, prenons cet exemple. |
Sur un arrière-plan de destruction de statue romaine, Martin évangélise à la fois le citadin de Tours et le rural de la Touraine [Luc-Olivier Merson, Lecoy 1881, frontispice]. A droite, Martin prêche la lumière et repousse les ténèbres [1987, église de Dolni Loucky en République Tchèque, lien]. A gauche, Martin, comme un officier, donne des instructions à ses disciples de Marmoutier [Maric - Frisano 1994]. A droite, après sa mort, il est montré comme exemple par un nouvel évangélisateur [Maître François 1460, BnF] + vitrail d'un prêche de Martin [église St Martin de Lure en Bourgogne] + encore avec la présence seulement spirituelle de Martin, ce tableau montrant une prédication de St Martin à Sienne en Italie [Sano di Pietro, LM 20018]. |
La mort de Martin à Candes le 8 novembre 397. A gauche, vitrail de Lux Fournier 1955 [église de Beaumont la Ronce en Touraine, Verrière 2018]. A droite case de Maric - Frisano 1994 + deux planches : 1 2 + planche de Proust - Martin, Froissard 1996. + gravure [LTa&m 1845] + gravure sur un dessin de Jacques-Emile Lafon [Lecoy 1881]. + deux fresques : 1 Simone Martini dans la chapelle Saint Martin à Assise, vers 1325 2 Johannes Aquila 1392 dans l'église de Martjanci en Slovénie (lien). + sept tableaux : 1 [Fidelis Schabet 1846 dans l'église St Martin d'Unteressendorf en Allemagne, Wikimédia] 2 [István Dorfmeister, Hongrie] 3 [Gebhard Fugel, 1910, Allemagne, Wikipédia] 4 [anonyme français XVIIIème siècle] 5 [abbaye Notre Dame d'Evron en Mayenne, flickr Logan Isaac] 6 [XVIème siècle, Maître de St Lazare, Valence] 7 [musée de los Caminos dans le palais épiscopal de Astorga en Espagne, flickr Santiago Abella] + six vitraux : 1 église St Martin le Grand d'York en Grande Bretagne, 1437 [flickr Lawrence OP] 2 église St Martin de Vendhuile en Picardie (lien) 3 [église St Martin d'Ammerschwihr en Alsace] 4 [atelier de Olivier Durieux 1873 à Reims, église St Martin de Wimy dans l'Aisne, flickr Patrick] 5 [église St Denis d'Amboise, atelier Lobin vers 1870, Verrière 2018] 6 église de Metz en Lorraine [atelier de Maréchal et Champigneulle, Nguyen DoDuc]. + deux illustrations de Semur 2015 : 1 (vitrail de l'église St Etienne de Chinon, atelier Lobin (+ son double très proche en l'église de Saint Patrice, en Touraine, lien) 2 (bannière de l'église Saint Martin de Landivy en Mayenne). |
A gauche, le corps de Martin évacué par une fenêtre [Proust - Martin, Froissard 1996] + les deux dernières planches: : 1 2. + la même scène en une gravure reprenant un vitrail de Candes [Lecoy 1881, d'après un dessin de Claudius Lavergne]. A droite retour du corps à Tours par la Loire, gravure de Luc-Olivier Merson [Lecoy 1881 + esquisse, Musée de Moulins] + fresque du même bateau, sous l'angle arrière, de Gebhard Fugel 1910 (Allemagne) [Wikipedia]. + gravure [LTh&m 1855]. Au centre l'évacuation et le retour [lettrine sacramentaire 1180 BmT] + sa gravure dans Lecoy 1881 + deux vitraux : 1 [cath. Chartres, flickr Paco Barranco] 2 [égl. St Martin de Fresnay, Normandie, lien]. Photos de la collégiale de Candes (lien photo de gauche) + page sur Candes + photo en vue latérale + photo en vue aérienne + photos des décors : 1 2 3 4 5 6 + compléments 2023 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 + gravure XIXème siècle avec en avant-plan un "paquebot de la Loire" ["Histoire de la Touraine" Pierre Leveel 1988] + trois gravures LTh&m 1855 : 1 2 3 + trois autres gravures : 1 [Lecoy 1881] 2 [Robida 1892] 3 [Bedel 1835] + une page du Magazine de la Touraine n°63 (1997) montrant que la collégiale était une église-forteresse. + trois illustrations extraites de la thèse de Claude Boissenot 2011 (699 pages, 22 Mo) : 1 2 3. + extraits d'un dépliant présentant la collégiale : 1 2. Ci-contre vitrail de Claudius Lavergne 1860. | Là où Martin serait mort... | |
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A gauche et à droite, gravures sur bois. Une idole païenne est décapitée [XVIIème siècle, lien], un arbre sacré est abattu (lien). Au centre, vitrail réalisé en 2003 par Norbert Pagé (1938-2012) dans l’église Saint-Martin de Marcé-sur-Esves présentant "Martin évangélisant les campagnes en brûlant les temples des faux dieux" (lien). + tableau de Franz Anton Zeiller 1753 dans l'église Saint Martin de Sachsenried en Allemagne (lien) + scène brodée anciennement dans la basilique Saint Martin de Liège, XIVème siècle. . Ce superbe vitrail (atelier Lobin, 1904) de l'église de La Chapelle Blanche Saint Martin (en Touraine) exalte la destruction d'un beau temple et d'un bel arbre avec l'encouragement de gentils petits anges guerriers... (liens : 1 2). Au fronton du temple en démolition l'inscription Tarvos Trigaranos désigne un dieu celte / gaulois, représenté par un taureau accompagné de trois grues (+ modele de l'image du fronton, lien). |
Vitré (Ile et Vilaine) (lien). | Condat sur Trincou (Dordogne), IIème siècle (lien) | Origine inconnue (lien) | |
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Destruction d'un temple de Jupiter [Luc-Olivier Merson, Lecoy 1881] (l'auteur s'est inspiré de la statue de Zeus / Jupiter Olympien par Phidias, illustrée en 1815 par Quatremère de Quincy). + sur le même thème, illustration d'origine indéterminée (lien), + tableau de Félix Villé en l'église Saint Martin des Champs à Paris, + vitrail de l'église de Noyers sur Cher, Loir et Cher [Julien Fournier 1886, Geneste 2018]. + deux vitraux de destruction de temple : 1 [Romilly sur Seine dans l'Aube] 2 [Nonancourt, en Normandie]. |
A gauche, Saint Martin ordonne à des païens d'abattre un arbre sacré [sacramentaire de la basilique Saint-Martin, vers 1180, BmT, Histoire de la Touraine par Pierre Audin [Le Geste, 2016)]. Au centre, l'arbre dédié à Cybèle est retombé sur les paysans, qui gisent assommés. Celui à terre armé d'une épée, montrait l’opposition violente à l'évangélisation de Martin. [vitrail de la cathédrale de Chartres, lien]. + quatre autres vitraux : 1 cathédrale d'Angers [Maupoix 2018] 2 église de Varennes en Ile de France [musée de Cluny à Paris, Catalogue 2016] 3 église St Martin de Chagny en Bourgogne [flickr Odile Cognard] 4 église St Martin de Ammerschwihr en Alsace [Nguyen DoDuc]. A droite, Martin imagine des démons pour éradiquer les croyances gauloises [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996]. + Le même "miracle du pin" sur un tympan de la basilique St Martin d'Ainay à Lyon, sur un chapiteau 1120 de la basilique de Vézelay dans l'Yonne [Lorincz 2001], sur un tableau de Franz Anton Zeiller 1743 [bibliothèque de l'abbaye de Pannonhalma en Hongrie Lorincz 2001], sur une tapisserie du trésor de la cathédrale d'Angers et sur un reliquaire de l'abbaye de Maredsous en Belgique (lien) |
La résurrection du catéchumène. A gauche la scène en un vitrail du XIIIème siècle de la cathédrale Saint Gatien de Tours (baie n°4) (le gros plan est superbe) + sa copie par Lucien-Léppold Lobin, 600 ans plus tard (1873) pour l'église de Rigny-Ussé en Touraine [Verrière 2018]. Au centre, "Saint Martin ressuscite un catéchumène" par Félix Villé, église Saint Martin des Champs, Paris (lien). A droite, vitrail d'Auguste Labouret [église Saint Martin de Ligugé, lien]. + tableau en apothéose de Godfried Maes [1687, église Saint Martin d'Alost, en Belgique] + fresque de Paul et Albert Lemasson, 1925, dans l'église Saint Martin du Cellier (lien) + trois vitraux : 1 [Amand Clément, église de Continvoir en Touraine, Verrière 2018] 2 [Louis-Victor Gesta dans l'église Saint Martin de Biscarosse, lien] 3 [église St Martin le Grand dans la ville d'York, en Angleterre, flickr Gordon Plumb]. Dès 370, les miracles de Martin eurent un grand retentissement à Poitiers et au-delà, jusqu'à Tours... + planche [Maric - Frisano 1994] et une autre planche des mêmes auteurs racontant cinq miracles. |
Martin et les oiseaux. La palette des miracles de Martin est large et va bien au-delà des guérisons. En voici un exemple, à gauche dans l'église Saint Martin des Champs à Paris, dessin de Félix Villé (lien). "Des paysans, qui tiraient principalement leur subsistance de la pêche dans un lac, virent s’y abattre un grand nombre d’oiseaux qui pêchaient les poissons sans arrêt et les entassaient dans leur jabot. Craignant la perte de leurs ressources, ces paysans firent appel à saint Martin. Venu au bord du lac, celui-ci expliqua à la foule accourue que ces oiseaux étaient à l’image du démon. Ils tendent leur piège aux imprudents, les capturent et dévorent leurs victimes, sans pouvoir s’en rassasier. Seules la prière et la confiance absolue en Dieu en viennent à bout. Au terme de son exhortation, saint Martin, faisant le signe de croix, commanda aux oiseaux de quitter les lieux et de n’y plus revenir, ce qu’ils firent immédiatement." Y-avait-il des martins-pêcheurs ? A droite la même scène par Luc-Olivier Merson ["saint Martin" Lecoy 1881]. + vitrail 1900 de l'église de Saint Martin le Hébert, en Normandie [Edouard Didron] + broderie islandaise, détail, vers 1400 [musée du Louvre, Collectif 2019]. Il y eut d'autres miracles mettant en scène des animaux, comme celui où Martin chasse le démon d'une vache furieuse (reproduction d'une tapisserie, musée du Louvre, Lecoy 1881) ou celui de l'ours porteur de bagages (article de Fasc. NR 2012). La guérison des malades est un grand classique de la vie des saints et Martin sait y faire. A gauche, panneau de l'atelier du Maître de Janosret 1483 [retable 1483 de l'église de Csereny / Cerenany en Slovaquie avec au centre Martin, Jean l'évangéliste et Nicolas, Musée National de Hongrie à Budapest, flickr Rex Harris]. Au centre, tableau de Johann Lucas Kracher 1770 [église St Martin de Tiszapuspoki, Hongrie, Lorincz 2001]. + autre tableau [1605, Vérone en Italie, Zeno Donise, lien]. A droite, une sculpture de l'église St Martin in the Bull Ring à Birmingham en Angleterre [flickr Glass Angel]. + cinq vitraux : 1 [église St Martin de Sucy en Brie] 2 [église St Martin de Wimy dans l'Aisne] 3 [église St Martin de Metz] 4 [collégiale St Martin de Colmar en Alsace] 5 guérison d'une paralytique à Trèves devant l'ébahissement des témoins [cathédrale de Chartres, flickr Paco Barranco]. Dans la plupart de ces illustrations, le faste des habits de Martin apparaît inconvenant, au contraire de sa simplicité dans les deux illustrations précédentes de Villé et Merson. A gauche, "Saint Martin et le lépreux de Paris" par Joseph Blanc [Lecoy 1881]. [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996]. Martin aurait aussi rescité un jeune homme : tableau de Sébastien Bourdon [collection Changeux, Paris, LM 2008-2]. Saint Martin chez les orthodoxes et les protestants luthériens. En tant que saint de l'Eglise orthodoxe, Martin bénéficie d'un hymne acathiste, chant d'action de grâces avec une représentation iconique. A gauche l'icône correspondant à cet acathiste [paroisse orthodoxe française, rue Saint Victor, Paris Vème]. Puis une autre icône, réalisée par Alain Chenal 1995, avec sa présentation (lien) + quatorze autres : 1 2 3 4 5 6 7 8 [Louise Marie Rosseli] 9 10 11 avec commentaire (lien) 12 [père Silouan de New-York, flickr Jim Forest, lien] 13 (lien) 14 [Monique Roumy, lien]. + mur porteur d'icônes dans l'église (catholique) Saint Martin d'Ardentes dans l'Indre [La NR 2018]. Saint Martin donne aussi son nom à des églises allemandes protestantes, que cette nomination soit antérieure à la naissance du protestantisme ou postérieure. Plus à droite statues (de 1984) à l'Eglise Saint Martin (Martinskirche) de Sindelfinge et un vitrail de l'église Saint Martin de Bonn. + vitrail d'Edouard Hosch sur un dessin d'Ernest Biéler 1900 dans le temple St Martin de Vevey en Suisse [Wikipedia] + image de Martin, par Theophilia, dans l'église St Martin de Louiville aux USA (Kentucky), sur un site luthérien (lien). Luther, père du protestantisme, se prénommait Martin. Il fut nommé et baptisé un 11 novembre (1483), le lendemain de sa naissance, en l'honneur de l'évêque tourangeau + la planche. Il y eut ensuite un Martin Luther King, mais il est né au mois de janvier (1929)... |
A gauche, Martin achète des esclaves pour les libérer [église de Sorigny en Touraine, atelier Lobin, lien]. Au centre, Martin délivre un démoniaque, l'esclave de Tetradius qui observe la scène d'en haut [Jacques Jordaens 1630 [Musée de Bruxelles] + quatre variantes : 1 [National Gallery of Art, Washington, lien] 2 (lien) 3 [Bristish museum] 4 (esquisse). + reprise en gravure [Lecoy 1881]. Les hallucinations de Martin. A côté des miracles qui peuvent avoir une assise dans la vie réelle, on peut considérer que Martin effectue une transcription religieuse de ses rêves quand il annonce rencontrer de temps en temps les saints Pierre et Paul et la vierge Marie entourée de sainte Agnès et Sainte Thècle (résumé de l'épisode, lien). A gauche, tableau d'Eustache le Sueur [1654, Musée du Louvre]. A droite, fresque de Félix Villé [1897, église Notre Dame des Champs à Paris, flickr P.K.]. + vitraux de Thècle, Marie et Agnès dans la basilique St Martin de Tours [atelier Lorin 1900, lien]. |
Scène 1 : la charité de Tours. A gauche, case de Proust - Martin, Froissard 1996 + deux planches : 1 2 (sans le miracle du globe de feu) + la même scène en tapisserie [collégiale Saint Martin de Montpezat de Quercy, flickr apaillous]. Au centre, tableau de l'église St Martin de Souvigny en Sologne [1629, Collectif 2019] + photo en son environnement. + le récit qu'en fait Sulpice Sévère en ses "Dialogues" (ce sont des écrits postérieurs à la Vita Martini) Scène 2 : le miracle du globe de feu au-dessus de la tête de Martin. A gauche, tableau "La messe de saint Martin" d'Eustache le Sueur [flickr Ondra Havala]. Ce tableau et celui du même peintre montré un peu plus haut, tous les deux aujourd'hui au musée du Louvre à Paris, ont été peints, vers 1654, pour l'abbaye de Marmoutier (lien). Au centre, "La messe de saint Martin", tableau du XVIIIème siècle [abbaye St Martin de Mondaye (Calvados), Maupoix 2018]. A droite, vitrail de Max-Ingrand, vers 1960, dans l'église St Symphorien d'Azay le Rideau [Verrière 2018]. [Maric - Frisano 1994] + la planche. |
1) terre cuite polychrome (hauteur 38 cm), collégiale St Martin de Trôo (Loir et Cher) vers 1600 [Catalogue 2016] (P.-S. : sur place et vitrail) 2) Statuettes des églises de région parisienne élargie (lien) + autre planche avec quatre statuettes. 3) Statue de la ville de Twello aux Pays-Bas [photo flickr Willem Alink]. 4) tympan de l'église St Martin de Villers-sur-Mer, Calvados. Basse, à mi-hauteur ou haute... A gauche statue à SaintMartinville en Louisiane aux USA [LM 2008-2]. Au centre statue dans la ville de Nagymaros en Hongrie (lien + autre vue) A droite, statue de la cathédrale de Liège en Belgique [flickr Live From Liege + vue d'en bas, photo Jean-Pol Grandmont]. + six autres statues : 1 en Hongrie, vandalisée (la crosse à terre), article 2 à Dugo Selo en Croatie [LM 2007-2] 3 à Arlon en Belgique, où, en double, l'évêque bâtisseur partage son manteau [LM 2007-2] 4 sur une fontaine du monastère St Martin de l'Escalier à Palerme en Italie [LM 2007-3] 4 à Lerné en Touraine [Semur 2015] 6 [François Alfred Grevenich, église de la Madeleine à Paris, lien). Clés de voûte. Ci-dessus, en l"église St Martin de Tours de Salamanque en Espagne [flickr ctj71081 + gros-plan, flickr Lawrence OP]. En voici quatre autres : 1 [collégiale St Martin de Colmar, lien] 2 [église St Martin de Groningue aux Pays-Bas, flickr groenling] 3 église St Martin le Grand dans la ville d'York, en Angleterre (lien) 4 église St Martin de Vendôme [XVIème siècle, Lecoy 1881]. Broderies : les bannières de procession. cette page présente d'autres types de broderies, notamment des tentures et des tapisseries (voir ci-après). nous nous attardons ici sur les bannières paroissiales, nombreuses puisque les paroisses dédiées à Martin sont nombeuses. 1) église de Eynsford en Angleterre [flickr Jelltex] 2) église St Martin de Ménetou-Râtel dans le Cher [lien] 3) église St Martin de Moutiers en Bretagne [lien]. 4) église St Martin de Stamford en Angleterre [flickr jmc4] En voici cinq autres : 1 [église St Martin de Neuvy en Dunois en Eure et Loir, Catalogue 2016] 2 [cathédrale de Szombately en Hongrie, lien] 3 [église St Martin de Beuvron en Auge en Normandie, flickr Barnie76] 4 [église St Martin de Nàdasd en Hongrie, LM 2008-1] 5 [église St Martin de Nagymaros en Hongrie, LM 2009-1]. Et cinq autres en Touraine : 1 Tournon Saint Martin 2 Charnizay 3 La Chapelle Blanche Saint Martin 4 Hommes 5 Cangey (lien). Et deux pages de bannières dans le Semur 2015 : 1 2 . Beaucoup plus rare, une chape épiscopale, celle de Mgr Rumeau, évêque d'Angers à la fin du XIXème siècle [Semur 2015]. |
Un vitrail parmi les nombreux autres de cette page. Daté de 1912 ou peu après, il orne l'église St Dunstan de Lytchett Minster en Angleterre [flickr Michael Day] + vue d'ensemble. + quinze autres vitraux sur le partage du manteau sinon (provenance d'église sauf indication, provenance générale du site Nguyen DoDuc) : 1 basilque de Martina Franca en Italie [flickr Marie-Hélène Cingal + zoom avant, flickr Francesco Montuoro] 2 Sacré Coeur de Köszeg en Hongrie [Lorincz 2001] 3 collégiale St Martin de Colmar en Alsace 4 St Martin de Montigny le Bretonneux en Ile de Fance 5 Cormatin en Bourgogne 6 musée du Louvre à Paris 7 St Martin de Sartrouville en Ile de Fance 8 cathédrale de Dol de Bretagne 9 château du Haut-Koenigsbourg à Orschwiller en Alsace 10 Sondernach en Alsace 11 musée de Cluny à Paris 12 Tigy dans l'Orléanais 13 Chanzeaux en Anjou 14 basilique St Patrick de Montréal au Québec 15 St Martin de l'Isle Adam en Ile de Fance + trois vitraux sur Martin évêque : 1 église St Martin de Nouans les Fontaines [Verrière 2018] 2 église St Denis d'Amboise [Verrière 2018] 3 église de St Benoît du Lac au Québec + deux vitraux sur Martin soldat : 1 église de Brienon sur Armençon en Bourgogne 2 basilique de Domrémy en Lorraine. |
Des retables surtout en Espagne et en Allemagne. 1) basilique St Martin et Ste Marie de Treviglio en Italie [Barnardo Zenalo et Barnardino Butinone, flickr dvdbramhall + vue d'ensemble] 2) Martin entouré de Jean l'évangéliste et Sébastien [Bartolomeo Vivarini XVème siècle, Académie Carrara en Italie, flickr raffaele pagani] 3) église de Xanten en Allemagne [flickr groenlig] 4) église St Martin dArtieda en Espagne (lien). Huit autres retables ou polyptiques, peints et/ou en relief : 1 (église Saint Martin d'Hauteville-Gondon à Bourg Saint Maurice en Savoie, lien) 2 Valence en Espagne, début du XVIème siècle [musée de Cluny à Paris, flickr Yann.O] 3 chapelle St Martin de Bürgstadt en Allemagne, à côté d'une statue [flickr pitpix2010] 4 musée des retables (ancienne église St Esteban) à Burgos en Espagne [flickr Santiago Abella] 5 Martin, Jérôme et Sébastien [Jaume Ferrer vers 1450, Musée de Barcelone, flickr Michaël Martin] 6 Martin à droite, saint Blaise à gauche [portes de l'église médiévale de North Crawley en Angleterre, flickr Lawrence OP]. On trouvera d'autres retables et panneaux peints dans le chapitre suivant 7 église luthérienne de Marbourg en Allemagne [Collectif 2019] 8 panneau de retable du musée diocésain de Rottenburg en Allemagne [Maupoix 2018]. Suite des retables et panneaux dans le chapitre suivant ci-après. Miniatures de partage du manteau.... Les miniatures sont très présentes sur cette page. Voici un complément concernant le partage du manteau, sauf indication "évêque" contraire. Ci-dessus, enluminure de la BnF (cote Latin 920, fol. 300v). Et six miniatures du musée The Pierpont Morgan Library à New York (lien) : 1 psautier de Gand en Belgique vers 1280 2 livre d'heures de Nantes vers 1445 [Maître de Jeanne de Lavel]. 3 livre d'heures d'Angers vers 1470 [Jean Colombe, le frère de Michel] 4 livre d'heures de Tours vers 1520 [Maître de Claude de France] 5 idem (évêque). 6 sacramentaire du Mont Saint Michel vers 1065 (évêque). + onze autres miniatures : 1 manuscrit de la British Library [Maupoix 2018] 2 lettrine de la "Vie et miracles de saint Martin de Tours" [début XIIIème siècle BnF, Maupoix 2018]. 3 missel à l'usage de Tours commandé par Simon Renoulph archevêque de Tours de 1363 à 1379 [BmT, Catalogue 2016] 4 recueil d'écrits du XIIème siècle sur parchemin [Bibliothèque Ste Geneviève de Paris, Catalogue 2016] 5 légendier vers 1330 par divers artistes dont Jeanne de Montbaston [BnF, Catalogue 2016] 6 livre d'heures à l'usage de Rome, enluminures du Maître de la chronique scandaleuse (le Maître de Martainville et trois autres enlumineurs tourangeaux anonymes ont aussi travaillé sur les miniatures) [BmT, Catalogue 2016] 7 [Bibliothèque de Mâcon, Colloque 1997 SAT] 8 psautier dit de Lambert le bègue, vers 1290 [Bibliothèque de Liège, Colloque 1997 SAT] 9 "Horae beatae Mariae virginis", Paris 1515 [Université de Harvard] 10 bréviaire de Belleville, Jean Pucelle 1326 [BnF, Gallica] 11 graduel festif à l'usage de Notre Dame la Riche de Tours adapté à l'usage d'Amiens [Bibl. d'Amiens, Catalogue 2016]. Et des miniatures en plusieurs scènes dans le chapitre suivant ci-après. Et encore des fresques... Enduit peint, un temps dans le musée St Martin de Tours, en provenance de la tour Charlemagne + deux photos d'origine : 1 [Lelong 1986] 2 (P.-S.) [Arsicaud, archives dép. 37] + une autre fresque sur l'évêque de Tours, en l'église de Saint Martin d'en Haut prés de Lyon (lien). Aussi des églises décorées de fresques ci-après et les fresques de façades peintes ci-avant. Et encore quelques tableaux et peintures sur le partage du manteau... Outre celles nombreuses réparties le long de cette page, voici ci-dessus un gros plan sur un tableau de1836 d'Alfred Rethel, artiste génial devenu fou (courte bio, lien) [Hambourg en Allemagne, flickr Amber Tree]. et voilà quinze autres peintures, rattachées au partage du manteau : 1 église St Martin de Leobersdorf en Autriche [Johann Nepomuk Höfel, flickr Josef Lex] 2 Ligugé [flickr Marie-Hélène Cingal] 3 musée des pélerins à Santiago de Compostelle en Espagne [flickr Josercid] 4 église saint Germain l'Auxerrois à Paris [flickr Anne L] 5 un Martin effeminé d'origine péruvienne [école de Cuzco] 6 peinture d'une sculpture [Maître de l'abbaye d'Affligem 1475, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, flickr PepBear] 7 un tableau, une bannière et une statue dans l'église St martin de Kraichtal-Landshausen en Allemagne [flickr pitpix2010] 8 anonyme XVIIIème siècle [Musée national d'art de Bolivie, LM 2006-1] 9 [galerie nationale de Hongrie, Budapest, Lorincz 2001] 10 [église St Martin de Szombathely, Hongris, Lorincz 2001] 11 [Csaba Toth, propriété de l'artiste, Lorincz 2001] 12 [origine espagnole, fin XVème siècle, musée Bonnat de Bayonne, [Maupoix 2018] 13 [Lorenzo di Bicci vers 1385, Florence en italie, Catalogue 2016] 14 Léo Schnug 1906 avec Martin ressemblant à Don Quichotte [Wikimédia] 15 [Martin Fréminet 1567, musée du Louvre à Paris, LM 2018]. |
La vie de Martin en une succession d'images. La vie et les miracles de Martin sont célébrés de multiples façons. A gauche broderie islandaise, entre XIVème et XVIème siècle, conservée au musée du Louvre [2,80 m x 2,1 m, lien Wikimédia + la scène du manteau partagé, Maupoix 2018]. Au centre un vitrail de la collégiale de Candes Saint Martin, vers 1900 [flickr Stephen Shankland]. Nous avons vu d'autres successions de scènes de la vie de Martin dans des baies des cathédrales de Tours et de Chartres et, bien sûr, de la basilique de Tours, comme cette baie de l'atelier Lobin. A droite, exposition dans le jardin du Carmel de Tours en septembre 2019, parcours ludique. + dessins d'enfant en Allemagne (lien). Tentures de la collégiale Saint Martin de Montpezat de Quercy, Lot et Garonne. Originaires des Flandres, elles ont été installées au début du XVIème siècle et sont toujours restées à la même place [photo flickr Vaxjo]. Outre celle au-dessus de la vue d'ensemble, voici huit des scènes : 1 le diable attaque Martin dans son sommeil (+gros-plan, flickr Vaxjo) 2 la chûte de l'escalier 3 de partage du manteau [Wikimédia], 4 de destruction d'un temple et guérison d'une malade [flickr Vaxjo), 5 d'abattage du pin [flickr Vaxjo), 6 déjà présentée de Tetradius, 7 déjà présentée de la deuxième charité. 8 deux femmes bavardant pendant la messe [commentaire "Les renaissances", Philippe Hamon, Belin 2013]. + une autre vue d'ensemble incluant deux tableaux peints [flickr Patrick Chabert] + une vue d'extérieur [flickr Pittou2]. Les épisodes de la vie de Martin en une grande verrière de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Nombreux sont les vitraux présentant des scènes de la vie de Martin (on a déjà vu, ci-avant, les trois baies de la cathédrale de Tours). Une baie de Chartres, ici au centre, en montre une quarantaine. Elle est remarquable, exécutée entre 1215 et 1275, classée monument historique en 1840. Une page Wikipédia le décrit précisément, avec ce commentaire pour l'illustration de gauche présentant l'ordination à Tours : "Deux évêques assistent l'évêque officiant, qui pose un évangile sur le dos de Martin : il symbolise par là que la charge de l'évêque est de porter l'évangile au peuple qui lui est confié. Martin est en prostration devant l'autel". A droite, Martin voyage sur son âne. Séries de miniatures. Sur cette page, les enluminures sont montrées généralement de façon isolée, notamment dans le chapitre précédent ci-avant. Voici deux séries. Reprises en partie dans les quatre illustrations ci-dessus, cinq doubles miniatures de Maître François [Miroir Historial, parchemin Poitiers 1460, BnF, lien] : 1 2 3 4 5. Quatre scènes d'un manuscrit du XVème siècle de la bibliothèque du Mans, médiathèque Louis Aragon [Maupoix 2018] : 1 (partage) 2 (songe) 3 (apparition du diable) 4 (mort) et, déjà montrée, l'annonce de la mort de Martin à Sulpice Sévère. Voir aussi ci-avant les miniatures du livre offert au roi de France en 1496. Et une miniature décrivant cinq scènes [Maître de Jean Rolin II 1455, Les heures de Simon de Varye, Wikimedia]. Scènes se succédant sur des panneaux peints ou sculptés, retables..., souvent des retables et polyptiques. Comme les baies de vitraux, les retables permettent d'exposer les scènes de la vie de Martin. Celui à gauche, peinture en détrempe sur bois, d'origine inconnue, pourrait provenir d'un atelier de Vic, en Catalogne, au XVème siècle, l'auteur pourrait être Nicolau Verdera. La particularité de ce retable est d'en représenter un autre sur l'autel en bas en droite (1,80 m de hauteur, lien). A droite, un panneau en bois peint du XIIème siècle provenant de Sant Marti in Puigbo en Espagne [Musée épiscopal de Vic], avec un Christ entouré de quatre épisodes de la vie de Martin + gros-plan [flickr François Chédeville]. Quatre scènes du retable du maître de Riofrio [vers 1500, huile sur bois, dorure à la feuille d'or, 1,65 m de hauteur, Musée Goya de Castres, Maupoix 2018] 1 partage du manteau 2 résurrection de l'esclave de Lupicin 3 ordination de Martin 4 mort de Martin (avec lecture d'un livre d'enlumlinures...) + documentation avec d'autres panneaux]. Six autres panneaux multi-scènes : 1 parement d'autel avec six scènes dans l'église Sainte Marie de Palau de Rialb en Catalogne [école de Lleida, dernier quart du XIIIe siècle, peinture en détrempe sur bois, musée de Santiago de Compostelle, Espagne] 2 retable de l'église Sant Marti Sescorts d'Osana, en Catalogne, première moitié du XVème siècle, peinture en détrempe sur bois de 3,7 m de hauteur [Le Maître des figures anémiques, lien + quatre scènes Maupoix 2018) 3 musée de Los Caminos à Astorga en Espagne [flickr Santiago Abella + partie 2] 4 Museo de Arte de Cataluna (lien) 5 le retable de l'église de Repentigny, en Normandie, présente six scènes expliquées sur ce lien 6 Autel vers 1520 de Bergkirchede de Sighisoara en Roumanie [Lorincz 2001]. Une vie en une seule image. En un seul tableau, le partage du manteau et les résurrections de l'enfant et du catéchumène [Winifred Knights vers 1930, cathédrale de Canterbury, en Angleterre, lien]. + fresque [chapelle Saint Martin de Szombathely, Hongrie, Béla Kontula 1942, Lorincz 2001] + vitrail de Max Ingrand [église St Martin de L'Aigle en Normandie] + vitrail de l'église de Viège en Suisse [Paul Monnier, flickr Jean-Louis Pitteloud] + vitrail de l'église Saint Martin de Worms en Allemagne [flickr Hen-Magonza]. A droite, tableau de Egbert Modderman [2017, Pays-Bas], comme une fermeture de rideau... Trésors à découvrir dans des édifices Martin. Avant de traiter les quatre décors remarquables illustrés ci-dessus, ajoutons en un cinquiéme, déjà présenté au long de cette page (récapitulatif en annexe 3), il s'agit des fresques de Simone Martini dans la chapelle St Martin d'Assise en Italie, en voici deux vues d'ensemble : 1 2 (lien). Evoquons des exemples plus communs qui montrent que, hors des cathédrales et autres majestueux monuments, des modestes églises Saint Martin peuvent déceler, même en petit nombre, des beautés artistiques pouvant souvent ne pas se rapporter à Martin. Ci-dessus, un chapiteau de l'église St Martin de Landiras en Gironde, pouvant représenter Martin aux prises avec ses démons (+ vues). Ou des fresques du XIIème siècle en la chapelle St Martin de Fenollar, bourg des Pyrénées Orientales (lien + vues) N'oublions pas que de telles peintures rescapées sont rares et que de nombreuses fresques ont disparu ou ne présentent que quelques vagues traces, comme le montre cette vue [flickr Ellen Bouckaert] de l'intérieur de l'église de St Martin d'Ougy en Bourgogne avec cette partie de fresque conservée (lien). Rappel : des fresques (moins géantes...) dans le chapitre précédent ci-avant. |
Les quatre albums de bande dessinée sur Martin dont des cases et planches sont présentes à plusieurs reprises sur cette page. 1) Maric - Frisano 1994 : "Saint Martin", textes Raymond Maric, dessins Pierre Frisano, couleurs de Marie-Paule Alluard, éditions du Signe 1994, réédition 2016. 2) Proust - Martin, Froissard 1996 : "Martin de Tours", textes Pierre-Yves Proust (voir encadré ci-dessous), dessin Freddy Martin et Vincent Froissard, éditions Glénat et La NR 1996. + dos de couv. 3) Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996 : "Le XIIIème apôtre, Martin de Tours", textes Frédéric Fagot et Eric Mestrallet, dessins Lorenzo d'Esme, éditions Fagot de Maurien 1996. + dos de couv. 4) Brunor - Bar 2009 : "Martin, Partager la vérité", textes Brunor, dessins Dominique Bar, couleurs Géraldine Gilles, éditions Mame-Edifa 2009 + deux dernières pages "Que sont-ils devenus ?" avec les principaux personnages : 1 2. |
De Trèves à Rome, on construit au nom de saint Martin.Martin fit plusieurs voyage à Trèves, traversant la Porta Nigra en touriste (car elle n'était pas sur son chemin) (à gauche photo vers 1900), pour rencontrer l'empereur Maxime. En ces lieux sera fondée une abbaye Saint Martin (photo suivante, Wikipédia). Cette abbaye pourrait avoir été fondée au VIème siècle sur une église construite par Martin au IVème siècle. + vue de l'abbaye vers 1750. A plus 1500 km, la basilique de Rome Saints Silvestre et Martin, d'abord oratoire dans le courant du IVème siècle, fut construite vers 500 et agrandie ensuite. [Wikipédia] A droite une vue d'intérieur de l'actuelle basilique + vue de l'extérieur + vue de l'intérieur [Lecoy 1881]. |
Les cathédrales Saint Martin. En voici cinq : 1) Mayence (Allemagne) (+ vue d'intérieur, flickr Kristobalite), 2) Colmar (France, collégiale souvent appelée "cathédrale", située place de la cathédrale) (+ gravure Lecoy 1881 + statue du portail central de la façade Ouest + vue d'intérieur + lien), 3) Utrecht (Pays-Bas), protestante depuis 1580 (+ vue d'intérieur, Wikimedia + le cloître, lecoy 1881), 4) Bratislava (Slovaquie) (+ vue d'intérieur, flickr Harold Stern), 5) Lucques (Italie) [Wikipédia] (+ gravure et reproduction de bas-relief dans Lecoy 1881 + page de LM 2007-2) (+ deux vues d'intérieur [flickr mira66] : 1 2). Une multitude d'églises Saint Martin Voici une très courte sélection chronologique d'églises Saint Martin, toutes en France, inscrites à l'inventaire des monuments historiques : 1) Xème siècle Béthisy Saint Martin (Oise) (+ vue d'intérieur), 2) XIIème Gignac (Lot) (+ vue d'intérieur), 3) XVIème Moutiers (Ile et Vilaine) (+ vue d'intérieur, lien), 4) XXème Le Cellier (Loire Atlantique) (+ vue d'intérieur + fresque de Paul et Albert Lemasson 1925-1932, lien). + page avec d'autres églises Saint Martin. + l'église St Martin de Castelnau-Montratier dans le Lot qui présente quelques ressemblances extérieures avec la basilique tourangelle (lien). Martin et les architectes. Il n'y a pas, bien sûr, d'architecture propre aux monuments Saint Martin. Ce n'est pas une raison pour saluer la variété des réalisations. En voici quatre. 1) la chapelle se Saint Martin le Vieux dans les Pyrénées (+ vues commentées d'extérieur, lien), 2) l'abbaye de Saint Martin aux Bois en Picardie (+ gravure Lecoy 1881) (+ vues), 3) la chapelle de Saint Martin de Peille, à côté de Monaco (autre lien) (+ description), 4) l'église Saint Martin de Budapest (lien) (+ vues). L'église Saint Martin de Triel sur Seine à la particularité d'avoir une architecture particulièrement complexe, provenant de différente époques ; Liens : 1 2 3. Paris et Martin. 1) La porte Saint Martin depuis le Xème siècle + gravure montrant la porte Saint Martin, partie de l'enceinte de Charles V, au Moyen-âge [Lecoy 1881], 2) le prieuré Saint Martin des Champs depuis 1135 + article Fasc. NR 2012 + vue d'ensemble [Charles Fichot, lien] + quatre illustrations de Lecoy 1881 : 1 2 3 4 + autre vue, 3) le théâtre de la porte Saint Martin depuis 1781 (ici vers 1790), 4) le canal Saint Martin depuis 1825 [liens et illustrations Wikipédia]. Aussi un boulevard, une rue, un faubourg, un marché, un parking, une école. 5) Martinus est passé dans la ville des Gaulois Parisii et aurait guéri un lépreux à ses portes (à sa porte...), comme le montre l'illustration de droite ["Martinellus" 1110, BmT]. La tradition veut que ce baiser au lépreux se soit passé dans la rue Saint Martin (ancienne voie romaine) au voisinage de l'église actuelle Saint Nicolas des Champs. + trois pages de LM 2017 : 1 2 3. Les ponts Saint Martin de Pont-Saint-Martin en Vallée d'Aoste (Italie), de Vienne en Isère et sur le Guiers Vif, aussi en Isère. Le premier est d'origine romaine et il est assez probable que Martin l'ait traversé. C'est aussi possible pour le prédécesseur antique du second. Le troisième date du XVIIIème siècle, sans antécédent [liens et illustrations Wikipédia]. + le pont saint Martin de Tolède : gravure [Lecoy 1881], photo [Wikipedia].
La basilique Saint Martin de Taal, en Philippines, pour ces quatre illustrations [photos Ryan Sia, Wikipédia] + liens : 1 [La NR] 2 3. Fondée au XVIème siècle, elle fut reconstruite à plusieurs reprises et mesure 89 mètres de long sur 48 de large. Façades sculptées et peintes, aussi les tympans et frontons peints. Pour les tympans et frontons sculptés, voir ci-après. Deux belles façades d'églises : la basilique San Martino de Martina Franca en Italie dans les Pouilles (lien + sculpture centrale, 1753 oeuvre de Giuseppe Morgese et ses fils) et l'église Sant Marti de Sant Celoni en Catalogne (décorations achevées en 1762, lien, statue centrale de Martin réalisée en 1953 par Lluís Montané). Les façades peuvent aussi être peintes, comme à gauche, une maison de Wangen im Allgäu en Allemagne [flickr caminanteK] et comme ces douze là, incluant tympans et frontons peins : 1 église St Martin de Tarbes ["Lettre martinienne" 2006-1] 2 abbaye de Beuron en Allemagne [flickr Meinolf Schumacher] 3 maison à Fribourg, en Suisse [flickr Hurni Christoph] 4 église de Tromello en Italie [lien + zoom arrière] 5 maison dans la même ville de Tromello (en vallée d'Aoste, sur le chemin de Sabaria / Szombathely) 6 église de San Martino Siccomario en Italie [Wikipédia] 7 église de Palestro en Italie [lien + zoom arrière] 8 maison de Tropello en Italie [LM 2008-1] 9 bâtiment de Pampelune en Espagne [LM 2009-1]. 10 abbaye de Pannonhalma en Hongrie [Semur 2015] 11 église St Martin de Saint Martin du Limet [Semur 2015] 12 église de Siccomario en Italie [Semur 2015]. |
Des chapelles Saint Martin à foison. Parfois en ruines, merci à ceux qui restaurent... 1) Générouillas dans la commune de Saint Pardoux le lac en Limousin + descriptif (lien). 2) Soleure en Suissse, dans l'ermitage de Verena Gorge [flickr Hurni Christoph]. 3) Chapelle St Martin de la commune de Saint Victor la Coste dans le Gard + descriptif (lien). 4) La chapelle St Martin des ermitages del Corb dans le Parc Naturel de la Zone Volcanique de la Garrotxa en Catalogne (lien). 5) la chapelle du vallon de Saint Martin sur la commune d'Escles dans les Vosges. + dix autres chapelles St Martin : 1 1750 à 1Sankt Martin en Basse Autriche [flickr Alexander Szep] 2 à Glux en Glenne en Bourgogne [flickr Rudy Pické] 3 à Castellane en Provence [flickr Rudy Pické] 4 à Haute-Goulaine près de Nantes [flickr vebests] 5 chapelle St Martin des Champs à Oltingue en Alsace [flickr JV images] 6 à Nimègue aux Pays-Bas [flickr Stewie1980] 7 2004 à Saint Martin dans le Valais en Suisse [flickr Jean-Louis Pitteloud] 8 chapelle Saint Martin de la Roche / Sant Marti de la Roca dans les Pyrénées Orientales, flickr Patrick Chabert] 9 chapelle de Kobilje en Slovénie [LM 2008-1] 10 2017 à Tours Nord (lien). Il y a aussi les chapelles d'église et cathédrales, comme celle de l'église St Julien de Tours vue ci-après. Villages Saint Martin. Quelques maisons groupées autour d'une église, les villages nichés dans la nature sont visuellement plus attrayants que les gros bourgs et les villes. En voici quelques uns, avec le nombre d'habitants dans la commune. 1) Saint Martin d'Entraunes en Provence, 130 habitants [flickr Gilles Couturier] 2) Saint Martin de Lansuscle en Lozère, 180 habitants 3) Saint Martin d'Oydes en Ariège, 220 habitants [flickr Dirk Motmans] 4) Saint Martin de Castillon en Provence, 800 habitants (lien). L'église Saint Martin d'Artaiz, en pays basque espagnol (50 habitants), à 25 km de Pampelune. Elle présente de nombreuses et magnifiques sculptures en art roman. A droite, Martin semble repousser le dieu gaulois tricéphale + vues + liens : 1 2 3 4 5. L'abbaye Saint Martin du Canigou, perchée à 1055 m d'altitude, dans les Pyrénées Orientales, érigée en 1101 [photo Sandra di Giusto]. Liens : 1 2 3 + vue d'intérieur + deux gravures Lecoy 1881 : 1 2 + page Wikimédia. A droite, illustration d'une charte de l'abbaye datant de 1195 ["Féodalités", Florian Mazel, Belin 2010]. Le Christ en majesté de l'Apocalypse, revenu juger les vivants et les morts, est ici entouré à gauche de la vierge Marie et à droite de Martin. |
Les arbres de Saint-Martin ont-ils une origine païenne ? Ce marronnier de Saint-Martin [ lien) à Continvoir, près de Bourgueil en Touraine, dont il ne reste que la souche, serait celui où Martin aurait prêché en 388 [à gauche vitrail de l'église Saint Martin de Continvoir, Manufacture du Mans 1849, Verrières 2018 + photo en son contexte]. Il a donné son nom à un châtaignier plus jeune [à droite, photo Stephan Bonneau] au lieu-dit voisin "La Blotterie".D'après Jean-Mary Couderc, dans "Arbres remarquables de Touraine" [Berger Editions 2006, photos S. Bonneau] : "La tradition des arbres de Saint Martin (à Neuvy le Roi, Neuilly le Brignon et La Roche Clermault selon Rabelais) se rattache peut-être à l'existence d'arbres sacrés païens (successivement remplacés) ; leur culte aurait longuement perduré et on les aurait christianisés en leur donnant le nom de Saint Martin.". De même que des temples païens sont devenus églises... A gauche, case de Albo Helm dans BD Utrecht 2016 + la planche en hollandais et, de façon différente, deux planches en français : 1 2 (ci-dessous à droite). Au centre, fête de Saint Martin au Pérou à Pomahuaca, photo de la procession de 2014 (vidéo) + procession en Italie (lien) + image italienne réunissant enfants aux lampions et partage du manteau (lien). A droite, des folards de Dunkerque (lien + recette) A Dunkerque (affiche 2008) et en Flandres, l'âne de Saint Martin est célébré, son maître ayant transformé ses crottes en de petits pains appelés folards (autre nom : craquelins, récit, lien). + affichette 2019 à Lembach en Alsace (lien) + image allemande 2016 (lien) et trois gourmandises vénitiennes : 1 (lien) 2 (lien) 3 (lien). + document sur les lampions de saint Martin en Pologne + page La NR 2019 sur le "bon pain Saint Martin" des talmeliers de Touraine + page de LM 2008-4 présentant les fêtes de saint Martin en Suède, en Allemagne, en Suisse et au Danemark + les dictons de la Saint Martin [flickr J. M. Gil Puchol]. |
A gauche Marmoutier avec au-dessus du coteau la vigne du clos de Rougemont. + article de "Tours Infos" 2010 titré "Les vignes de Marmoutier". Au centre, sculpture de l'âne de Martin taillant la vigne, sur la collégiale de Candes [extraits de panneaux de l'exposition "Saint Martin, la vigne et le vin" 2016 en la ville de Tours]. A droite, sculpture dans une grotte en tuffeau à Rochecorbon [Le Magazine de la Touraine n°64, 1997]. + tableau "Le vin de la Saint-Martin" par Pieter Brueghel l'ancien [musée du Prado à Madrid] avec commentaire et deux gros-plans [flickr jean louis mezieres] : 1 2. |
Les reliques de Martin 1/8 : selon les époques... Michel Fauquier, en cet article de 2019 sur le site Aleteia : "Avec l’acceptation progressive par Rome de la religion chrétienne sous sa forme catholique, le martyr s’était largement effacé de l’horizon européen alors que, dans le même temps, fleurissaient partout en Europe des églises, qui étaient demandeuses de reliques de saints à insérer dans les autels. Comme il n’était pas habituel de démembrer les corps des saints pour multiplier le nombre de leurs reliques, l’Eglise se trouva face à une situation de pénurie. Or, au même moment, les catholiques se trouvèrent confrontés à de violents raids en provenance de Germanie. [...] Désemparés face à ces ébranlements et les menaces qu’ils portaient, les catholiques recherchèrent avec encore plus d’ardeur la protection des corps saints : c’est pourquoi les masses adoptèrent immédiatement le nouveau modèle de sainteté qu’un auteur du IVe siècle finissant, Sulpice Sévère, avait dessiné. Ce modèle, il ne l’avait pas inventé : il s’était présenté à lui de façon providentielle en la personne de Martin de Tours, qui devint ainsi le premier modèle de la sainteté moderne, c’est-à-dire de la sainteté non-martyriale. [...] Si Sulpice Sévère prêta à Martin de Tours le désir du martyre, le fait est que ce dernier ne le subit pas, ce qui n’empêcha pas le premier de dire « saint » le second, dès les premiers mots de son oeuvre, avant de le proclamer « apôtre des Gaules » dans un ouvrage plus tardif."
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Les timbres autres reliques modernes ? Avec l'omniprésence du partage du manteau. 1) Allemagne 1984 2) France 2017 3) France 1960 4) Monaco 1948 5) Tchécoslovaquie 6) Hongrie 2011 7) Luxembourg 1980 + vingt et un autres timbres : 1 Belgique 2 Allemagne 3 Rwanda 1967 (annulé) 4 Belgique 1941 5 Belgique 1948 6 Belgique 1941 7 Autriche 1985 8 France 9 Belgique 1911 10 France 11 Autriche 1936 12 Autriche 1999 13 Tchécoslovaquie 1999 14 Autriche 15 Allemagne 16 Hongrie 2016 17 Argentine 1968 (lien) 18 Hongrie 1972 [flickr isa 11] 19 Portugal [flickr quevedodovale] 20 Belgique 1910 21 Allemagne 2011 [flickr isa 11] + deux timbres d'Arabie Saoudite [LM 2008-2] + page de LM 2006-1 + page de LM 2006-2 + ces deux pages : 1 2. |
A gauche, l'exorciste Martin expulse par le cul le démon du corps d'un homme possédé [cathédrale de Tours, baie n°8, Verrière 2018]. Puis, Martin démasque une ruse du diable ["Martinellus" 1110, BmT] (lien + reprise complétée et commentée dans Lecoy 1881). Puis "Apparition du diable à saint Martin" [cathédrale de Belluno en Vénétie]. A droite, les dieux paîens sont pour Martin des démons à abattre [église Saint Martin de Clamecy en Bourgogne] + trois autres vitraux où Martin fait fuir un démon : 1 [cathédrale de Bourges] 2 [basilique Saint Martin de Tours, atelier Lobin, Verrière 2018] 3 [église St Martin de Saussey dans la Manche, lien]. + planche de Maric - Frisano 1994 contant une rencontre de Martin et Satan. Autres illustrations sur Martin et ses démons : ci-après. Surprise : Martin aurait aussi partagé son manteau avec le diable !. C'est l'illustre peintre Raphaël qui a dessiné cette fumeuse scène. Cela méritait une explication, fournie par Albert Lecoy de la Marche [Lecoy 1881]. A droite, autre surprise, c'est un évêque cornu aux pieds crochus qui s'attaque à Martin, sur une fresque murale de l'église St Salvadoor de Pavie en Italie [Semur 2015] |
La mère de Martin : délire post moyenâgeux !. En 1572, un illuminé publia une sorte de science-fiction antique avec pour héroïne une fille de roi de Constantinople, la belle Hélaine, à qui il arrive des histoires à dormir debout et qui devient mère de saint Martin et de saint Brice (rappelons qu'il sont nés avec 60 ans d'écart...). Cet ouvrage, dont on connaît deux éditions, est titré "Le rommant de la belle Helaine de Constantinople, mère de sainct Martin de Tours en Touraine et de sainct Brice son frère". Illustrations : couvertures de deux éditions, gros plan de la seconde, deux autres images. + Lien vers une retranscription sur le site de la médiathèque de Lisieux, + trois éditions intégrales d'une centaine de pages [Gallica] : 1 2 3. Ci-dessous extrait de la généalogie de Martin composée par Ambroise de Cambray pour Louis XI (P.-S.) [archives dép. 37]. |
[vitrail corrigé de l'église de Mosne, en Touraine, et affiche du film "Man of steel" 2013]. A qui est la cape ? |
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Quatre autres "Vie de saint Martin". 1) Martin sur son âne, une des illustrations du livre de 1496 présenté en encadré ci-dessous. 2) ouvrage de même titre, en version populaire noir et blanc d'une centaine de feuillets, "La vie et miracles de monseigneur saint Martin translatée de latin en francois" vers 1500, livret de pèlerinage + une double page [BmT, Catalogue 2016]. 3) "La vie de Saint Martin le Miséricordieux, évêque de Tours" vers 1700, par Dimitri de Rostov, saint de l'église orthodoxe russe, présente une vision chrétienne orthodoxe de Martin ; ici en une réédition de 2009 des "Editions bénédictines". 4)"Saint Martin de Tours", livre belge de 1925 par Marcellin Lissorgues, prêtre du Cantal. |
Ernest-Charles Babut (1835-1916) : mort à la guerre de 1914/18, comme 18 millions d'autres victimes que Martin, ni son dieu, n'a pu sauver. Ses prénoms officiels sont Ernest Théodore. Il était professeur agrégé d'histoire. Martin : des fables hilarantes ? Photo de cette page de 2016 du site "La Rotative" s'appuyant sur les travaux de Babut pour critiquer vertement la municipalité de Tours, commençant ainsi : "Sur le boulevard qui traverse la ville d’est en ouest, une exposition intitulée « De Martin à saint Martin : sa vie, ses légendes » est proposée au regard des passants. Sur des colonnes rouges estampillées « JC Decaux » et « Ville de Tours », on a droit à une collection de fables qui seraient hilarantes si la mairie ne s’employait pas à les faire passer pour des vérités. Martin guérissant un possédé, Martin guérissant un lépreux, les reliques de Martin repoussant les envahisseurs...". Jacques Fontaine et Bruno Judic sont aussi cités, presque en soutien à Babut, pour un article étayé. |
Historiens et colloques. Jacques Fontaine (1922-2015, lien), Charles Lelong (1917-2003), Luce Pietri au colloque de 2016, recueils SAT du colloque de 1997 (224 et 310 pages) |
1) Semur 2015 ("Saint Martin de Tours, pionnier européen de la solidarité", François-Christian Semur, Editions Hugues de Chivré, 232 pages + dossier de presse). 2) Catalogue 2016 ("Martin de Tours, le rayonnement de la cité", Collectif, MBAT, Catalogue de l'exposition de même titre, 288 pages + dossier de presse). 3) Maupoix 2018 ("Saint Martin de Tours, 17 siècles de récits et d'images", Michel Maupoix, éditions "Rencontre avec le patrimoine religieux", 352 pages). 4) Collectif 2019 ("Un nouveau Martin, Essor et renouveaux de la figure de saint Martin IVème - XXIème siècle", Collectif avec introduction de Bruno Judic, Presses Universitaires François Rabelais, 552 pages, incluant les interventions du colloque de 2016, ici en 40 vidéos + lien vers d'autres vidéos). Sur chaque couverture de ces ouvrages, cheval et cape rouge (en revers ou avers) sont les marques d'un certain conformisme... + les quatre oeuvres originales ayant servi à ces quatre couvertures : 1 (vitrail de la collégiale Saint Martin de Candes) 2 (anonyme et Maître Henri, "Livre d'images de madame Marie, Cambrai ou Tournai, vers 1285, BnF) 3 (Maître de Boucicaut début XVème [Bibliothèque municipale de Châteauroux]) 4 (Blasco de Granen entre 1400 et 1459, Musée d'Art de Catalogne à Barcelone) + sommaires de ces quatre ouvrages, des deux précédents (colloque 1997), de trois autres de Charles Lelong et de six autres, récents, sur Martin. |
Rappel : Martin est mort à Candes et son corps a été ramené à Tours par la Loire pour inhumation. Chapiteau sculpté de l'église de Mura, près de Barcelone, où le diable est repoussé [flickr Algela Llop]. Le corps de Martin fut inhumé dans le cimetière paroissial de Tours le 11 novembre 397. Ce n'est que 40 ans plus tard que son tombeau fut placé dans une basilique. [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996] + planche. + vitrail de la cathédrale de Tours (baie 8) montrant la mise au tombeau + la même scène dans une reproduction d'un bas-relief du IXème siècle de l'église Saint Ambroise de Milan [Lecoy 1881]. La gloire de Martin. Qu'est devenu Martin après sa mort ? Il serait allé au paradis, accompagné par des anges, avec (à droite) son casque, son épée et sa demi-cape. Voute peinte du choeur de l'église Saint Martin de Montégut-Lauragais (Haute-Garonne), par Bernard Benezet, 1868 (lien) [livre "La légende de Saint Martin au XIXème siècle" 1997]. + Sur le même thème, un tableau de Pierre-Adrien-Pascal Lehoux, 1885 [Musée des Beaux-Arts de Nantes, même livre], une miniature du bréviaire de Salisbury, vers 1435, "L'âme de saint Martin reçue par Dieu dans le ciel" [BnF], un vitrail vers 1955 de l'église St Martin d'Olivet en Orléanais (lien), une fresque, vers 1790, de l'église St Martin de Castelnau-d'Estrétefonds en Haute-Garonne, un tableau de Konrad Huber 1810, avec la cape et l'oie [église de Gundelfingen en Allemagne, lien], un tableau de Wolfgang Andreas Heindl vers 1720 [abbaye de Niederaltaich aussi en Allemagne, lien], puis, extraits du livre Lorincz 2001, quatre tableaux d'Europe centrale à la composition complexe, difficile à comprendre dans le détail, avec en commun la montée aux cieux et la présence du mendiant et sa demi-cape : 1 par Georg Desmarées 1744, Suède [église St Martin de Kaufbeuren] 2 par Georgius Lederer 1738 [église St Martin de Lemerdingen] 3 par Stefan Dorfmaister 1777, Autriche [cathédrale St Martin d'Eisenstadt] 4 par Franz Anton Maulbertsch 1791, Hongrie [cathédrale de Szombathely]. Aussi en couverture d'un livre polonais.
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Le bébé par qui le scandale arrive : la mère est une nonne, le père est-il l'évêque ? A gauche, Brice au temps où il était disciple de Martin [Jeanne de Montbaston, légendier vers 1330, BnF]. Au centre gauche, Brice est ordonné évêque [cathédrale de Bourges 1214, Verrière 2018]. Au centre droit, Brice tente de répondre à l'accusation publique [Jean le Tavernier, "Legenda aurea", XIVème siècle, Flandres, lien]. A droite, une huile sur toile de Jean-Daniel Heimlich, 1773, montre Brice face au soupçon de paternité [église Saint Médard de Boersch en Alsace, Wikipédia]. + photo avec cadre [Wikipédia]. |
Brice, le sulfureux successeur de Martin, se bonifie en vieillissant [illustrations anonymes, sauf à droite Eliane Mendiburu (lien), à Veigné, en Touraine ; statue à Schöppingen, Allemagne (lien)]. + fresque de la collégiale Saint Ours de Loches (lien + page dédiée) + vitrail vers 1600 de la cathédrale de Norwich en Angleterre, en provenance de Rouen [flickr jmc4]. + Brice évêque dans un tableau de l'église St Brice de Saint Brice sous Forêt en Ile de France [Semur 2015]. |
Florent et Maurille. A gauche, Martin reçoit Florent et l'ordonne [tapisserie de 1524, église Saint Pierre de Saumur] + miniature du sacramentaire de la basilique Saint-Martin où Martin ordonne Florent [vers 1180, BmT, lien] + deux vitraux de Florent dans l'église de St Hilaire - St Florent [Semur 2015] : 1 en chasseur un serpent 2 en évangélisateur + fresque de la Tour Charlemagne à Tours (P.-S.). A droite, le sacre de Maurille par Martin [église Saint Martin de Beaupréau, lien avec 3 autres vitraux] + statue de Maurille à Brain sur Allonnes [Semur 2015] + quatre vues de peintures murales provenant d'une découverte exceptionnelle en 1980 dans la cathédrale St Maurice d'Angers, formant un cycle de la vie de Maurille [3ème quart du XIIIème siècle, lien] : 1 2 3 4 + vue d'ensemble (non accessible au public). . |
Lazare d'Aix : sculpture sur un chapiteau de la chapelle Saint Lazare, dans l'église basse de l'abbaye Saint Victor de Marseille, son épitaphe restituée par Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, en une copie du XVIIème siècle et vitrail dans le bas-côté de l'église Saint Pierre et Saint Paul d'Andlau (photos Yves Boto Campanella, lien). A droite Victrice de Rouen [fresque dans l'église Saint Gervais de Rouen, Wikipédia] + vitrail de Victrice dans la basilique Notre-Dame de Bonsecours + case d'une BD sur Rouen où apparaît Victrice se réjouissant d'accueillir des reliques des saints Gervais et Protais.. |
La collégiale de Saint Yrieix la Perche, à gauche, a longtemps été rattachée à l'abbaye de Marmoutier. Une de ses baies, à droite, réunit Yrieix et Martin [atelier Louis-Victor Gesta de Toulouse, fin XXème siècle, lien]. |
Tombe d'enfant trouvée dans une nécropole située "à proximité immédiate, entre quelques mètres et quelques dizaines de mètres, du lieu où l'évêque Martin fut inhumé en 397." [Ta&m 2007], avant que son corps soit déplacé dans la basilique d'Armence. + la page 97 du même livre présentant un atelier de mosaïstes ayant travaillé pour la basilique de Perpet, avec fragment de mosaïque ci-dessus à droite.
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A gauche texte de François Coulaud, dessin d'Alain Duchêne + les deux planches : 1 2 ["Tours Information mai 1986], sachant , comme déjà dit, que Tours ne s'appelait plus Caesarodunum A droite, la "basilica" d'Armence vue par le dessinateur Lorenzo d'Esme [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996]. Malgré la clarté de la démonstration de Luce Pietri, rares sont ceux qui attribuent la première basilique Saint Martin à Armence /Armentius. Saluons donc ces propos de Michel Maupoix, en son Maupoix 2018. Olivier Guillot, en son "Saint Martin apôtre des pauvres" (2008) valide aussi l'analyse de Luce Pietri, qu'il juge "remarquable". Il va plus loin : "Nous avouons que nous sommes portés à douter qu'au terme des sept ans de son séjour à Rome, le pape ait préscrit à Brice de revenir à Tours après avoir déclaré son "innocence". Aussi : "Il faut croire que des évêques de la province ont accepté d'ordonner successivement les deux évêques élus pour remplacer celui qui avait été chassé", c'était l'époque où le prestige de Martin prenait vigueur dans l'épiscopat. Et Brice n'a pu revenir que parce qu'il s'est incliné, lui aussi, devant la mémoire de Martin. |
Entre les basiliques d'Armence et de Perpet, un bâtiment provisoire ? Sur le CD associé à l'ouvrage Ta&m 2007 se trouve une vidéo (restitution Thierry Morin) présentant "un bâtiment en bois ordinaire ou un abri pour le corps de Martin ?", avec le schéma de gauche et cette autre illustration. Un texte de Henri Galinié explique comment "il devient possible de proposer que l'édifice servit à exposer momentanément le tombeau ou le corps de saint Martin pour que les fidèles puissent continuer à venir le vénérerque ni la basilique de Brice, démantelée, ni celle de Perpet en voie d'achèvement, n'étaient accessibles.". A droite, une reconstitution parue dans Cossu-Delaunay 2020 avec une explication titrée "Interprêter une donnée archéologique". On verra plus loin qu'il existera, quatorze siècles plus tard, vers 1870, une "chapelle provisoire" entre les basiliques d'Hervé et de Laloux. |
428-507 : le temps des invasions barbares en Touraine. En prenant en compte la datation de l'épiscopat d'Armence entre 430 et 437 et celui de Brice en deux séquences, de 497 à 430 et de 437 à 442, les Wisigoths arrivent en 428 sous la première séquence Brice (repoussés, ils reviendront vers 469), les Alains en 438 sous la seconde séquence Brice, les Bretons en 446 sous Eustoche [Couillard - Tanter 1986 ci-dessous]. Sanctus Bricius en un endroit indéterminé et dans l'actuelle basilique Deux vitraux de l'église Saint Laurent de Montlouis sur Loire, signés Lux Fournier (1904), avec la Loire en arrière-plan. A gauche "St Brice à son retour de Rome séjourne à Montlouis et quitte Montlouis pour rentrer à Tours sa ville épiscopale - An 437". A droite "St Perpet fonde l'église de Montlouis et y dépose les reliques de St Laurent - 464-494" (lien). + détail de chacun de ces deux vitraux : 1 2 + dans la même église une sculpture du partage du manteau. |
A gauche, Patrick et le buisson sur un vitrail de l'église de Saint Patrice (cf. encadré ci-dessous) (liens : 1 2, autre lien où il est dit qu'il connaissait Maurille et Florent). A droite Martin et Patrick sont côte à côte aux pieds de Saint Grégoire (de Tours ? ou le pape ?) [Clayton and Bell 1938, cathédrale de Truro, en Angleterre, flickr Rex Harris]. + dans l'église de Saint Patrice, les vitraux voisins de Martin et Patrick [atelier Lobin]. + texte de Bruno Judic, extrait de l'introduction du Catalogue 2016, montrant d'autres liens entre Irlande et Touraine (par exemple Columba de Terryglass de passage à Marmoutier vers 550, vitrail, lien). Terminons par cette page d'un site irlandais sur Martin, présentant un vitrail de Harry Clarke (début XXème siècle, église de Castletownshend en Irlande). Côte à côte dans l'église d'Orton, dans le Devon en Angleterre, l'Ecossais Ninian et Martin. Vitraux 1959 de Stanley Murray Scott (lien). Au centre, Berthe de Kent, statue de Stephen Melton 2004 dans un jardin de Canterbury. Au centre droit, Martin de Braga, statue à Braga, au Portugal. A droite, statue de Boniface, apôtre des Germains, devant la cathédrale Saint Martin de Mayence (lien) + miniature d'un sacramentaire du XIème siècle de l'abbaye de Fulda présentant Boniface baptisant un païen puis mourant en martyr. Deux cases de Albo Helm dans BD Utrecht 2016 + la planche. C'est sous le patronage de Martin que Willibrord (658-739) évangélisa la Frise, récemment acquise par les Francs Mérovingiens, à partir de Trajectum / Utrecht. Martin est omniprése nt dans Utrecht, comme le montrent trois autres planches : 1 2 3. |
L'abbaye Saint Martin de la Bataille. A gauche, scène de la bataille d'Hastings sur la tapisserie de Bayeux. Au centre, une restitution à l'époque romane (lien). A droite, l'actuelle entrée de l'abbaye. + deux autres restitutions à l'époque gothique : 1 2 + gravure [Lecoy 1881] + photo de l'abbaye et du champ de bataille vus du ciel. |
"Léon le Grand, Défier Attila", texte France Richemond, dessin Stefano Carloni; Glénat-Cerf 2019 + couverture + deux planches : 1 2. Eglise contre Huns, le pape Léon Ier (390-461) contre le roi Attila (395-453) [dessin du XIXème siècle] + La même scène sur un vitrail" de l'église St Maurice de Bécon à Courbevoie en Ile de France [site Nhuan Doduc]. + la même scène en une fresque monumentale du palais du Vatican, conçue par Raphaël et réalisée avec son disciple Giulio Romano [Wikipédia]. |
439 : les mercenaires Huns battus par les Wisigoths. 13 ans avant la mort d'Attila, 42 ans après celle de Martin, des mercenaires Huns de Litorius auraient semé la terreur dans la basilique d'Armence [dessin Mike Ratera, cf. ci-dessous]. Terrifié à leur approche, le roi Wisigoth Théodoric Ier demanda à l'évêque de Toulouse de négocier la paix. Trop confiant, Litorius donna imprudemment l'assaut sur Toulouse. Battu, blessé, fait prisonnier, ce lieutenant du général romain Aetius, futur vainqueur d'Attila (les mercenaires étant devenus ennemis), fut exécuté. A droite, vitrail de l'actuelle basilique montrant le soldat Hun frappé de cécité (par la main de Martin) pour la couronne volée qu'il a en main [Lobin, Verrière 2018]. 451 : Attila et les bagaudes. Une dizaine d'années après leurs méfaits à Tours en tant que mercenaires des Romains, les Huns commandés par Attila ont tenté d'envahir la Gaule. Pour cela, Attila a cherché à s'allier les bagaudes, par l'intermédiaire d'un genre d'ambassadeur, médecin grec, nommé Eudoxe, connaissant bien les contrées bagaudées. Mais les ruraux révoltés contre l'oppression romaine craignaient davantage encore les Huns. De plus, la christianisation des campagnes entamée par Martin commençait à les rapprocher des citadins. Ce fut un échec, comme le montre la série BD "Le chant des Elfes" publié de 2008 à 2010 par Soleil Productions en trois volumes, sur scénario de Bruno Falba et dessin de Mike Ratera. Elle décrit la préparation de la bataille des Champs Catalauniques et la bataille elle-même (en 451), avec la présence d'elfes, de dragons et de monstres pour magnifier les combats, sur une solide trame historique. + deux planches sur la discussion houleuse entre Attila et Eudoxe (tome1) : 1 2 + une planche sur la mort d'Eudoxe, lynché par les siens (avant la bataille, tome 2) + des planches de la bataille (intro du tome 1) : 1 2 >>>En page voisine, on pourra lire le chapitre titré "449-451 Les Huns et la confiance trahie d'Attila en Eudoxe et les bagaudes". 451, harangués par la jeune Geneviève, les Parisiens ne cèdent pas aux Huns. A gauche image anonyme vers 1890, à droite gravure LTh&m 1855. Après que quelques Huns soient passés par Tours, Attila, les Huns et leurs alliés voulurent piller Paris en 451. Une fervente chrétienne, Geneviève Severus, mobilisa les Parisiens contre eux. Le récit en est présenté sur cette page. Il se termine ainsi : "Paris reconnaissant plaça le cercueil de sainte Geneviève à côté de celui de Clovis, dans la basilique de Saint Pierre et Saint Paul, et choisit pour patronne dans le ciel celle qui deux fois l'avait gardé de la colère des barbares". Dans sa ville, Geneviève, qui est venu plusieurs fois à Tours, a dédié un baptistère à saint Martin. Geneviève à Tours. A gauche, un miracle de Geneviève dans la basilique de Tours [atelier Lobin vers 1900], raconté par Bruno Judic dans le Collectif 2019 : "Arrivée à Tours, Geneviève se rend dans la basilique de saint Martin, qu’il faut supposer toute neuve. Elle y guérit des possédés et surtout, de manière spectaculaire, l’un des chantres, pris d’une crise de folie, en pleine célébration des vigiles de saint Martin. Geneviève se trouvait donc à Tours soit pour le 4 juillet, soit pour le 11 novembre". Geneviève, décédée en 500 à 80 ans, fit plusieurs pélerinages à Tours. A droite, "Le travail des Huns (les Allemands)"montre que quinze siècles après leur passage, les Huns gardent une terrible réputation... + sept pages Nhuan DoDuc de vitraux sur Geneviève : 1 2 3 4 5 6 7 (sachant qu'il est probable que l'aristocrate Geneviève n'a jamais gardé les moutons...). + vitrail de l'église Sainte Monégonde d'Orphin dans les Yvelines [Charles Lorin, de Chartres, lien]. 451, guidés par leur évêque Aignan, les Orléanais repoussent les Huns, peu après le soulagement des Parisiens et peu avant la bataille des Champs Catalauniques. Aignan avait été proclamé évêque à Tours, devant le tombeau de Saint Martin, comme le montre, à gauche, un vitrail de l'église Saint Aignan de Chartres, réalisé par l'atelier Lorin 1893. + vitrail voisin présentant l'entrée triomphale d'Aignan dans Orléans [photos flickr Paco Barranco]. Au centre et à droite, dessin de Julien Fournier 1883, préparatoire à un vitrail, montrant Aignan encourageant les soldats assiégés à repousser les Huns, en une scène qui se reproduira plus tard avec les Tourangeaux et les Vikings [Geneste 2018]. + La même scène sur une fresque de l'Italien Giuseppe Cesari (1568-1640). |
Paulin de Périgueux. Ses écrits sont sur le site remacle. Livres d'histoire illustrés souvent repris sur la présente page. Au XIXème siècle, à 10 ans d'intervalle, deux magnifiques livres ont été publiés sur la Touraine, traitant de son histoire avec de nombreuses illustrations gravées inédites, dont quelques-unes en couleurs. Leurs grandiloquents frontispices sont repris dans les deux illustrations de gauche. Le premier ouvrage, codé LTa&m 1845 est titré "La Touraine ancienne et moderne" publié en 1845 par L. Mercier, rédigé par Stanislas Bellanger (1814-1859), 614 pages, comptant de nombreuses gravures, souvent de Lacoste Aîné. Le format est standard. + couvertures + double page de présentation + quelques autres pages. Historiens de Tours et de la Touraine. Chacun d'eux est cité à de multiples reprises sur cette page : Jean-Jacques Bourassé (1813-1872) (LTh&m 1855), Eugène Giraudet (1827-1887) ("Histoire de la ville de Tours", 1873), Pierre Leveel (1914-2017) (Leveel 1994), Bernard Chevalier (1923-2019) ("Tours ville royale 1356-1520", CLD 1983, "Histoire de Tours", Privat 1985), Pierre Audin (1944-) ("Histoire de la Touraine", Gestes Editions 2016...). |
Paule et Eustochie disciples de Jérôme de Stridon. A gauche, mosaïque réalisée à partir d'une page de la première bible de Charles le Chauve, réalisée par le scriptorium de l'abbaye Saint Martin de Tours en 846. Cette miniature est une planche en trois cases : 1) Jérôme quitte Rome puis il paye son professeur 2) il enseigne à Paule, Eustochie et autres 3) il distribue sa bible. Au centre, mosaïque de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome. A droite tableau de Francisco de Zurbaran (1598-1664). + oeuvres de Jérôme sur le site remacle + remarques sur une lettre de Jérôme à Eustochie, âgée de 16 à 18 ans, qui fit scandale à Rome pour l'inviter à rester vierge + peinture sur bois de Sano di Pietro, 1444, montrant Jérôme apparaissant en songe à Sulpice Sévère. + deux vitraux de Paule [site de Nhuan DoDuc] : 1 [cathédrale de Sens] 2 [cathédrale St Nicolas de Dalat au Viet-Nam]. + page Nhuan DoDuc de vitraux sur Jérôme, souvent représenté avec une bible + étude sur la vie de Paule. Paule et ses descendants évêques jusqu'à Grégoire de Tours. A gauche, l'abbesse Eustochie, fille de Paule et tante d'Eustoche, le cinquième évêque de Tours [tableau de Juan de Valdés Leal, Bowes Museum]. Puis Martin et Jérôme côte à côte sur le portail oriental de la cathédrale de Chartres [Lorincz 2001] (sur le tympan, Martin partage son manteau, zoom arrière, lien) + gros-plan sur le visage de Martin [flickr joan yakkey]. La page Wikipédia anglaise désigne Eustoche comme oncle de Perpet, alors que la page française le désigne (en 2020) comme son grand-père. Chronologiquement, la première hypothèse est plus vraisemblable. Sont présents sur les arbres généalogiques : Paule (1), sa fille Eustochie (2), son petit-fils Eustoche (3), et son arrière petit-fils Perpet (4). Celui-ci a un oncle Ommace / Ommatius (5) dont un petit-fils de même nom Ommatius / Ommat / Ommace est devenu le 12ème évêque de Tours de 522 à 526 (6) et dont une petite-fille Ruricia a épousé l'évêque Rustique de Lyon (7) (proche ami de Sidoine Apollinaire), lequel a eu deux fils devenus évêques de Lyon, Leontius (8) et Sacerdoce (9) et un neveu (aussi neveu d'Ommace 5) Rurice II évêque de Limoges (10) ayant pour grands-parents Avitus empereur romain d'Occident et saint Rurice évêque de Limoges. La descendance de Rustique de Lyon (7) montre qu'il a trois petits-fils évêques, Aurélien à Arles, Nizier à Lyon, Maurillon à Cahors, un arrière petit-fils (plutôt un de ses cousins proches) Eufronius / Euphrone évêque de Tours et un arrière-arrière petit-fils qui est le fameux historien Grégoire, évêque de Tours. |
Mélanie l'Ancienne et Mélanie la Jeune. A gauche l'Ancienne [catacombe de Priscille] puis la Jeune. Le prénom Mélanie a pour dérivés Mélaine, Mélina, Melinda, Mélusine, Molly... + deux vitraux (site de Nhuan DoDuc) présentant Mélanie la Jeune : 1 [église St Pierre de Charenton le Pont en Ile de France] 2 [église St Nicolas St Martin de Valmont en Normandie]. La proximité familiale d'Eustoche (et son neveu Perpet) avec Mélanie la jeune et Paulin de Nole. L'arbre de gauche montre qu'Eustoche et Mélanie la jeune sont cousins issus de germains. L'arbre de droite montre que Mélanie l'ancienne, grand-mère de Mélanie la jeune, était cousine germaine avec Paulin de Nole. Les indications "SOSA" correspondent à des personnes ascendantes de nombreux généalogistes et au-delà... puisque les parents d'Eustoche sont des ascendants de Charlemagne (arbre). Eustoche et Mélanie la jeune ne sont pas cousins pour autant, mais ils évoluent dans deux familles très proches. + arbre montrant que Paule (l'arrière grand-mère d'Eustoche) a une bru Laeta dont un cousin germain, Valérus, est le père de Mélanie la Jeune et le fils de Mélanie l'Ancienne ; c'est un autre rapprochement des familles d'Eustoche et Paulin de Nole. Cette proximité familiale entre Paule et les Mélanie est d'autant plus forte qu'elles se sont installées toutes les trois en Palestine, à Bethléem et à Jérusalem. Notons enfin que dans une étude de 1956 traitant de la "conversion d'une famille de l'aristocratie romaine du Bas-Empire", André Chastagnol propose un schéma généalogique estimant que Paule (n°22) et Mélanie la Jeune (n°16) sont cousins. Si le cousinage apparaît très plausible, il se présente probablement un peu différemment car une ou deux générations séparent Paule (née en 347) et Mélanie née en 383), or ce stemma les met au même niveau. En passant par Paule, il y a donc un second cousinage, plus lointain que le premier, entre Eustoche et Mélanie. |
A gauche, le martyre de Gervais et Protais, l'un par flagellation, l'autre par décapitation [dessin pour vitrail de Noyant de Touraine, de Julien Fournier et Amand Clément 1875, Geneste 2016]. A droite, "L'Invention des reliques de saint Gervais et saint Protais" par Philippe de Champaigne vers 1659 [musée Beaux-Arts Lyon, Wikipédia] + tableau d'Eustache le Sueur 1655 [Musée des Beaux-Arts de Lyon]. + quatre pages du site de Nhuan DoDuc présentant des vitraux de Gervais et Protais : 1 2 3 4.
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Les conciles : une démocratie épiscopale ? Les évêques gaulois se sont réunis pour la première fois à Arles en 314. Qu'ils soient provinciaux, régionaux ou nationaux, les conciles se sont poursuivis durant toute l'époque troublée des invasions barbares. La liste non exhaustive est sur cette page de Wikipédia. Outre les affaires de l'Eglise, ces réunions traitaient en arrière plan des problèmes politiques du moment, apportaient une cohérence géographique à l'action épiscopale et permettaient de renforcer le réseau des évêques à travers la Gaule. A gauche le concile / synode de Séleucie (celui de 359 ou 410 ou 486 ?) [Semur en Brionnais, collégiale Saint Hilaire]. A droite, le concile de Marseille en 533 [église saint Trophime à Arles, peinture sur bois, fin XVIème siècle (lien)]. Les premiers évêques de Tours peints sur l'oratoire du musée des Beaux-Arts de Tours. Dans la tour de l'enceinte gauloise jouxtant le musées des Beaux-Arts, anciennement palais de l'Archevêché, à côté de la cathédrale [rappel : photo], un oratoire fut aménagé vers 1872, avec des voûtes peintes par Louis de Bodin de Galembert, représentant huit des premiers évêques de Tours, ici Perpet à gauche et Eustoche à droite, avant restauration + le décor représentant Martin et Gatien (en couleurs) avant restauration ["La légende saint Martin au XIXème siècle" 1997] et après restauration [Livre Catalogue 2016]. A droite les fondations d'églises dans le diocèse de Tours du IVème eu VIème siècle ["La France avant la France", Belin 2010], montrant combien les successeurs de Martin ont poursuivi l'évangélisation de la Touraine. |
Evolution de la ville de Tours 2/7 : Avec la nouvelle basilique de Perpet, Tours devient une capitale du tourisme pèlerin Tours devenu ainsi un lieu de pèlerinage, en quelque sorte le sanctuaire de Lourdes des Gaules ou le sanctuaire d'Esculape à Epidaure dans la Grêce ancienne transposée dans l'empire romain d'Occident... Si le miracle espéré ne se concrétisait pas à Tours, les pèlerins pouvaient aussi aller à Marmoutier ou à Candes, ou essayer, dans les environs, un autre saint moins connu ou plus spécialisé dans les maux à guérir... Bien sûr, à en croire les successeurs de Perpet, il y eut d'autres miracles posthumes de Martin. D'après Charles Lelong ["Vie et culte de Saint Martin", 1990], à en croire Nicolas Gervaise en 1699, "ce n'est que durant le second quart du XVIème siècle que les miracles devinrent plus rares et que ce lieu si vénérable à tout le monde perdit une partie de son éclat et de sa splendeur". Et il estime ["Vie et gloire posthume", 1996] que "c'est au VIème siècle et au début du VIIème que le culte atteignit son apogée, à moins que nous ne soyons abusés par l'abondance des informations."
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A gauche, Perpet dirigeant la construction, extrait d'un calendrier de Jacques Callot (1592-1635) (+ image de Martin dans ce célèbre calendrier). Au centre Perpet procède à la mise en place, dite "translation", du tombeau en sa basilique [vitrail Lobin, basilique Laloux]. A droite, les infirmes au tombeau de Saint Martin [vitrail de la collégiale de Candes, F. Gaudin 1900]. + planche de Joshua Peeters dans BD Utrecht 2016 montrant cette translation qui fut datée du 4 juillet 471. Consécration de la basilique par Perpet et prière en ses murs. A gauche vitrail de l'atelier Lobin 1870, situé dans un oculus de l'église de Saint Martin le Beau en Touraine (descriptif dans "Le patrimoine des communes d'Indre et Loire" 2001) + vitrail dans la même église avec Martin dans le ciel surveillant le transfert du tombeau. A droite, vitrail de Lux Fournier 1904 (+ photo), dans l'église voisine Saint Laurent de Montlouis sur Loire, avec pour légende "Un habitant de Montlouis vient prier au tombeau de saint Martin où il recouvre miraculeusement l'usage de la parole" [trois illustrations de Verrière 2018, avec la mise en évidence du tombeau]. |
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Autres décors. ["La basilique de Saint-Martin de Tours", Charles Lelong, 1986]. Ci-contre, Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996 (il y a hésitations entre 471 et 472, 471 est plus fréquemment employé). Outre la piété, la basilique a bénéficié de l'attirance vers les belles images, alors rares en cette époque. |
Rappelons que nous avons vu ci-avant des probables reproductions du décor central de la basilique de Perpet : ces trois variantes du partage du manteau, miniatures de l'abbaye de Fulda, datées d'environ 975, cinq siècles après l'oeuvre originelle. On peut considérer qu'il s'agit là d'une bande dessinée à 3 cases non séparées : 1) Martin et le pauvre homme, le partage du manteau, 2) Dieu et ses anges qui en arrière-plan observent et manipulent, 3) Martin qui prend connaissance en son sommeil que c'est à Dieu qu'il a offert la moitié de son manteau. Cette scène en trois temps successifs et liés, racontant une histoire, était moderne et puissante, fascinante... |
1) Mérowig au pied du tombeau de Martin [Jean-Paul Laurens 1882, "La légende de Saint Martin au XIXème siècle" 1997]. Mérovée / Mérowig est le grand-père de Clovis, donnant son nom aux Mérovingiens. Il est très peu probable qu'il se soit préoccupé de Martin et de Tours, ce serait plutôt Mérovée, arrière petit-fils de Clovis. + autre dessin, dans la basilique de Perpet, du même auteur dans la même série "Récits des temps mérovingiens". 2) Au centre, fragment du tombeau de l'évêque Euphrone d'Autun (voir encadré ci-dessous). 3) A droite, prière devant le tombeau, tapisserie XVème siècle [musée des tissus à Lyon]. |
Entrelacs. Vision ornementale de l'actuelle basilique + autre motif de vitrail + cinq photos : 1 2 3 4 5. L'art préroman, de la basilique de Perpet à celle de Laloux. Décor végétal et animal de Pierre Fritel (plafond ci-dessus et mosaïque de l'autel ci-dessous à gauche) dans l'actuelle basilique de Laloux. Très présent dans l'art paléochrétien, le paon est le symbole de l'immortalité et de la résurrection. A droite : afin de préserver l'unité de l'ensemble malgré le morcellement du chantier, Pierre Boille veille à reproduire les formes et le vocabulaire décoratif utilisé par Laloux. Ici le bourgeonnement et les pointes de diamant repris de la balustrade de l'escalier conduisant au choeur (photo). [illustrations et textes de "Victor Laloux, son oeuvre tourangelle", Hugo Massire, Sutton 2016, arch. départ. 37, fonds Boille]. Sur la basilique de Perpet et les recherches de Jules Quicherat et Casimir Chevalier, voir ce chapitre ci-après. |
Martin soutient Maure dans sa lutte contre les Wisigoths ariens, tel est le sens de ces deux vitraux de Lux Fournier [église de Saint Branchs en Touraine, Verrière 2018]. Soeur jumelle de Brigitte de Touraine (ou Britte ou Britta), toutes deux soit-disant descendantes d'un roi d'Ecosse, Maure se serait rendue à Tours avec ses neuf enfants pour être baptisés par Martin. Mais un chef Wisigoth n"accepta pas cette conversion et envoya une armée de 50 hommes poursuivre chacun des enfants pour les faire abjurer. L'un d'entre eux, Epain, fut rattrapé et martyrisé. D'où le nom des communes de Sainte Maure (et ses fameux fromages de chèvre !) et Saint Epain. Les Wisigoths n'étant arrivés en Touraine que 80 ans après la mort de Martin, l'histoire est plus tardive, Maure et ses enfants n'auraient rencontré Martin que lors d'un pélerinage sur son tombeau... Ou alors il s'agit de la première incursion de Wisigoths vers 428, Maure et Epain étant alors âgés par exemple de 70 ans et 50 ans... + la verrière de St Branchs en entier (à lire de bas en haut) + vitrail représentant Epain en l'église St Epain de Saint Epain [site de Nhuan DoDuc] + couverture d'un livret sur Epain.. |
L'état gaulois de Soissons sous Egidius de 461 à 464, à gauche, puis, à droite, sous Syagrius de 464 à 486. Au centre un guerrier Wisigoth [dessin Pierre Joubert, "Au temps des royaumes barbares" 1984]. 461, Chinon : les Wisigoths, les Gaulois de Soissons et Mexme, disciple de Martin. Comme le montre le vitrail de gauche, saint Mexme repoussa (provisoirement...) à la fois les soldats Wisigoths de Frédéric (fils de Théodoric) et les soldats Gaulois du général Egidius (dirigeant alors le royaume de Soissons s'étendant jusqu'en Touraine, dernière survivance de l'époque gallo-romaine) qui se disputaient la ville de Chinon. C'était en 461 et Mexme (Maxime), qui fut ordonné prêtre par Martin (donc avant 397) et qui reçut plusieurs fois sa visite à Chinon, était probablement décédé, même si Grégoire de Tours le fait mourir en 463. Formé à Marmoutier, Mexme fut un disciple exemplaire de Martin, à la fois moine et évangélisateur comme son maître. La cité de Chinon / Caino (dont l'église Saint Martin fut créée en 425 par Brice, Mexme étant son premier abbé) fut occupée par les Wisigoths vers 469 [Luce Pietri page 129] jusqu'à leur défaite en 507 à Vouillé. A droite, la collégiale Saint Mexme à Chinon. Liens : 1 2. 3 4 + un épisode de l'affrontement Wisigoths / Egidius / Mexme par Couillard - Tanter 1986 + sculpture de Mexme et Martin côte à côte [chapelle Saint Louans de Chinon, lien]. + dessin de Bourgerie du début du XIXème siècle [Level 1994]. + gravure LTh&m 1855. |
501, Amboise : Alaric II et Clovis, les rois des Wisigoths et des Francs, signent la paix. "La conférence eut lien sur les confins des deux royaumes, dans la petite île Saint Jean [aujourd'hui île d'or], au milieu de la Loire. En s'abordant, les deux princes s'embrassèrent. [...] Alaric toucha la barbe de Clovis et Clovis celle d'Alaric, témoignage d'une amitié éternelle." [LTa&m 1845] 507, Vouillé, près de Poitiers : la victoire de Clovis. Six ans plus tard, la guerre reprenait et, à la bataille de Vouillé, Alaric est tué, semble-il par Clovis lui-même [L'Histoire de France en BD Larousse 1976, texte Christian Godard, dessin Julio Ribera]. + la planche. Les Francs envahissent l'Aquitaine, les Wisigoths sont repoussés à Narbonne et derrière les Pyrénées. |
470 : l'écrivain Sidoine Apollinaire, cousin d'évêques de Tours, devient évêque de Clermont. Issu de l'aristocratie gauloise, Sidonius Apollinaris fut l'un des plus grands lettrés de son époque, auteur d'une brillante correspondance, jouant aussi un rôle politique auprès de l'empereur gaulois Avitus qui régna sur l'empire romain d'Occident en 455 et 456. Cousin de Volusien, 6ème évêque de Tours, et d'Ommace, grand-père d'Ommace 12ème évêque de Tours (lequel était neveu de Rurice, évêque de Limoges), il fut nommé en 470 évêque de Clermont. Il est représenté ci-dessus sur un vitrail de la cathédrale de Clermont-Ferrand et dans une case de "Histoire de Lyon" texte A. Pelletier, F. Bayard, dessin Jean Prost, 1979. D'après Grégoire de Tours, le fils de Sidoine combattit avec les Wisigoths contre Clovis à la bataille de Vouillé (507). + ses écrits sur le site remacle. |
A gauche, 498 : Martyre de Volusien, successeur de Perpet, selon un chapiteau roman du XIIe siècle (P.-S.) + autres scène [musée du château de Foix, Wikipédia]. Ce martyre n'est pas attesté par les textes d'époque, on pourra consulter l'étude de Florence Guillot "Saint-Volusien au Moyen-Age, une abbaye à l'ombre du château de Foix". A droite, 511 : le clergé Wisigoth abandonne la religion arienne, à Orléans, quatre ans après que les Francs aient vaincu les Wisigoths à la bataille de Vouillé, pour adhérer à la sainte Trinité de l'église de Rome ["Au temps des royaumes barbares", album de la série "La vie privée des hommes", Hachette 1985, textes Patrick Périn et Pierre Forni, dessins Pierre Joubert] |
La foule des pélerins autour du tombeau de Martin ["La vie privée des hommes" 1985, idem au-dessus]. |
A gauche, une Franque au début VIème siècle [Pierre Joubert, "Au temps des royaumes barbares" 1984]. Au centre, guerriers francs par Liliane et Fred Funcken [volume 1 de "Le costume et les armes de tous les temps", Casterman 1986]. A droite, Childéric Ier (436-481), père de Clovis, avec les habits trouvés dans sa tombe découverte en 1653 à Tournai [reconstitution Patrick Périn, article 2015]. |
Extrait de BD Utrecht 2016 + la planche.(par Joshua Peeters). A gauche, en 496 semblait-il, la bataille de Tolbiac où les Francs battent les Alamans. Clovis fut-il aidé par le Dieu de Clotilde et Martin ? Il les en remercia. + sept images : 1 2 3 4 5 6 7 + deux tableaux [Wikipédia] : 1 [Paul Joseph Blanc 1881, le Panthéon de Paris] 2 [Ary Scheffer 1836, Galerie des batailles, château de Versailles]. A droite, vers l'an 500, Clovis, dans la basilique de Perpet, se décide à se faire baptiser [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996]. Des datations récentes positionnent cette bataille en 506 et le baptème en 507, sans faire consensus. | |
Le baptême de Clovis par l'évêque Rémi, à Reims, ci-dessous au IXème siècle, ci-contre au XIXème siècle.
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Le baptème de Clovis fut suivi de celui de nombreux soldats et de leurs épouses, comme le montre ce tableau de Jules Rigo, 1860 environ [Musée des Beaux-Arts de Valenciennes]. | |
Extrait d'une page du site "Clovis Ier" + la même scène où Clovis entre dans la basilique pour y recevoir de la part de l'empereur Anasthase le titre (honorifique) et la couronne de consul, dans un vitrail de l'actuelle basilique [atelier Lobin]. "Entrée triomphale de Clovis à Tours en 508", Joseph Nicolas Robert-Fleury, 1837 [Châteaux de Versailles et de Trianon]. A gauche la basilique, au fond les murailles de la civitas Turonorum / Cité (anciennement Caesarodunum). |
Histoire de France en bandes dessinées, texte de Christian Godard, dessin de Julio Ribera, Larousse 1976 Couillard - Tanter 1986 + trois planches "Clovis - Wisigoths et Francs" : 1 2 3. A droite, Clovis devant le tombeau de Martin ["La vie et miracles de Mgr saint Martin", 1516, BmT] + variante 1496.. |
Clotilde survivante d'une famille massacrée. En 486, à 12 ans, la princesse Clotilde a ses parents et ses quatre frères assassinés par son oncle Gondebaud, désormais seul à régner sur le royaume des Burgondes. Son mari Clovis n'eut pas le temps de conquérir son pays d'origine, ses enfants le firent. ["Clotilde première reine des Francs", textes Monique Amiel, dessins Alain d'Orange, 1980] + couverture édition 2014. + neuf planches sur la jeunesse de Clotilde jusqu'au baptême de son mari : 1 2 3 4 5 6 7 8 9. |
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Clotilde devant le tombeau, cette fois-ci surmonté d'une représentation du partage du manteau. Miniature extraite des Grandes Chroniques de France de Charles V en deux versions différentes, vers 1375 et vers 1412 [BnF]. |
A droite, vitrail de l'église Saint Grégoire des Minimes à Tours [Van Guy 2005, atelier Fournier, photo Daniel Michenaud, lien) Sancta Clotildis dans l'actuelle basilique, ateliers Lorin et Lobin [Verrière 2018] + quatre pages du site de Nhuan DoDuc présentant des vitraux de Clotilde : 1 2 3 4 (sa jeunesse en sept scènes, sa mort ci-dessous dans la même collégiale des Andelys). |
Verrière de Didion (1866) relatant la vie de Clotilde dans la collégiale Notre-Dame des Andelys, dans l'Eure, en 5 scènes. De gauche à droite, les scènes 2 (elle se retire dans la basilique St Martin), 3 (elle y fait de bonnes oeuvres), 4 (sa mort) se passent à Tours [Wikipédia]. Il y a, dans cette collégiale, deux autres verrières sur la vie de Clotilde, avant sa période tourangelle : 1 2 (lien). A gauche, les dernières heures de Clotilde à Tours, d'après "Sainte Clotilde reine des Francs", texte Reynald Secher Jacques Olivier, dessins Alfonso Tirado (RSE Nuntiavit 2019), reprise colorisée d'une BD mexicaine de 1962 (lien) + la dernière planche. + bas-relief de la basilique Sainte Clotilde de Paris. A droite, comme toute sainte, Clotilde s'en serait allé au paradis, entourée d'anges [église St Roch de Paris, lien]. |
Clotilde, reine des Francs, en l'exercice du pouvoir, avec son époux Clovis [tableau de Jean-Antoine Gros (1771-1835)], puis ses fils. Sur ces trois images, Clotilde dirige les opérations, manipulant mari puis enfants (au centre le partage du royaume entre ses fils) (à droite l'anachronisme de la basilique d'Hervé). [Wikipédia, Grandes chroniques de saint Denis, Bibliothèque de Toulouse, et illustration de 1889]. Ci-dessous, gravure du XIXème siècle d'Edouard Zier titrée "Clotilde fait incendier le pays de Burgondie". |
Monégonde. A gauche, vuis vitrail de la basilique Sainte Clotilde de Paris (à côté du vitrail de Saint Médard) (photo Robert Harding). Au centre, statuette de 1602 de l'église de Rosière la Petite dans la commune de Rosières en Belgique. A droite, reste de l'église Saint Pierre le Puellier + autre photo. + vitrail de l'église Sainte Monégonde d'Orphin (Yvelines) (atelier Lorin)]. |
Radegonde reine des Francs. 1) sa rencontre avec Clotaire Ier ; 2) en haut, en 538, son repas de noces mouvementé (explication Wikipédia) puis en prière, en bas voir l'encadré ci-dessous ; 3) entrée dans les ordres, accompagnée du peuple. ["Scènes de la vie de sainte Radegonde ", XIème siècle, Bibliothèque municipale de Poitiers, Wikipédia] + image du mariage (lien). Radegonde, deux vitraux de l'actuelle basilique Saint Martin à Tours : atelier Lobin de Tours (Radegonde déposant sa couronne de reine sur le tombeau) et atelier Lorin de Chartres. Puis vitrail de l'église Sainte Radegonde de Poitiers. A droite, la mort de Radegonde, esquisse de vitrail par l'atelier Fournier de Tours [Geneste 2018]. + vitrail de la mise en bière [Gustave Pierre Dagrant de Bordeaux 1906, chapelle Ste Radegonde à Yversay dans le Poitou, lien]. + trois vitraux : 1 [église de Tournon Saint Martin dans l'Indre] 2 [église St André de Châteauroux, aussi dans l'Indre] 3 [Lucien-léopold Lobin 1862, église de Vouneuil sous Biard, près de Poitiers]. + tableau "La vocation de sainte Radegonde" par Urbain Viguier, 1851, église Saint Martin de Couhé, Poitou, avant (lien) et après (photo La NR) restauration. + vitrail "St Grégoire bénit le tombeau de SteRadegonde " [église Ste Radegonde d'Athies en Picardie] + sur le site de Nhuan DoDuc, une page montrant la vie de Radegonde en 32 scènes [église Ste Radegonde de Poitiers] et deux pages de vitraux de Radegonde : 1 2. Sainte Radegonde en Touraine. A Tours, en rive droite de la Loire près de Marmoutier, existe une église semi-troglodytique à son nom, bâtie au XIIème siècle, agrandie au XVIème et restaurée au XIXème. Martin aurait vécu et officié dans la partie troglodytique [photo de gauche, lien]. La commune de Sainte Radegonde, sur laquelle se trouvait cette église et l'abbaye de Marmoutier, a été rattachée à Tours en 1964. Près de Chinon, une chapelle troglodytique, restaurée à la fin du XIXème, classée monument historique en 1967, lui est dédiée [au centre photo Wikipédia]. + statue de Radegonde dans l'église d"Epuisay voisinant avec celle de sa belle-mère Clotilde [extrait de l'ouvrage de 130 pages illustrées "Radegonde entre Loir et Cher" par Jean-Jacques Loisel 2012, société archéologique du Vendômois]. |
Clotaire Ier, fils de Clovis et Clotilde, exempte Tours de l'impôt. Pour bien fonctionner, l'état mérovingien a bien sûr besoin de percevoir l'impôt. Clotaire Ier ordonna à ses officiers de "dresser des rôles de contributions" dans tout le pays. Les habitants de Tours obtinrent d'en être exemptés et le roi fit brûler ces rôles en sa présence [LTh&m 1855]. A droite, miniature sur la fin de vie agitée, vers 560, de Chramme (ou Chramn), fils de Clotaire ier et donc petit-fils de Clovis et Clotilde. Trois scènes y sont représentées : au second plan à droite, Chramme et l'incendie de la basilique Saint-Martin de Tours (ici zoomé), au second plan à gauche, la bataille entre Clotaire Ier et les Bretons avec Chramme et au premier plan la mort de Chramme [Guillaume Crétin, "Chroniques françaises", BnF]. |
Trois meurtres impliquant Frédégonde en 568, 575 et 586. A gauche, miniature "Chilpéric étranglant Galswinthe devant Frédégonde" [Grandes chroniques de France, 1412, BnF]. Au centre, tableau "Frédégonde armant les meurtriers de Sigebert" [Emmanuel Herman Joseph Wallet, Musée de la Chartreuse de Douai]. A droite, Prétextat, évêque de Rouen, accuse Frédégonde de l'avoir fait assassiner [Lawrence Alma-Tadema, Musée Pouchkine de Moscou]. Grégoire de Tours, qui raconte ces meurtres, a-t-il noirci l'attitude de Frédégonde ? |
576, Mérovée se réfugie dans la basilique pour échapper à Frédégonde. En épousant sa tante Brunehaut, avec l'assentiment de l'évêque Prétextat, Mérovée provoque la colère de sa belle-mère Frédégonde, amenant son père à l'enfermer, puis à le tonsurer et ordonner prêtre à Metz. Mérovée s'évade et se réfugie dans la basilique Saint-Martin de Tours. Son père assiège la ville, il s'échappe de nouveau, mais est trahi et assassiné par un de ses familiers à Thérouanne, en 577. Un an plus tôt, avant son mariage fatal, à la tête d'une armée chargée d'envahir le Poitou, il s'était arrête à Tours qu'il avait dévasté [dans la série "Les reines tragiques", "Frédégonde la sanguinaire" texte de Virginie Greiner, dessin de Alessia de Vincenzi, Delcourt 2016] + deux planches : 1 2 Brunehaut aussi méchante que Frédégonde ? Alors que Grégoire de Tours avait qualifié Brunehaut de "jeune fille de manières élégantes, belle de figure, honnête et décente dans ses moeurs, de bon conseil et d’agréable conversation", Frédégaire, dans ses Chroniques estime qu'elle a mal vieilli et serait devenue "femme plus cruelle que nulle beste sauvage". C'est cette vision, la mettant sur le même plan que Frédégonde, que présentent l'écrivain |
A gauche, le mariage de Brunehaut et Sigebert. Au centre, Brunehaut en deux illustrations de fin du XIXème siècle. L'abbaye de Brunehaut à Autun. Fondée au VIème siècle par Brunehaut, ayant recueilli ses restes, l'abbaye Saint Martin d'Autun fut longtemps une riche et rayonnante abbaye. Il ne reste que le portail d'entrée... De gauche à droite : gravure de Bardelet, 1741, dessin fin XVIIIème de Jean-Baptiste Lallemand, le tombeau de Brunehaut avant sa destruction à la Révolution par Alexandre Lenoir (lien), photo XXIème siècle. + sculpture du portail + plan de l'abbaye. Cette abbaye aurait pu être élevée sur une ancienne église créée par Martin lui-même (récit, lien). |
A gauche une miniature du livre "Vie de Sainte Radegonde par Venance Fortunat" vers 1100 [Bibliothèque municipale de Poitiers]. Puis un vitrail de l'église de Sainte Radegonde des Noyers en Vendée. + page du site de Nhuan DoDuc présentant quelques vitraux de Fortunat. Venance récitant ses poèmes à Radegonde par Lawrence Alma-Tadema (1836-1912) [musée de Dordrechts aux Pays-Bas, Wikipédia]. + vitrail de l'église Sainte Odile à Paris représentant Radegonde, ses nonnes et Fortunat. |
La prostitution en pays chrétien à travers les siècles. Certaines des nonnes révoltées de 589 sont probablement devenues prostituées... Saint Augustin au Vème siècle : "Supprimez les prostituées, vous troublerez la société par le libertinage". La tradition chrétienne considère la prostitution comme un moindre mal nécessaire. Quelle place trouver entre les nonnes restées vierges, les femmes mariées devenant mal mariées, les célibataires pouvant être considérées comme déshonnêtes ou sorcières, et les prostituées ? Veuves joyeuses ?... [tableau d'origine indéterminée sur une scène médiévale de défoulement, page "Histoire de la prostitution en France"] + miniature commentée représentant "une scène de bordel ou d'étuve" à la fin du Moyen-âge ["Les renaissances", Belin 2013, BnF] + deux autres illustrations : 1 2 3 [XVème siècle, BnF] Au milieu du XVème siècle, les parents incitent leurs fils à forniquer au prostibulum (lien). C'est alors considéré comme un péché véniel, alors que la luxure est un des sept péchés capitaux. |
Couillard - Tanter 1986 + article de Elisabeth Lorans "Les édifice chrétiens de Grégoire de Tours" [Ta&m 2007] + article "Grégoire, historien et chantre de Martin", illustré d'un manuscrit du VIème siècle [Fasc. NR 2012].
A gauche, un vitrail regroupant Grégoire, Martin et Clotilde dans l'église Saint Grégoire des Minimes à Tours [Van Guy 2005, atelier Fournier, photo Daniel Michenaud, lien) (la basilique dans la version Hervé, gros-plan). Au centre-gauche, gravure de François Dequevauviller (1745-1817) colorisée d’après Louis Boulanger (1806-1867). Au centre-droit, Grégoire tenant entre ses mains le tombeau de Martin [crayonné de vitrail, aux côtés de St Seine, atelier Dagrand, Bordeaux, lien]. A droite, sanctus Gregorius dans l'actuelle basilique [atelier Lorin]. |
Couillard - Tanter 1986 + les deux planches sur Grégoire : 1 2. A droite statue de Jean Marcellin, vers 1852, au Louvre [Wikipédia]. + deux pages d'un hommage d'Evelyne Bellanger titré "Grégoire de Tours, père de l'histoire de France", dans Mag. Touraine n°59 d'octobre 1994 : 1 2 (pour le quatorzième centenaire de son décès, 594-1994) A gauche, Grégoire de Tours dans le sacramentaire de Marmoutier à l'usage d'Autun, vers 850 [bibliothèque d'Autun, Wikipédia]. + étude de Cécile Voyer , en 2013, sur ce sacramentaire. A droite, Grégoire raconte... ["Histoire de la Bretagne" tome 1, textes Reynald Secher, dessins René le Honzec, 1991] + la planche |
Les pèlerinages de saint Martin au VIème siècle (à l'époque de Grégoire) et en 1985 ["Vie et culte de Saint Martin", C. Lelong 1990]. Charles Lelong en son livre de 2000 : "Il s'agit d'un phénomène avant tout régional et, pour une part importante, diocésain : 27% de pèlerins sont de Touraine, 12% viennent des pays de l'étranger, Espagne, Italie ou même de l'Orient. A gauche poteau cornier sculpté du XVème siècle, 26 rue de la Monnaie à Tours, représentant un pèlerin [Catalogue 2016]. A droite et ci-dessous, images de la page du site Rome chrétienne sur les pèlerins. + article de Bruno Judic 2005 "Le pèlerinage à Saint-Martin de Tours du VIIème au Xème siècle". |
Cette fiole a contenu la virtus de Martin ! De l'huile dans de petites fioles déposées près du tombeau, pour que le liquide se charge de la virtus du saint, emportées comme reliques. En 1865, cette fiole fut découverte avec des monnaies des empereurs Honorius et Majorien. Une inscription indique qu'elle provient du tombeau de Martin. + deux pages d'explications : 1 2 [Lecoy 1881]. + article Historia spécial n°112 (2008, lien). |
Avec Grégoire, quoiqu'en disent l'association de ces deux premières illustrations [LTa&m 1845], on est loin d'une "Histoire s'appuyant sur la Vérité" ! Même s'il en ressort des éléments de vérité qu'on ne connaîtrait pas sans lui... L'illustration de gauche est inspirée par celle de droite, gravure d'André Thevet dans "Portraits et vies des hommes illustres", 1584 [Gallica]. + deux gravures LTh&m 1855 : 1 2. |
Vitraux de l'actuelle basilique traitant d'évènements de la basilique de Perpet [Lobin vers 1900, lien]. 1) Ultrogothe, reine franque, épouse de Childebert Ier (quatrième fils de Clovis), condamnée à l'exil en 558, après la mort de son mari. 2) Eloi (588-660), évêque de Noyon, ministre et proche conseiller du roi Dagobert Ier. 3) Baud, d'origine franque, 16ème évêque de Tours de 546 à 552 et référendaire du roi Clotaire Ier, autre fils de Clovis (sa vie ici). + autre vitrail : en 559, Williachaire, un noble franc, se réfugia dans la basilique, le spectre de Martin brisa ses liens. Gravure de Karl Girardet [LTh&m 1855] |
Extrait de Histoire de France en bandes dessinées, fascicule 3, texte de Jacques Bastian, dessin de Milo Manara, Larousse 1976 + les trois planches racontant cette bataille : 1 2 3 Ici la bataille de Poitiers s'appelle la bataille de Tours (aussi sur la page Wikipédia anglaise et dans un récent jeu vidéo, couverture, lien). [LTa&m 1845] + autre gravure [Karl Girardet, LTh&m 1855] + tableau de Charles de Steuben 1837 [château de Versailles, lien] + treize autres illustrations de la bataille : 1 (miniature) 2 3 [H. Grobet] 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 |
A Aix la Chapelle, capitale de l'empire carolingien, la chapelle palatine avec au centre le trône de l'empereur [illustrations Wikipédia] + restitution du palais [Nathan 2009]. |
La collégiale Saint Martin d'Angers est un bel exemple de la renaissance architecturale carolingienne. A droite, évolution aux Vème, IXème et XVIIIème siècles. Liens : 1 (Wikipédia) 2 (Balades.Patrimoine) 3 (site officiel). "Dès le Vème siècle, un premier édifice est fondé sur le site. Il fut agrandi au VIe et VIIe siècles à l’époque mérovingienne. Le projet devient alors plus ambitieux que les précédents par la création d’un vaste transept dont chaque bras se prolonge par une abside ce qui apporte à l’ensemble une grande ampleur." + documentation [Département 49]. |
L'arbre-monde Irminsul fut abattu en 772 sur l'ordre de Charlemagne. Dans le 1er tome de la bande dessinée Durandal, publié chez Soleil Productions en 2010, dessin de Gwendal Lemercier, texte de Nicolas Jarry, c'est Charlemagne lui-même qui manie la hache. + quatre planches : 1 2 3 4. + deux gravures du XIXème siècle : 1 [Wilhelm Wagner 1882] 2 + trois représentations du symbole Irminsul : 1 2 3. Un peu auparavant, non loin, en Hesse, saint Boniface de Mayence, surnommé l'apôtre des Germains comme Martin était l'apôtre des Gaules, avait abattu en 724 le chêne de Thor (vitrail de la cathédrale de Truro en Cornouilles + dessin de Bernhard Rode 1781 + autre image). Boniface est aussi le créateur en 742 de l'abbaye de Fulda, déjà évoquée, si inspirée par Martin, lequel est patron de la cathédrale de Mayence, ce qui est attesté dès 752 d'après Götz Pfeiffer [Collectif 2019]. |
Nikto - Kline 1987 + les deux planches du récit "Les dernières années d'Alcuin" : 1 2. | |
Couillard - Tanter 1986 | Alcwinus dans l'actuelle basilique + vidéo Arte 25 février 2020 (7 mn) sur Alcuin, la tour Charlemagne et la basilique Saint Martin |
"Ecole d'Alcuin à Tours" [LTa&m 1845] + 2 pages : 1 2 + image 1920 | |
Alcuin présente à Charlemagne un manuscrit du scriptorium de Tours [Jean-Victor Schnetz 1830, musée du Louvre, Wikipédia] + vitrail Lobin de l'actuelle basilique où Alcuin se prosterne devant le tombeau de Martin pour que s'arrête l'incendie de la basilique. |
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A gauche, une miniature extraite d'un manuscrit romain de 840 environ montre Alcuin, en arrière-plan, présentant son élève Raban Maur, déjà vu ci-dessus, à Martin, qui vivait quatre siècles plus tôt, en une allégorie de la succession des relations de disciple à maître [flickr Peter] + variante. Au centre, la première bible de Charles le Chauve, réalisée à Tours, est offerte par Vivien au roi des Francs vers 845. Trois moines présentent le manuscrit, enveloppé dans un linge. A droite gros plan sur Vivien qui offre le livre (P.-S.). + deux planches dessinées de cet ouvrage : 1 (vie de saint Jérôme) 2 (Adam et Eve). |
Carolus Magnus dans l'actuelle basilique [atelier Lobin]. Au centre, restitution de la basilique de Tours à l'époque carolingienne dans le livre de Kenneth Conant "Chilperic Ier" (lien). + deux pages du site de Nhuan DoDuc présentant des vitraux de Charlemagne : 1 2. Extrait de la mallette pédagogique "Martin de Tours, le rayonnement de la cité" (2016) présentant "L'école de Tours à l'époque carolingienne", expliquant par exemple ce qu'est un codex. Mais il ne faudrait pas confondre une bande dessinée avec une succession de scènes légendées, sans continuité d'action... + dossier pédagogique + questionnaire éducatif. |
Avant d'épouser Luitgarde d'Alémanie, Charlemagne avait eu quatre épouses. La plus célèbre est la troisème, Hidegarde de Vintzgau, mariée à 13 ans en 771, morte en couches à 25 ans en 783, après avoir donné naissance à 9 enfants, dont 3 n'ayant pas vécu. Un seul de ses fils survit à Charlemagne et lui succède, Louis Ier le Pieux dont Judith de Bavière fut la seconde et dernière épouse. [Charles et Hildegarde, fresque baroque des salles d’apparat de la Résidence des Princes-Abbés de Kempten / Campidoine en Souabe, lien] |
Luitgarde. 1) gravure XIXème siècle 2) figurine de Gustave Vertunni, entre 1938 et 1946. 3) illustration XXème siècle 4) statue en cire de l'ancien historial de Touraine vers 1990, à côté de Charlemagne et Alcuin dans le décor de la basilique / Collégiale Saint Martin 5) Case Couillard - Tanter, 1986 + deux planches sur "Les Carolingiens et la Touraine" : 1 2. |
814, Louis Ier succède à son père Charlemagne. Né à Chasseneuil du Poitou, fils de Charles Ier le Grand et Hildegarde, Louis est couronné roi d'Aquitaine à 3 ans. Il joue un rôle dans le gouvernement du royaume et prend part à des expéditions militaires dès 12 ans. A 22 ans, en 800, il est à Tours avec son père (+ miniature de l'abbaye de Fulda en 826 le représentant jeune). A 36 ans, en 814, ses frères aînés étant décédés, il succède à son père en 814, en tant que roi des Francs.Il devient Louis Ier le Pieux, couronné empereur d'Occident deux ans plus tard. A gauche, Louis et son père, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIVème siècle [BnF].A droite les mêmes quand Charles le désigne comme son successeur, gravure du XIXème siècle (lien). |
Judith, la belle ambitieuse. Au centre Louis et Judith "Généalogie de Charlemagne" dans "Les chroniques de Nuremberg" par Hartmann Schedel (1440-1510). A droite auteur anonyme vers 1510. [au centre et à droite illustrations Wikipédia] + deux autres représentations : 1 2. |
843, le traité de Verdun. La signature de l'acte de naissance de la France selon la volonté de Judith de Bavière [Histoire de France en bandes dessinées, Larousse 1979, texte Jean Ollivier, dessin Eduardo Coelho] + deux autres illustrations : 1 2. |
Judith longtemps haïe par ses beaux-fils et leurs enfants. Publié en 1999, le troisième album de la série "Moi Svein, compagnon d'Hasting", du scénariste Eriamel et du dessinateur Jean-Marie Woehrel, est titré "Pépin II d'Aquitaine". A la mort de son père Pépin Ier d'Aquitaine, Pépin II est reconnu roi d'Aquitaine par ses oncles mais pas par son grand-père Louis le Pieux qui accorde l'Aquitaine au fils de Judith. Cette solide reconstitution montre à quel point Charles le Chauve dut combattre pour réaliser le projet de sa mère. + :les trois planches du récit de Pépin II : 1 2 3. Charles II, roi de Francie. Deux portraits de Charles II le Chauve (843-877), fils de Judith et Louis Ier le Pieux, premier souverain d'un royaume qui deviendra la France [illustrations Wikipédia]. A gauche, enluminure du "Psautier de Charles le Chauve" d'avant 869 (BnF) A droite, enluminure du Codex Aureus de Saint-Emmeran, vers 870 (bibliothèque de Munich). + quatre images de Charles II : 1 2 3 4 (lien). |
Vers 471 | (peut-être le 11 novembre 471) Inauguration de la basilique par l'évêque Perpet. |
En 558 | Un incendie détruit la toiture qui est rétablie par le roi Clotaire ; l'évêque Grégoire restaure ensuite les peintures murales. [ou 560 ?] |
En 630 | Saint Eloi grâce au concours du roi Dagobert décore de somptueux ouvrages d'orfèvrerie le tombeau de saint Martin, son ancien sarcophage et celui de saint Brice. |
Vers 800 | Nouvel incendie, qu'Alcuin arrête miraculeusement ; certains débris de sculptures sur pierre peuvent relever de travaux de restauration. |
En 853 | (le 8 novembre) Les Normands pillent et incendient la basilique ; elle est réparée peu après, mais sommairement : "elle paraissait inférieure à celle des temps anciens". |
En 903 | (ou 904) Dernière incursion des Normands, on restaure la basilique "avec beaucoup de travail et à grands frais ; son apparence était beaucoup plus brillante que la précédente". |
En 994 | (994 ou 997 pour certains) Un formidable incendie "détruit la basilique ainsi que 22 églises du voisinage". Une reconstruction totale s'impose. |
Gravure de 1869 montrant les drakkars d'une expédition de vikings. |
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866, la mort de Robert le Fort, noble franc, comte de Tours et d'Anjou, comte de Poitou, abbé laïc de Marmoutier et de Saint Martin de Tours, marquis de Neustrie, arrière grand-père de Hugues Capet, à la bataille de Brissarthe contre les Vikings et les Bretons (lien). Auparavant la ville du Mans avait été saccagée. Ensuite Charles le Chauve reconnut au roi Salomon l'indépendance de la Bretagne, mais les Danois du roi Hasting ravagèrent Bourges en 867, Orléans en 868 et Angers en 872. A droite, en 881, à la bataille de Saucourt en Vimeu, les troupes carolingiennes l'emportent sur les Vikings [Jean-Joseph Dassy, château de Versailles]. La menace Viking commence à s'estomper, elle échoue en 904 dans son dernier assaut sur Tours, 50 ans après l'épouvantable premier raid de 853. |
Couillard - Tanter 1986 + deux planches sur le passage des Vikings à Tours et aux alentours : 1 2 + article de Christian Theureau "La place de la monnaie de Tours" [Ta&m 2007] + article de Guillaume Sarah et Philippe Schiesser sur les deniers mérovingiens (vers 700) de Tours (2013). |
Evolution de la ville de Tours 3/7 : la ville de Martin, Martinopole, devient le château puis Châteauneuf. L'évolution fut lente, du Vème au XIème siècle. A côté de la cité / civitas de l'ancienne Caesarodunum naît une seconde ville, autour de la basilique, appelée couramment le vicus, parfois Martinopolis / la ville de Martin / la Martinopole. Entre 903 et 908, pour se protéger des Vikings, une enceinte fortifiée est construite, le vicus devient alors le castrum, le château. Au cours du Xème siècle, d'épaisses murailles de pierre remplacent progressivement fossés, talus de terre et palissades. A partir du XIème siècle, la ville enserrée par cette enceinte neuve est appelée castrum novum, le château neuf de Saint Martin [Pierre Leveel dans Level 1994]. Châteauneuf allait vivre presque quatre siècles. Autour de la collégiale, sur environ 6 hectares, des espaces libres permettaient aux habitants des faubourgs de trouver refuge lors des alertes. Hélène Noizet a étudié plus précisément la désignation de la ville de Martin du Xème au XIIIème siècle, en un article "De castrum sancti Martini à Châteauneuf [Ta&m 2007].
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Sanctus Odo / Odon, d'abord chanoine de St Martin et archicantor (premier chanteur), puis second abbé de Cluny, premier abbé de Saint Julien de Tours, en l'actuelle basilique, avec aussi son portrait peint (+ image début du XXème siècle). + planche de la BD Chevaliers, moines et paysans, scénario de Florian Mazel, dessin de Vincent Sorel, [La revue dessinée 2019, lien]. |
Foulques Nerra ravage la basilique. En 990, le terrible Foulques Nerra s'empare de la ville de Tours et commet un outrage dans la basilique... Chassé par Eudes, comte de Blois, il y revient en 994, mettant le feu au bourg de Châteauneuf et à la basilique de Perpet qui ne s'en releva pas et fut remplacée par celle du trésorier Hervé de Buzençay [Guignolet 1984] + la planche.. + sur Foulques le Noir, son sceau et la couverture illustrée d'un livre de 2009. Foulques Nerra, de Jérusalem à Loches. Après avoir commis des atrocités en Touraine et alentours, Foulques partait faire pénitence à Jérusalem et en revenait revigoré. Il le fit trois fois, en 1003-1005, 1009-1011 et 1036-1039. Le dernier épisode fut le plus mémorable, comme le montrent ces illustrations. A gauche, il se fait flageller (lien) (autre lien sur sa vie). A droite, à quatre pattes, il arrache (arracherait...), de ses propres dents, un éclat de marbre du tombeau du Christ. Cette relique, disparue à la Révolution, a fait la gloire de l'abbaye de Beaulieu lès Loches, à côté de Loches [détail d'un vitrail sur la transfiguration du Christ dans l'église abbatiale de Beaulieu lès Loches, atelier Lobin]. |
A gauche, Tours en 976 est possession du comte de Blois, Thibaud Ier, dit le Tricheur, premier comte héréditaire de Blois [lien sur le site des Portes du Temps]. A droite en 987, Tours est possession du comté d'Anjou [Atlas Grataloup 2019], situation encore provisoire... Voici les plus belles ruines des donjons de Foulques Nerra : 1) Langeais + deux gravures : 1 [LTh&m 1855] 2 [Robida 1892] + photo ["Visages de la Touraine" 1948] + restitution expliquée par Florian Mazel ["Féodalités", Belin 2010] ; 2) Loches + deux vues générales de la ville et de son donjon : 1 en 1699 ["Visages de la Touraine" 1948] 2 (LTa&m 1845] + deux gravures LTh&m 1855 de la ville : 1 2, + deux gravures Robida 1892 : 1 2, + timbre postal ; 3) Montbazon à 10 km au sud de Tours + trois gravures : 1 [LTh&m 1855] 2 [Robida 1892] 3 ["Visages de la Touraine" 1948] + carte postale ; 4) Montrichard, en Touraine avant d'être en Loir et Cher (Foulques Nerra n'avait édifié qu'un donjon probablement en bois, repris en pierres par Thibaud Ier de Blois dit "le tricheur", d"où Montricheur / Montrichard) + deux gravures Robida 1892 : 1 2, ; 5) A droite, non loin de la Touraine, la tour carrée de Loudun [photos Wikipédia] + gravure [Robida 1892] + carte postale. Signalons aussi le donjon du château de Semblançay, aussi construit par Foulques Nerra. + article 2014 d'Elisabeth Lorans "Les tours maîtresses des 11ème et 12ème siècle". |
Chape-bannière. A gauche, images du début du XXème siècle présentant Clovis avec la chape de saint Martin brandie comme étendard + quatre autres images : 1 2 3 4 (lien). + une illustration moderne de la cape ["Lettre martinienne" 2007-1]. A droite, extrait d'un document pédagogique de Roselyne Lebourgeois. Hugues Capet est décédé en 996, deux ans après la fin de la basilique de Perpet. A gauche gravure de Lacoste Aîné, texte de Stanislas Bellanger [LTa&m 1845], à droite tableau de Jean-Paul Laurens [musée d'Orsay, 1875, Wikipédia] + esquisse + fiche (lien) de Robert II qui, bien que pieux, reste maudit par le malheur de son excommunication, alors qu'elle n'a, en fait, été qu'une menace assortie de sept années de pénitence.. |
A gauche, en 1014 Hervé de Buzançais fait reconstruire en style roman la basilique incendiée [esquisse et vitrail Lobin de la basilique]. La croix du croisée sur l'armure du chevalier est anachronique, les croisades n'ont pas commencé... Au centre droit, restitution de la basilique romane d'Hervé ["La basilique Saint-Martin de Tours", Charles lelong 1986]. On retrouve cette scène sur un vitrail de l'église de Saint Martin le Beau. L'atelier Lobin a repris d'autres scènes de ses vitraux de la basilique pour les reprendre sur les vitraux de cette église. A droite, vue axonométrique d'une partie du chevet du XIème siècle (Ta&m 2007] + plan et coupes (schémas de coupe) et décor sculpté ["La basilique Saint-Martin de Tours", Charles Lelong 1986] + modillons de corniche de la basilique romane (exposés au musée Saint Martin) |
Tours et l'eau 1/6 : construction du pont d'Eudes vers 1035. Avant que ce pont soit construit, Tours avait connu des périodes avec et sans pont. Dans une étude titrée "Les ponts antiques sur la Loire" [Ta&m 2007], Jacques Seigne et Patrick Neury présentent trois ponts en bois, deux sur Tours, un dit de l'île St Jacques au Ier siècle (restitution), l'autre dit de l'île Aucard, au IVème siècle, le troisième étant 2km en en aval à Fondettes, du Ier siècle. Celui du IVème siècle (qu'a connu Martin, la ville étant alors fermée dans son enceinte) avait remplacé les deux autres (quand la ville était ouverte). Mais depuis la fin du Vème siècle, il n'y avait plus de pont... La construction d'un nouvel ouvrage par Eudes II de Blois, comte de Tours, fut donc un évènement, marquée par une charte solennelle ["Féodalités", Belin 2010].
+ étude titrée " Le pont construit par le comte Eudes II de Blois en 1034-1037" par Henri Galinié [Ta&m 2007]. Nous ne disposons d'illustrations du pont qu'à partir du XVIème siècle et il est probable qu'il y ait eu plusieurs reconstructions suite aux terribles crues de la Loire. A cette époque il est en pierres et partiellement habité.
+ dossier 2004 "La Loire et Tours du XIIème au XVème siècle" par Hélène Noizet, Nathalie Carcaud, Manuel Garcin.
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1997 et 2015-2020, deux restitutions 3D de la basilique gothique. Depuis 2015, un projet de maquette 3D de la collégiale dans son environnement se développe, Renaissance Virtuelle Saint Martin, ReViSMartin (liens : 1 2 3) ). Le but à terme est, avec un casque de réalité virtuelle, de "se promener dans le passé du XVème siècle". Les deux illustrations ci-dessus et d'autres ci-dessous sont extraites de la vidéo 2020 (9 mn 18 s) + sept autres : 1. 2 3 4 5 6 7. La présence du cloître terminé en 1519 et celle de l'enceinte de 1360 remplacée vers 1600, ainsi que le bon état montrant que l'on est avant les dommages de 1562, datent cette maquette entre 1520 et 1562, disons 1550. On verra ci-après d'autres images de cette restitution. Une première reconstitution en trois dimensions avait été réalisée vers 1997 par l'atelier J.I.I.S.S.A. (Jonglerie Informatique, Images de Synthèse, Services en Architecture) : double page dans le colloque 1997 SAT, présentation de Sylvie Pinon. + autre restitution ci-après. Au centre, le trésorier Hervé dans l'actuelle basilique Laloux. A gauche et à droite, deux vitraux de la baie n°8 de la cathédrale de Tours (sur le transport du corps de Martin de Candes à Tours), en provenance probable de la basilique gothique d'Hervé [photos flickr Philippe_28]. |
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Trois intellectuels ayant marqué leur époque : Fulbert de Chartres, Bérenger de Tours et Abélard de Paris, chacun avec un livre sous la main ou sous le coude [gravure du XIXème siècle, gravure de Hendrik Hondius l'Ancien 1602, Bibliothèque Sainte Geneviève Paris, Gravure de 1846 de Oleszezinski d'après un dessin de Guilleminot]. A droite, vitrail de la cathédrale de Chartres montrant Fulbert sur son lit de mort, qui désigne du doigt un démon, représentant l’hérésie, qui pousse Bérenger de sa fourche [lien]. Pierre Abélard, poussé par un autre démon, s'était épris d'Héloïse (1092-1164), orpheline étudiante puis abbesse du Paraclet (voir ci-avant). |
Urbanus II voyageant et prêchant, miniature du "Roman de Godefroid de Bouillon" [XIVème siècle, BnF, Wikipédia] et vitrail Lobin de l'actuelle basilique. Mars 1096, Urbain II prêche la première croisade à Marmoutier [LTh&m 1855]. Il n'est pas venu à Tours pour régler des problèmes de chanoines mais dans le cadre de sa grande tournée médiatique pour déclencher une guerre sainte (notion initiée par saint Augustin, qui voulait la mort de Priscillien...). A droite, les grands du royaume, cessant leurs guerres intestines, s'inclinent. Les pauvres, las des famines et des épidémies, s'enflammeront aussi pour cette terre promise. Case de Milo Manara + deux planches [Histoire de France en bandes dessinées, Larousse 1977, textes de Jacques Bastian] : 1 2. + carte du voyage d'Urbain II en 1095-1096 mobilisant la chrétienté contre l'occupation des lieux saints par les Musulmans, disciples de Mahomet (570-632) ["Féodalités", Belin 2010]. A propos de croisades, remarquons qu'un comte d'Anjou et de Touraine, Foulques V, devint roi de Jérusalem en 1129/1131, ce qui n'eut guère d'effets sur la vie tourangelle. |
Le tombeau au centre de Châteauneuf. De 1014 à 1360, la basilique d'Hervé se trouve au centre de l'enceinte de Châteauneuf / Martinopole [Ta&m 2007]. A gauche le tombeau de Martin, premier lieu d'attraction de la basilique, selon une gravure de 1516 ["La vie et miracles de Mgr saint Martin", BmT]. A droite, miracle de "la jeune fille de Lisieux" devant le tombeau [broderie du Musée de Cluny à Paris, d'après un tableau de Barthélémy d'Eyck du XVème siècle, lien]. |
A gauche, une tête sculptée de la basilique romane de Saint Martin, datée de 1035-1040 (+ article de Charles Lelong 1988). A droite, trois sculptures de la façade de l'abbaye de Marmoutier vers 1220-1230 retrouvées à l'occasion les fouilles archéologiques effectuées par Charles Lelong. Le personnage de gauche pourrait être un élu, celui de droite un diacre. Il y en avait probablement de semblables dans la basilique gothique de Saint Martin élevée quelques années plus tôt [illustrations Catalogue 2016]. + autres photos de têtes sculptées trouvées à Marmoutier [Lelong 1989] : 1 (un évêque) 2 (un élu, un diacre, un moine et une élue) 3 (deux clercs) 4 (un démon, une damnée, un moine damné) + dessins de têtes du XIIIème siècle dans la cathédrale de Tours [LTh&m 1855]. A gauche le concile de Tours en septembre 1162 [LTa&m 1845]. A droite, en 1177, le pape Alexandre III et l'empereur romain germanique Barberousse se rencontrent à Ancône pour signer la paix de Venise [Girolamo Gamberato (1550-1628), Palais ducal de Venise]. On peut imaginer un apparat semblable autour d'Alexandre III à Tours. |
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Fête des fous, gravure de Pieter Van der Heyden, en 1559, d'après Peter Brueghel. + miniature représentant deux scènes de charivari [début XIVème siècle, Maître du Roman de Fauvel]. |
Le majestueux prélat que Martin n'a jamais été. On a déjà vu qu'à son époque la mitre et la crosse n'existaient pas (ci-avant), on a surtout vu que Martin vivait comme un moine ascétique (cf ci-avant l'image de l'acteur du téléfilm d'Arte 2016) , critiqué par ses collègues évêques pour ses tenues misérables indignes d'un évêque. Alors comment se fait-il qu'il soit souvent représenté dans des habits luxueux, avec des pierres précieuses et des insignes dorés ? Dans son livre Verrière 2018, Jacques Verrière tente une explication. Serait-ce à partir des révoltes albigeoises (1209-1229) pour lutter contre la simplicité et l'ascétisme des hérétiques trop proches de Martin ? La première illustration qui suit, montrerait que cette tendance très généralisée serait antérieure. 1) Pontifical à l'usage de Mayence, avant l'an mille, l'archevêque de Mayence en prière devant Martin [BnF, Maupoix 2018] + miniature d'un sacramentaire du Mont Saint Michel vers 1065 [New York, The Pierpont Morgan Library, lien]. 2) Vitrail de la cathédrale de Chartres, XIIIème siècle (Martin ressuscite un enfant). 3) statue de l'église de Marmagne en Saône et Loire [flickr Odile Cognard] 4) Vitrail de l'église de Thilouze, atelier Lobin 1872 [Verrière 2018] 5) tableau d'origine tourangelle de la cathédrale de Tours, chapelle Saint Michel (Martin prêchant à Marmoutier) [Maupoix 2018]. 6) Statue de l'église de Saint Martin d'Aoste en Italie [Semur 2015]. |
L'empire plantagenêt vers 1190. et le royaume de France à l'avènement de Philippe Auguste en 1180 et à sa mort en 1223 (lien). |
A Chinon, la chapelle de la reine martinienne Radegonde, bru de Clovis, recèle une fresque exceptionnelle, découverte en 1964, montrant la famille royale Plantagenêt à la chasse. Elle date de la fin du XIIème ou début du XIIIème siècle. Henri II est certainement en tête, suivi possiblement de sa fille Jeanne, de son épouse Aliénor et de ses fils Richard Coeur de Lyon, tenant un faucon, et Jean sans terre [lien vers une étude du site "Les portes du temps" avec cette remarque de Michel Garcia : "la peinture murale décrit délibérément l'instant dramatique où la reine prend congé de ses terres et de ses enfants, et souligne l'affection et l'admiration que ces derniers lui vouent"]. + analyse de Florian Mazel ["Féodalités", Belin 2010]. Henri et Alienor, de la tendre danse des amoureux, sous la galanterie de l'amour courtois (très prisé à la cour d'Aliénor, liens :1, 2), à la violente scène de ménage [illustration de Maurice Pouzet, dans le livre "Henri II Plantagenêt" (1976) et case du volume 6 de la bande dessinée "Aliénor, la légende noire", présentée ci-dessous] + la demi-planche Aliénor et Poitiers Vitrail d'Auguste Steinhel 1879 dans l'hôtel de ville de Poitiers (liens : 1 2 3). Aliénor d'Aquitaine s'est mariée avec Henri en 1152 à Poitiers et, là, en 1199, elle confirme devant les échevins la charte de la commune. + zoom arrière du vitrail [ph. Augustin Audouin]. |
Thomas Becket, archevêque de Canterbury, béni par Martin, première version en une enluminure de psautier allemand vers 1225 [New York, The Pierpont Morgan Library, lien], deuxième version en un tableau du Pérugin vers 1498 [lien]. L'entrevue de Fréteval. Le 22 juillet 1170, près du château de Fréteval dans le Vendômois, se tient la rencontre des deux époux d'Aliénor d'Aquitaine, Henri II roi d'Angleterre et Louis VII roi de France, en présence de Thomas Becket, archevêque représentant le pape, alors fâché avec Henri et exilé en France [atelier Louis Gouffault d'Orléans 1933, église de Fréteval]. Cette entrevue, en un lieu ensuite nommé "le pré aux traitres", se termine sans le "baiser de la paix", engagement suprême à l'époque.Thomas Becket sera assassiné quelques mois plus tard, le 29 décembre 1170. + article 2013 La NR. + page Nhuan DoDuc de vitraux sur Thomas sanctifié. 1189 : la Touraine dernier champ de bataille d'Henri II Plantagenêt. Ci-dessus, juste après la prise de Tours, près de Ballan (à 15 km au sud-ouest de Tours) + planche [sixième et dernier tome de "Aliénor, la légende noire" dans la série "Les reines de sang", scénario de Arnaud Delalande et Simona Mogavino, dessin de Carlos Gomez, Delcourt 2017]. Peu après, suite à leur victoire à la bataille d'Azay le Rideau, entre Tours et Chinon, résidence royale, Richard Coeur de Lion, fils du vaincu, et Philippe Auguste se congratulent devant, probablement, le clergé de Tours + planche [Histoire de France en bande dessinée, texte Pierre Castex, dessin Raphaël Marcello, Larousse 1979] 1190 : dans la cathédrale de Tours, Richard Coeur de Lion prend le bourdon et l'écharpe avant de partir en croisade [LTa&m 1845]. A la même époque, un chevalier pèlerin, parmi d'autres, a pris le bourdon dans la basilique avant de partir en Palestine, Jean de Brienne. Il devint roi de Jérusalem puis empereur latin de Constantinople. + gravure LTh&m 1855. |
Fontevraud à deux pas de Candes. L'abbaye de Fontevraud, est située sur la commune de Fontevraud l'abbaye, limitrophe de celle de Candes Saint Martin. En venant de Candes à pied, en traversant les bois, on débouche sur le côté nord de l'abbaye avec un point de vue parfait (photo de gauche). En 1154 Henri et Aliénor confièrent leurs enfants Jeanne et Jean à cette abbaye, qui régulièrement bénéficia de leurs largesses. En 1189, Henri y est enterré pour être décédé non loin, à Chinon. Aliénor en fait ensuite la nécropole familiale. On y trouve les gisants de Henri et Aliénor (photo de droite), de leur fils Richard Coeur de Lion et de leur bru Isabelle d'Angoulême (épouse de Jean sans Terre) + photo des quatre gisants. + vue du sud de l'abbaye par Louis Boudan 1699 + vue du nord un peu postérieure (lien). |
1203 : la prise de Tours par Philippe Auguste (porte sud-ouest, la garnison anglaise est vaincue "Saint Simple"), miniature de 1460 du Tourangeau Jean Fouquet. C'est la plus ancienne représentation connue de la basilique + analyse par Henri Galinié dans Ta&m 2007 ["Grandes chroniques de France" 1460, BnF]. Remarque : on ne sait pas si cette scène est celle de la prise de la ville en 1189 ou en 1203. Pour Pierre Leveel, dans son "Histoire de la Touraine" de 1988, "il s'agit plutôt de l'entrée du dauphin Charles, futur Charles VII, après la reddition de 1418". L'escalade des remparts avec des échelles montre que la prise n'a pas été facile, ce qui correspondrait à 1203... |
Solides soutiens du roi : les chevaliers bannerets de Touraine. Les chevaliers bannerets apparaissent sous Philippe Auguste. Ce titre permettait aux chefs d'armées de regrouper leurs troupes sous leurs bannières et armoiries. Dans la première promotion des "bannerets" nommés par Philippe Auguste en 1213, les seigneurs de Touraine sont nombreux : Sulpice III d'Amboise, Pierre II Savary (seigneur de Montbazon et Colombiers (Villandry)), Guillaume III de Pressigny [de Sainte-Maure], Barthélemy de Bossay [de Grillemont], Barthélemy II de l'Isle Bouchard, Josselin de Champigny [de Blou], Jean d'Alluyes (seigneur de Chateau la Vallière), Robert de Pernay, Robert de RocheCorbon [de Brenne], Hugues de La Haye, Hugues de Fontaines (seigneur de Rouziers), Eschivard II Baron de Preuilly ("premier baron de Touraine"), Guillaume et Herbert Turpin de Semblancay, Pierre Achard de Pommiers (près Chinon), Le seigneur de Saint Michel sur Loire, Hugues Ridel seigneur d'Azay (le Rideau), Guillaume seigneur d'Azay sur Cher, Dreux de Mello, Gouverneur de Loches, Josselin II de Champchevrier. + combat lors d'un tournoi entre chevaliers + armoiries des chevaliers bannerets [LTh&m 1855]. + cinq images de chevaliers bannerets : 1 (lien, variante) 2 [Félix Emmanuel Philippoteaux] 3 4 5. |
Saint Louis et saint Martin réunis, symboles de la relation étroite entre la monarchie française et l'abbaye Saint Martin (lien). A gauche, Louis et Martin en armures, vitrail dans la chapelle du collège Radley en Angleterre [flickr Rex Harris]. Au centre, Louis en 1227, avec sa mère Blanche de Castille, en la basilique (Louis IX y est revenu en 1261 et 1270) A droite, Martin évêque et Louis roi, vitrail de l'église de Thilouze, en Touraine, aussi de l'atelier Lobin. Ci-dessous, Louis IX roi et saint / sanctus Ludovicus Rex dans l'actuelle basilique. |
Commune de Tours 2/5 : révoltes bourgeoises contre l'autorité du chapitre.
Cossu-Delaunay 2020 : "Maître de la cité, Philippe Auguste exerce sa châtellenie à travers l'action d'un prévot plus tard remplacé par un bailli. Secondé par des sergents, il exerce au nom du roi les rôles de juge, d'enquêteur, de receveur fiscal et d'inspecteur des marchés. Mais cette autorité est fortements contestée par les autres châtelains qui s'appuient sur la tradition et les textes anciens pour revendiquer des droits féodaux sur telle ou telle partie de l'espace public. Aussi le roi doit-il composer avec l'évêque, le trésorier de Saint Martin et l'abbé de Saint Julien. Il réussit cependant à étendre sa domination sur les espaces ruraux, renforçant le rôle directeur du centre urbain où sont regroupés ses hommes de confiance. Via l'autorité d'un capitaine, les Capétiens assurent la défense de la ville."
Et c'est alors que les bourgeois de Châteauneuf veulent une part du pouvoir.
Guy-Marie Oury, dans son article "L'église de Tours au XIIIème siècle" ("Histoire religieuse de la Touraine", 1975) : "Après une succession d'efforts infructueux, de révoltes, de conflits, le bourg de Châteauneuf se retrouve dans la seconde partie du XIIIème siècle complètement soumis au chapitre et administré par les officiers de celui-ci ; les insurrections de 1212 et de 1231 n'ont abouti qu'à réduire à néant l'indépendance de la ville ; elles ont eu pour résultat effectif un véritable asservissement des bourgeois ; les nouveaux différends surgis en 1247 et 1260 ne modifient pas la situation ; la longue lutte pour les franchises municipales et le contrôle des revenus du pèlerinage a illustré de manière péremproire la puissance du chapitre dont le roi porte le titre d'Abbé. Privés des organismes qui ont servi à préparer leurs tentatives d'émancipation, les bourgeois songent à tirer parti de la Confrérie Saint-Eloi, une association pieuse dont les buts avoués sont d'ordre religieux ; en 1305 les conjurés proclament le rétablissement de la commune et s'insurgent à main armée ; Philippe le Bel les condamne à une forte amende dont ils ne semblent pas avoir pu s'acquitter tant elle était lourde ; l'histoire municipale de Tours ne reprendra qu'en 1356 à la faveur de la guerre avec l'Angleterre, et d'un projet d'enceinte commune pour les deux villes soeurs"
1267, apparition des bourgeois de Tours. Environ un siècle avant cette réunion, vers 1360, sous des remparts communs des deux villes jumelles de la Cité épiscopale et de Châteauneuf, c'est en 1267 qu'un écrit mentionne les "bourgeois de Tours" réunissant sous un même vocable les bourgeois citéens (de la cité) et les bourgeois de Châteauneuf. Bernard Chevalier en son "Histoire de Tours" (1985) le signale en estimant que désormais "il existe déjà un seul patriciat tourangeau". Début en Commune 1/5, suites en 3/5 4/5 5/5. |
Martin IV. Illustration en 2ème position : alors cardinal de Brion, il prêche la croisade devant saint Louis qui y trouvera la mort en 1270 [Chroniques de saint Denis, Wikipédia]. A droite, case de Couillard - Tanter 1986 + la planche. + gravure LTh&m 1855. |
Pour éliminer les Templiers, Philippe le Bel mit en place une intense opération de propagande. Peu après les états généraux de Tours en mai 1308, les dignitaires templiers parmi les plus importants furent emprisonnés à Chinon, dans le tour du Coudray, où ils laissèrent des graffitis [illustration de gauche + relevé par Raymond Mauny 1973, lien]. Trois ans plus tard, en 1311, se tint le concile de Vienne, où Clément V (tiare), Philippe le Bel (couronne) et les accusés (croix rouge des Templiers) se confrontèrent [illustration de droite, miniature du Maître de Boucicaut, BnF]. |
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A gauche deux lépreux se voient refuser l'entrée dans une ville [Vincent de Beauvais, XIVème siècle]. A droite illustration d'Emile Schweitzer 1894 représentant le massacre des habitants Juifs de la ville de Strasbourg en 1349. Ce sont des illustrations de la page "Peur des lépreux de 1321" et de la page "Accusation d'empoisonnement des puits contre les Juifs". + sur Strasbourg 1349, deux tableaux : 1 [Eugène Beyer, Musée historqiue de Strasbourg, lien] 2 [Frédéric Théodore Lix, vers 1870, Musée alsacien] |
Le fléau de la peste. A gauche, la peste à Tours ; au fond la cathédrale avec ses deux tours non terminées [LTa&m 1845]. A droite, tableau de Louis Duveau, 1849, "La peste d'Elliant" [Musée des Beaux-Arts de Quimper]. Elliant, commune bretonne, a été ravagée par une épidémie de peste en 1349 ou au XVème siècle. Une mère emporte au cimetière les corps de ses neuf enfants, le père devenu fou la suit (d'après chanson traditionnelle). + tableau dit la peste d'Asdod sur la peste de Justinien à Constantinope en 541 [Nicolas Poussin 1631, Le Louvre] + miniature sur la peste de noire de Tournai en 1349. |
Evolution de la ville de Tours 4/7 : l'unification des deux cités en une seule commune.
Au sortir de cette période sombre, la Cité et Châteauneuf purent enfin être réunies sous une même enceinte, ce qui fut logiquement précédé par la création d'un gouvernement commun.
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Commune de Tours 3/5 : 1355, une ordonnance royale réunit les deux cités tourangelles. L'ordonnance promulguée à Beauvais par le roi Jean II le Bon, le 30 mars, rendit définitive la réunion de la ville de Châteauneuf à l'antique cité de Tours, aussi appelée métropole (par ses fonctions organisationnelles épiscopales). Outre l'édification d'une enceinte commune, l'ordonnance définit les règles de gouvernance de la nouvelle cité, avec un gouvernement municipal, composé de six bourgeois élus, chargés de gérer une force armée municipale, la voirie, la Justice, les divertissements publics... et bien sûr de percevoir les impôts autorisant ces charges. Il faudra attendre un siècle de plus pour qu'un maire soit désigné. Débuts en Commune 1/5, 2/5, suites en 4/5, 5/5. |
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Bertrand Du Guesclin contre les Anglais et les Grandes Compagnies. A gauche, il remporte la bataille de Cocherel, en Normandie, en mai 1364, permettant au roi Charles V, fils de Jean II le Bon mort en captivité à Londres, de se faire sacrer à Reims ["Jean de Grailly se rend à Bertrand Du Guesclin", Charles-Philippe Larivière, Galerie des batailles à Versailles]. Charles V fut duc de Touraine (titre succédant à celui de comte) de septembre 1363 à avril 1364. A droite, quelques années plus tard, il délivre Preuilly sur Claise, dans le sud de la Touraine [Jean Galland XIXème siècle, Hôtel de ville de Preuilly sur Claise]. Miniatures des Chroniques de Jehan Froissart. : la bataille d'Auray, près de Nantes, en septembre 1364, et un pillage par des Grandes Compagnies. + trois planches sur la bataille de Cocherel le 16 mai 1634 : 1 2 (dessin ci-dessous) 3 et une planche sur les Grandes Compagnies [L'histoire de France en BD, texte Jean Castex, dessin Julio Ribera, Larousse 1977]. |
Charles VI le fou et Isabeau de Bavière en 1420 au traité de Troyes, avec à droite leur fils, futur roi de France, Charles VII alors âgé de 17 ans [Chroniques de Jean Froissard 1472, British Library, Wikipédia]. Ce traité prévoyait que, devenu son gendre, le roi d'Angleterre Henri V succéderait à Charles VI... On peut imaginer une scène un peu semblable à Tours quand Charles et Isabeau ont accueilli le prévôt des marchands de Paris. |
[Couillard - Tanter 1986 + la planche] |
La pucelle de Domrémy se recueille devant le tombeau de Martin [Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996]. Jeanne en son armure tourangelle sur les bords de la Loire [église St Pierre de Saint Avertin en Touraine, Julien Fournier 1894, Geneste 2018]. + photo (lien). Les armuriers de Tours étaient réputés et Colas de Montbazon, l'un d'entre eux ayant pignon sur la "grande rue", fut chargé de confectionner l'armure de la protégée du roi, tandis qu'un nommé Heuves Polnoir préparait sa bannière (lien). + photos d'une page du site "Un regard sur Tours". + deux pages illustrées du livre de Bernard Briais "Anecdotes historiques de Touraine" 2015 sur les deux étapes tourangelles de Jehanne : 1 (l'armure) 2 (l'étendard). + plaque commémorative au 15 rue Paul-Louis Courier et autre plaque au 39 rue Colbert + chapitre Wikipédia "Jehanne à Tours". A gauche, Jeanne essaye sa tenue de combat dans une armurerie de Tours [Nikto - Kline 1987] + les deux planches : 1 2. Au centre, après avoir délivré Orléans, elle revient à Tours, acclamée par la population [Guignolet 1984]. + la planche. A droite, Jeanne accueille Charles VII, venant de Chinon, dans les murs de la Cité, par Reuillois [1er tableau du triptyque sur Jeanne dans la salle du Conseil municipal, hôtel de ville de Tours] + les 2 autres tableaux [Wikimedia] : 1 2. A Tours en 1929, les fêtes des 500 ans de sa mort eurent un éclat particulier, comme le montrent ces trois pages et 5 photos ["Mémoire en images, Tours", Brigitte Lucas 1993] : 1 2 3 + affiche [P. Roque 1929]. + Vitrail vers 1860 de l'atelier Lobin dans l'église Ste Madeleine de Montargis, montrant l'entrée de Jeanne dans cette ville [flickr Sokleine]. |
Après les victoires de Jeanne d'Arc et son couronnement à Reims en 1429, Charles VII devient "le victorieux [Couillard - Tanter 1986 + la planche]. La dernier case, présentant Agnès Sorel, est inspirée d'un célèbre tableau de Jean Fouquet [Musée royal des Beaux-Arts à Anvers] (lequel Fouquet a aussi réalisé un célèbre portrait de Charles VII, musée du Louvre). + vitrail de l'atelier Lobin 1881 représentant Agnès Sorel [Château de Fontenailles] + page de Roland Narboux sur la "dame de Beauté". Charles VII installa sa maîtresse en Touraine, à Loches. Le dauphin Louis, futur Louis XI, ne supportait pas cette relation. Pour d'autres raisons aussi, il vivait en conflit permanent avec son père. 1436, Charles VII et sa cour assistent, à Orléans, à la répétition d'un mystère (pièce de théâtre) + deux planches : 1 2 [série "Jhen", tome 6 "Le lys et l'ogre", scénario de Jacques Martin, dessin de Jean Pleyers]. Ces deux planches mettent en scène le roi Charles VII, sa concubine d'à peine 15 ans, Agnès Sorel (leur première nuit d'amour), la reine Marie d'Anjou et sa mère Yolande d'Aragon, le Dauphin, futur Louis XI, âgé de 13 ans (déjà avec des chiens lévriers), le maréchal et connétable Gilles de Rais et le héros Jhen. |
1448, Charles VII crée les francs-archers. Par une ordonnance rédigée au château de Montils (devenu Plessis) lès (à côté de) Tours, le roi Charles VII crée des milices de soldats archers (arc, arbalète...) pour l'auto-défense locale et pour multiplier à travers le royaume de France des hommes armés pouvant le servir. Leur efficacité fut critiquée. [enluminure du livre "Les vigiles de Charles VII" de Martial d'Auvergne, 1484, BnF]
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1436, les Tourangeaux fêtent le mariage du dauphin Louis et de la princesse Marguerite d'Ecosse. Tous deux enfants de rois, ils avaient 6 et 5 ans quand leur mariage est prononcé en 1428, puis 14 et 13 ans le 24 juin 1436 quand le mariage est célébré dans le château de Tours et dans la ville. A gauche l'arrivée à Tours de la mariée. A droite les nouveaux époux dans les rues de Tours, devant un spectacle de rue [LTh&m 1855] + gravure de Claude Chastillon, 1645, du château et l'emplacement (incertain) de la chapelle attenante (notée A) où a été célébré le mariage (lien). Louis XI en son château des Montils, renommé Plessis lès Tours [Couillard - Tanter 1986 + deux planches : 1 2] [image de "Histoire de France pour le cours élémentaire" S.U.D.E.L.]. + deux portraits de Louis XI par Jean Fouquet (lien) : 1 2. A gauche une des trois aquarelles de François-Roger de Gaignières 1699 représentant le château quand il était demeure royale [BnF] + les deux autres : 1 façade nord aujourd'hui disparue 2 [Leveel 1994] + gravure Oury - Pons 1977 + quatre gravures de LTa&m 1845 : 1 2 3 4 + deux gravures de LTh&m 1855 : 1 2 + deux autres gravures : 1 2 [SAT] + aquarelle de Picart le Doux 1941. Au centre, photo 2017 [Wikipédia]. En 2016, la mairie de Tours, propriétaire du château du Plessis et peu consciente de sa valeur patrimoniale, a voulu le vendre, sans succès (article La NR 2016). |
1468, Charles le Téméraire contraint Louis XI à signer le traité de Péronne [Job1905, Wikipédia] + dix autres illustrations : 1 2 3 4 (lien) 5 6 (1969) 7 8 9 (1875) 10 [livre de cours élémentaire vers 1970, lien]. 1470, Louis XI préside une assemblée des notables à Tours qui dénonce le traité de Péronne, ce qui exacerbe le conflit avec le duc de Bourgogne. Les états généraux de 1468 s'étaient auparavant tenus à Tours, refusant notamment le démembrement de la Normandie. Sans guerre, avec des traités, Louis XI réunit onze provinces à la France : présentation (lien), carte. 1477 dans la basilique, Louis XI apprend la mort de Charles le Téméraire. "Agenouillé, dans l'attitude d'un profond recueillement, le roi donne tous les signes de la piété la plus fervente. Tout à coup un des seigneurs de la cour s'approche et lui adresse à voix basse quelques paroles ; son visage, habituellement sévère, tout à l'heure plein de componction, s'illumine et devient radieux ; il se redresse avec fierté, il ne peut contenir sa joie et la laisse éclater. Louis XI vient d'apprendre que le plus intraitable de ses ennemis n'est plus : Charles le Téméraire est mort !" [LTh&m 1855]. + miniature commentée de Louis XI et ses ennemis, les Grands du royaume ["Les renaissances", Philippe Hamon, Belin 2013]. Au centre, Louis XI jeune en famille au Plessis, sortant de la messe, avec sa seconde épouse, Charlotte de Savoie, et leur fils, futur Charles VIII [collection H. J. Vinkhuizen]. A droite, Louis XI âgé, à la fois prudent (lien) et à la bien triste mine (lien) + autre portrait. |
Arrivée de François de Paule au Plessis [Jacques Dumont, dit le Romain, 1730, MBAT, lien] A gauche, autre arrivée au Plessis [Nicolas Gosse, 1843, Château de Loches]. + quatre autres illustrations de la rencontre de Louis et François : 1 2 [Emile Keller, 1880] 3 4 + vitrail de l'église de Mettray en Touraine [Julien Fournier 1878] + image du saint au chevet du roi. [Légendes du "Magazine de la Touraine" n°41 (1992), gravures de LTa&m 1845]. + miniature "Louis XI exposé sur son lit de mort". |
A gauche, Louis XI priant son saint favori, Martin [tombeau de Louis XI dans la nef de Notre Dame de Cléry, Michel Bourdin (1565-1645), Wikipédia]. + une photo de Louis XI (oui, une photo...) (lien). Au centre "Tours au temps de Louis XI" de Sylvain Livernet 1983 (dessins Alain Ferchaud). + quatre extraits : 1 (portes et tours de Tours 2 (monuments religieux). 3 (le château du roi à Plessis lès Tours, à l'ouest de la ville) 4 (l'entrée du château, dessin Alain Ferchaud). A droite inscription dans le sous-sol de l'actuelle basilique de Laloux. |
Commune de Tours 4/5 : 1462, la bonne ville de Tours a son premier maire, Jean Briçonnet. Progressivement un pouvoir laïc se constitue à Tours qui devient une bonne ville bénéficiant de privilèges et de protections octroyées par le roi de France, assorties en contreparties d'obligations notamment fiscales. Bernard Chevalier ["Histoire de Tours" 1985] : "En 1356, en même temps que la ville avait reçu du roi Jean l'autorisation de se fortifier, elle avait obtenu de lui le droit de s'imposer et de tenir des assemblées générales d'habitants chargées d'élire les responsables de la défense commune. Point de départ de la conquête de l'autonomie administrative." Puis : "A partir de 1389 l'usage se fixe de n'élire que deux élus, tous les deux laïcs, et dès lors s'instaure une coûtume qui tiendra lieu de statut [...] Le dernier pas restait à franchir, celui qui conduisait de la communauté d'habitants organisée au corps de ville constitué. il fut franchi en 1462, mais sous la pression de Louis XI, qui contraignit les Tourangeaux, qui n'en demandaient pas tant, à adopter les statuts de la Rochelle, c'est-à-dire un régime proche des "établissements de Rouen" : à la tête de la ville un maire nommé tous les ans par le roi sur une liste de trois candidats et un collège élu à titre viager de 24 échevins et 75 pairs et conseillers, soit cent membres avec le maire. En exécution de ces nouveaux statuts, le 8 octobre 1462, Jean Briçonnet l'aîné, élu des aides à Tours, fut investi pour la première fois de la charge du maire". Trois pouvoirs s'organisent et se disputent alors : l'Archevêché, le chapitre Saint Martin et le corps de ville (un exemple de conflit en 1603 est raconté par Eugène Giraudet dans son "Histoire de la ville de Tours", lien). + article de Bernard Chevalier 1995 "La religion civique dans les bonnes villes : sa portée et ses limites. Le cas de Tours", présentant le rôle du "corps de ville" + article de trois pages sur les maires et mairies de Tours ["Tours Informations" février 1988] : 1 2 3 + la liste des maires. Débuts en Commune 1/5, 2/5, 3/5, suite en 5/5. |
Photos extraites de quatre cartes postales commentées par Donat Gilbert ["Tours à la belle époque" 1973]. 1) L'hôtel de Jean Briçonnet, 11 rue de Châteauneuf (+ photo]. 2) L'auberge de la Croix Blanche, place de Châteauneuf, accueillant les pélerins de Saint Martin (+ photo, lien). 3) La maison de Tristan l'Hermite, rue Briçonnet (+ photo). Louis XI s'adressant à des bourgeois, ici ceux d'Angers, en 1474, lors de la remise de la charte communale [tableau de Jules Dauban 1901, en l'hôtel de ville d'Angers]. Il désigne Guillaume de Cerisay comme premier maire de la ville. + récit de la façon dont Louis XI s'est appuyé sur les bourgeois d'Angers pour s'emparer de l'Anjou (lien). |
Louis XI, considéré comme une universelle aragne, avec deux de ses lévriers et Philippe de Commynes. [Histoire de France en bandes dessinées, Larousse 1979, texte Jean Ollivier, dessin Eduardo Coelho] + trois planches sur la fin de règne : 1 2 3. |
1) A gauche, jadis dans la basilique Saint Martin, à présent dans la cathédrale, le tombeau de Charles Orland (influence italienne : Orlando, Roland) et Charles, petits-fils de Louis XI, enfants de Charles VIII et Anne de Bretagne, décédés à 3 ans (rougeole) et à 1 mois (lien). Commandé par Anne en 1499, il est le fruit d'une collaboration entre Français (atelier Michel Colombe, probablement Guillaume Regnault) et Italiens (Giròlamo Paciarotto dit Jérôme Pacherot). + deux gravures : 1 [LTh&m 1855] 2 [Robida 1892] + oage Wikimédia + autre page dédiée + portrait de Charles-Orland par Jean Hey [1494, Musée du Louvre, Wikipédia]. 2) Au centre, dans la basilique disparue, le tombeau de Jean II le Meingre (1364-1421), dit Boucicaut, maréchal de France, gouverneur de Gênes, mort captif en Angleterre, après avoir été fait prisonnier en 1415 à la bataille d'Azincourt + vitrail Lobin de l'actuelle basilique montrant son enterrement en 1421. + aussi dans la basilique, dans la chapelle de sa famille, le tombeau de son père Jean Ier le Meingre (1310-1367), maréchal de France ayant combattu les Grandes compagnies de brigands durant la guerre de cent ans. Jean Ier avait un frère Geoffroy évêque de Laon de 1363 à 1370. A gauche, le livre enluminé par Jean Poyer "Les heures Briçonnet" commandité par Guillaume Briçonnet en 1485 (fac-similé 2020, lien). Au centre, Thomas Bohier (1460-1524), maire de Tours en 1497, financier des rois Charles VIII à François Ier, avait épousé Katherine Briçonnet (1494-1526) [G. Mercier & Ch. Sylvain, 1878], fille de Guillaume. C'est elle qui supervisa la construction du château de Chenonceau de 1513 à 1521. A droite, Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, ajouta le pont à galerie en 1547 (photo Marc Jauneaud). |
Le mariage de Charles VIII et Anne de Bretagne le 6 décembre 1491 à Langeais fut encouragé par François de Paule. Photo de la reconstitution dans une pièce du château avec des personnages en cire. Les époux, âgés de 21 et 14 ans sont de petite taille, sur la gauche. Ci-dessous, à Tours, on trinque à la santé des jeunes mariés ! [Couillard - Tanter 1986] + la planche. |
A gauche une partition, les premières sont apparues au XIème siècle. Au centre , portrait présumé de Jean de Ockeghem. A droite, enluminure d'Etienne Collaut, "Chantres au lutrin" 1537, Ockeghem pouvant être le personnage central avec cheveux gris et lunettes [BnF, lien] + autre vue (lien) + image d'un bréviaire de Saint Martin de Tours, XIIIème siècle + double-page du Maupoix 2018 avec analyse de prières chantées et illustrées d'un manuscrit du début du XVème siècle de l'abbaye St Martin des Champs de Paris [bibliothèque Mazarine de Paris] + dossier de presse "Cubiculum musicae Ockeghem" 2015. + illustration issue de la vidéo du projet ReViSMartin 2020 présenté ci-avant (voir aussi le "making of"). + deux manuscrits tourangeaux avec des notes de musique (lien) : 1 [bréviaire Marmoutier, 2ème moitié XIème siècle, Arch. Dép. 37] 2 [graduel festif de Notre Dame la Riche, XVIème, B. M. Amiens]. ["Visages e la Touraine", Pierre Leveel, Jacques-Marie Rougé, Emile Dacier, Jacques Guignard 1948] L'assemblée de Tours, réunie en 1506, proclame Louis XII "père du peuple" [Michel Martin Drolling, peinture au plafond d'une salle de la galerie Campana du musée du Louvre + tableau (P.-S.)] + deux gravures de cette réunion : 1 [LTh&m 1855] 2. Les états généraux de 1484 avaient été convoqués par la régente Anne de Beaujeu à Tours après la mort de Louis XI le 30 août 1483 et pendant la minorité de Charles VIII. Seize ans auparavant, Louis XI avait réuni à Tours les Etats Généraux de 1468. Ce furent les deux seules fois où cette assemblée s'est réunie en la ville de Martin. |
La double reine Anne de Bretagne d'abord épouse du roi Charles VIII puis épouse du roi Louis XII, en application de l'accord signé lors de son premier mariage. A gauche, son portrait, devant un livre enluminé, par Jean Bourdichon ["Les grandes heures d'Anne de Bretagne", BnF] + du même Bourdichon miniature de Louis XII et ses saints patrons (sans Martin...). A droite, elle assiste aux fiançailles de François d'Angoulême, futur François Ier, 12 ans, et Claude de France, 7 ans, fille de Louis XII, le 21 mars 1506 au château de Plessis lès Tours [Jean d'Auton, Chroniques de Louis XII enluminées par Guillaume Leroy, Lyon, vers 1507. BnF]. Sont présents trois cardinaux et les mères, Anne de Bretagne à gauche (hostile à cette union...), avec sa couronne, et Louise de Savoie à droite ; au-dessus, couronné, Louis XII. Dix ans plus tard, le 21 août 1516, Tours accueillit François Ier de façon somptueuse : double-page de Hervé Chirault et Aude Lévrier ["Guide secret de Tours et de ses environs", 2019] François Ier à 5 ans et à 20 ans et la mort de François de Paule [Nikto -Kline 1987] + les trois planches sur la vie du saint en Touraine : 1 2 3. Sur Francois de Paule, voir ci-avant et ci-après. |
La basilique Saint Martin d'Hervé, reconstruite en 1180, au Moyen-âge. A droite, extrait de la vue ci-dessous. Gravure de Claes Jansz Visscher 1625, anotée, le pont d'Eudes à gauche [Ta&m 2007] + deux compléments de cette carte : 1 2 + une vue analogue réalisée par Jean Yves Barrier en 1970. La bonne ville. Après 1360, une même enceinte réunit la cathédrale Saint Gatien (au centre gauche) (sur sa droite le château de Tours, lien) et la basilique Saint Martin (au centre droit) (sur sa gauche l'église St Pierre le Puellier et haut clocher) [gravure de Joris Hoefnagel, "Tours, le jardin de la France", 1561] + variante [Jacques Chereau le jeune, 1688, MBAT] + reprise dans un dessin de Joël Tanter, 1986 + article de Henri Galinié sur la fusion des deux villes en une seule [Ta&m 2007]. |
Edifices de la Renaissance à Tours. A gauche, l'hôtel Gouin, construit par le maire de Tours Nicolas Gaudin et son épouse Louise Briçonnet, en son état actuel [Wikipedia]. + présentation ["Tours, guide de l'étranger", 1844] + trois gravures : 1 [Clarey-Martineau 1841] 2 [LTh&m 1855] 3 [Robida 1892] + en son état déplorable de 1940 après le grand incendie ["La Touraine dans la guerre" C.L.D. La NR 1985]. + restitution, avec les statues disparues, dans le projet ReViSMartin 2020. P.-S. : aussi l'hôtel de Guillaume Cottereau, maire, et son épouse Marie Quétier, nièce, petite-fille et petite-nièce de maires (cour intérieur : dessin de Gatian de Clérambault 1912 et carte postale). |
A gauche, François Ier, roi de 1515 à 1547, se repentant (?) d'avoir pris la grille d'argent [vitrail Lobin de l'actuelle basilique]. |
Cartes extraites d'étude d'Hélène Noizet citées ci-dessus, montrant les possessions du chapitre Saint Martin en Touraine et dans l'Est de la France. Il y avait aussi Saint Yrieix dans le Limousin, Moutier-Roseille dans la Marche (article)... Et à Tours même Saint Venant, Saint Pierre le Puellier, Saint Eloi. + carte élargie des "possessions de Saint-Martin dans le bassin-versant de la Loire au xe siècle". |
L'habitat troglodytique de Martin et ses disciples. A gauche, coupe au IVème siècle [Lelong 1989]. Au centre, dessin des grottes en 1749 [Honoré Cassas, MBAT] + (P.-S.) dessin XIXème siècle [archives dép. 37]. A droite, la "fontaine miraculeuse creusée par saint Martin", ensevelie par un éboulement en 1985 [explications Pierre Audin 1997] + deux cartes postales : 1 2. Grotte de saint Patrick / Patrice, photo. et explications de LM 2006-1. Grotte de saint Brice à côté de celle de Martin, photo [Collectif 2019].
Des grottes aménagées. A gauche, le baptistère en 1911 dessiné par Sabine Baring-Gould (lien) + case de BD Utrecht 2016 s'inspirant de ce dessin + photo [" Saint Martin de Tours, XVIème centenaire" 1996]. Au centre les grottes sur une carte postale du début du XXème siècle (à droite la tour des cloches) + deux autres cartes : 1 2. A droite, sur une autre carte postale, l'entrée de la grotte-chapelle des sept dormants (au fond la tour des cloches) + photo 2014 de la terrasse. Marmoutier actuellement. A gauche, le portail de la crosse, avec une sculpture en son fronton (+ gravure Lecoy 1881 + descriptif par Charles Lelong 1989 + trois cartes postales : 1 2 3) + (P.-S.) carte postale de l'ancienne porte du XIIIème siècle. Au centre, les grottes et la tour des cloches (photos de 2016) (+ photo du même endroit) A droite, vue du ciel avec en avant-plan le portail de la crosse et l'école privée Institution Marmoutier, en arrière plan, les grottes, la tour des cloches et le hangar des fouilles de l'église abbatiale. + autre vue du ciel [carte postale fin XXème siècle]. |
A gauche, la femme-Loire imaginée sur le coteau de Rougemont : ses genoux, sa tête, une épaule et deux seins dépassent... A droite une maquette reconstituant, vue du Sud, l'abbaye en sa plus belle expansion,ou presque (voir ci-dessous le plan Gaignières). |
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A gauche, vue du ciel, de l'Ouest, en 2018, avec au fond au centre l'imposante tour des cloches. A droite, photo de La NR 2011 avec un panneau reprenant le tableau ci-dessus en bas à droite, de l'endroit où l'artiste l'a peint. Derrière le panneau, à gauche du hangar où s'élevait l'église abbatiale, se dresse la grotte du "repos de saint Martin" déjà présentée. + plans du site à la fin du Xème siècle, à la fin du XIIème et au début du XIVème, montrant notamment l'intégration de la grotte du Repos à la collégiale [Collectif 2019]. + courte vidéo INA de présentation des ruines. A gauche, dessin de l'entrée de l'église abbatiale de Marmoutier en 1781 (dont les ruines sont sous le hangar de la photo d'avant), avec à gauche la tour des cloches toujours existante (avec un toit moins haut) [Thomas Pringot,SAT, Catalogue 2016]. Au centre, la même vue reprise par Charles Lelong en son livre "L'abbaye de Marmoutier" (C.L.D. 1989). A droite, issue du même livre, photo d'un reste de la crypte du XIème siècle de cette abbatiale + vue générale de la crypte sous le hangar [Catalogue 2016] A gauche, extrait de la reconstitution déjà montrée à comparer avec un extrait de la vue du ciel déjà montrée : au fond à gauche, la haute tour des cloches est le seul bâtiment rescapé, mais raccourci. La grande église abbatiale est remplacée par le hangard couvrant les vestiges. Sur le devant les dortoirs, infirmerie et autres structures de logement des religieux et accueil des pélerins ont disparu pour laisser place à de la verdure. Au centre et à droite, deux restitutions 3D (lien) : 1 la crypte de l'église 2 le rez-de-chaussé de l'hôtellerie (logis des hôtes). Cinq pages du livre de Charles Lelong 1989 "L'abbaye de Marmoutier" : 1 tour des Cloches 2 réfectoire et dortoir 3 maison du grand prieur 4 dortoirs et sacristie (notée "salle commune", code Z, dans le monasticon) 5 logis des hôtes et sacristie. Voir aussi Marmoutier 1/3 et 3/3.. |
De gauche à droite : maquette de l'abbaye de Cormery, Denis Briçonnet, Saint Martin de Tours (en vert) et possessions de l'abbaye (en rouge), sa tour Saint Paul, qui a de fortes ressemblance avec la tour Charlemagne à Tours. + liste des abbés + trois gravures : 1 [1819, "Visages de la Touraine" 1948] 2 [LTa&m 1845] 3 [LTh&m 1855] + carte postale + plan en 1674 + vue dans le Monasticon Gallicanum + autre photo. + page sur l'histoire de Cormery et son abbaye. + site de restauration, animation et visites "Les amis d'Alcuin" (avec maquette 3D). + extraits de l'article "Les églises de Cormery" 1908 d'Octave Bobeau, quatre illustrations : 1 salle du premier étage de la tour 2 idem, vue d'angle 3 restitution de la façade carolingienne 4 état ancien de la tour. L'abbaye de Cormery dans la collection Gaignières 1699 Les fameux macarons des moines ! A gauche, lithographie de A. Noël 1819 ["Visages de la Touraine" 1948]. A droite, photo du cloître et du réfectoire. Au centre un macaron de Cormery, à ne pas manquer si vous venez voir les ruines. Comme l'indique la page du site de la mairie cormerienne (lien), "On admet souvent que ce macaron, « nombril du monde », fut créé en 781 dans notre abbaye à Cormery" + affichette de vente + présentation [Mag. Touraine 1988 n°26] (ces macarons sont disponibles à Tours, à l'épicerie Dejault, 74 rue Giraudeau). |
Gravure de 1699 dans la collection de François-Roger de Gaignières (le dessinateur a situé le Cher au nord alors qu'il est au sud), dessin de R. Parfait et ce qu'il reste de l'abbaye, le logis de l'abbesse, bâtiment tardif de 1786, aussi appelé "pavillon de Condé"avec en modillon une tête féminine (photo Michel Sigrist) + gravure [Oury - Pons 1977]. |
Le prieuré Saint Cosme à La Riche : un modèle réduit de la basilique Saint Martin gothique. A gauche extrait du plan de superposition montrant deux chapelles (sur trois) accessibles par un déambulatoire [Catalogue 2016 "Martin de Tours, la cité rayonnante", texte de Bruno Dufay], photos de la page dédiée du site Patrimoine Histoire]. Au centre ce qui reste des deux chapelles (avec la chapelle centrale au premier plan, comme sur le plan) et à droite ce qui reste du déambulatoire. + trois photos de la chapelle centrale : 1 2 [photo Danièle Wauquier] 3 + gravure [Oury - Pons 1977]. Autour de l'an 1500, deux statues du prieuré et d'autres sculptures de Tours et de Touraine à la même époque. A gauche Cosme et son frère Damien, oeuvres du XVème siècle (voire du XVIème), en provenance du prieuré, acquises par la SAT en 1876. Elles sont revenues au prieuré en 2009. Les deux saints sont vêtus de leur longue robe de médecins-physiciens. Puis une tête de jeune homme trouvée en 1862 dans les démolitions de la rue Banchereau à Tours, gardée par la SAT et déposée au MBAT en 2009. Ensuite (probablement) une sainte Madeleine en pierre et albâtre de l'église St Saturnin de Limeray, en Touraine, pouvant initialement provenir d'une église ou abbaye voisine. En avant-dernière position, une statue de saint Jean provenant de Loché sur Indrois, est entreposée au musée du Louvre. A droite, la vierge à l'enfant, attribuée au Tourangeau Michel Colombe provient du château de la Carte à Ballan-Miré, près de Tours et est détenue dans une collection particulière à Paris. A gauche, modélisation du prieuré en 1220 (on y retrouve le déambulatoire et les chapelles ci-dessus) + image en 1580, quand Ronsard y habitait [lien site Cent millions de pixels] + étude "Les restitutions 3D du prieuré Saint-Cosme " par Bruno Dufay et Pascal Mora 2013 + complément 2017 + maquette d'Arnaud de Saint-Jouan et Jean-Baptiste Bellon [Level 1994]. Au centre, chapiteau de l'ancien réfectoire (photo Michel Sigrist) A droite, Ronsard à St Cosme [Guignolet 1984] + la planche + restitution de Cossu-Delaunay 2020 au temps de Ronsard + deux gravures : 1 [LTa&m 1845] 2 [LTh&m 1855] + aquarelle de Picart le Doux 1941 + photo récente avec en avant-plan des célèbres roses Pierre de Ronsard (page du site Balades et patrimoine) (+ page du site Patrimoine-Histoire). + extrait d'un dépliant présentant le prieuré + le site du prieuré. |
L'abbaye au XVIIème siècle, vue par la nord, dans le Monasticon Gallicanum + restitution par Cossu-Delaunay 2020. Au centre, le clocher-porche roman qui présente des ressemblances avec la tour Charlemagne et la tour Saint Paul de Cormery [flickr Tomoyoshi]. A droite, vue du nord [extrait d'une vidéo (5'50") avec drône] (à gauche la salle capitulaire) + vue sud-est + plan 1761 + coupe 1849 (quand l'église était entourée de maisons) + gravure LTa&m 1845 + deux gravures LTh&m 1855 : 1 2. + dessin de William Turner représentant l'abbaye en 1833, transformée en dépôt de diligences. + plaquette municipale présentant l'église + texte sur l'église et Prosper Mérimée (P.-S.). Martin et François de Paule à l'honneur. Les deux saints tourangeaux d'adoption occupent les deux chapelles, chacune éclairée par une verrière moderne de Jacques le Chevalier, surplombant trois tableaux anciens, plus ou moins restaurés. A gauche le vitrail Martin et un extrait des trois tableaux [lien et flickr Logan Isaac]. Puis, sur la droite, le vitrail François de Paule et un extrait de deux des trois tableaux, le deuxième, avec Louis XI, marqué F. Wachsmut (état avant restauration, lien) + vue de l'autel avec un aperçu des deux derniers tableaux réstaurés. Pendant un temps, l’église fut dédiée à ces deux saints conjointement à Julien (de Brioude, l'hospitalier ou du Mans, ou les trois à la fois ?). Une église à vocation culturelle. A gauche, un des chapiteaux du porche. Ils ont été sculptés et dessinés au XIXème siècle par Gustave Guérin, inspiré par l'art médiéval, installés lors de la restauration des années 1960. Au centre la nef, vue extraite d'un ensemble de 12 photos présentées sur cette page de la paroisse de la cathédrale, à laquelle l'église est rattachée. Elle est toutefois l'une des rares églises de France à être propriété de l'Etat. Elle est un lieu de diverses manifestations culturelles, comme, à droite, les 7 et 8 décembre 2019 quand l'ensemble vocal Jacques Ibert a, pour son 40ème anniversaire, interprété le Messie de Haendel avec, en rappel, la participation du public aux choeurs. + page très illustrée sur l'église, avec notamment une revue des vitraux, tous créés vers 1960, suite à la destruction complète des verrières en 1940. |
Démons martiniens moyenâgeux. 1) peinture ouvragée sur bois, XIIIème siècle [musée de Barcelone + panneau en entier, flickr santiago lopez-pastor + gros-plan du partage du manteau, flickr balavenise]. 2) cathédrale de Chartres. 3) Derick Baegert, fin XVème siècle [musée Westphalie]. 4) après 1102, Richer de Metz [Biblothèque de Trèves, [Catalogue 2016]. 8) BmT 9) cathédrale de Tours, baie 4, XIIIème siècle. 10) Maître François [Miroir Historial, parchemin Poitiers 1460, BnF]. 11) gravure sur cuivre d'un anonyme dans le style de Jérôme Bosch, entre 1540 et 1570, édité à Anvers [univ. de Liège] (lien) [la plupart de ces images viennent du Maupoix 2018, avec un chapitre "Saint Martin et le diable"]. + Martin résistant au diable sur ces trois vitraux : 1 [chapelle St Nicolas de la cathédrale d'Evreux, flickr Philippe_28] 2 [St Florentin dans l'Yonne] 3 [église St Martin le Grand d'York en Grande Bretagne, 1437, flickr Lawrence OP]. Autres illustrations sur Martin et ses démons : ci-avant. |
Rues commerçantes au début du XVIème siècle. A gauche échoppes de tailleur, fourreur, barbier, vendeur d'hypocras, à droite un magasin d'orfèvrerie-joaillerie, comme il y en avait à Tours ["Les renaissances", Belin 2013]. |
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A gauche, à l'endroit de l'actuelle place Plumereau (la maison de droite ayant disparu), rue de Tours [LTa&m 1845] + trois gravures du même lieu : 1 [Clarey-Martineau 1841] 2 [LTh&m 1855] 3 [Robida 1892] + carte postale + photo 1927 + comparaison de deux photos début XXème et 1982 ["Tours informations" sept. 1982] + photo 1970 ["Tours" P. Leveel 1971] + photo récente avec au premier plan la maison du milieu). A droite, entrée solennelle d'un nouvel évêque dans la ville + gravure "Premier dîner d'un archevêque de Tours" [LTa&m 1845]. Léonard de Vinci en Touraine. La célèbre fresque L'école d'Athènes du peintre italien Raphaël, créée en 1508, est représentative du retour aux sources de l'antiquité, caractéristique de l'humanisme de la Renaissance [Musée du Vatican]. Au centre, debout, se trouve Platon sous les traits de Léonard de Vinci. L'auteur de la Joconde s'installera à Amboise en 1516 et y mourra trois ans plus tard à 64 ans. Ce bouillonnement culturel, dont Guillaume Budé est un symbole en France, concernera très peu l'Eglise et le chapitre de Saint Martin. Bérenger de Tours (voir ci-avant) n'a pas eu de successeur. |
La conjuration d'Amboise : préparation et dénouement. Au-dessus et à gauche, extraits du deuxième tome de la bande dessinée Catherine de Médicis - La reine Maudite dans la série "Les reines de sang", scénario de Arnaud Delalande et Simona Mogavino, dessin de Carlos Gomez, Delcourt 2019 + cinq planches : 1 2 3 4 5. A droite, estampe de Jean Perissin et Jacques Tortorel, protestants lyonnais + lien + la même image avec les légendes + autre estampe légendée des mêmes auteurs + autre gravure de la conjuration, avec vue d'Amboise 1775 ["Visages de la Touraine" 1948 + deux vues d'Amboise [LTh&m 1855] : 1 2. |
Destruction délibérée d'images, l'iconoclasme protestant à travers l'Europe. Au XVIème siècle, plusieurs chefs religieux protestants (principalement Ulrich Zwingli à Zurich et Jean Calvin à Genève) incitèrent à la destruction des images religieuses, dont la vénération était assimilée par eux à une adoration idolâtrique et relevait donc du paganisme. A gauche illustration de la vie de Martin Luther (1483-1546) (un Martin...). Au centre, Zurich été 1524. A droite, en avril 1562, les Huguenots saccagent et profanent dans la cathédrale Saint Gatien [LTa&m 1845]. + photo d'un bas-relief saccagé dans la cathédrale Saint Martin d'Utrecht. + deux autres illustrations : 1 (Hambourg, Frans Hogenberg 1566) 2 ("Complainte des idoles persécutées", gravure de Erhard Schön 1530).
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Tours, juillet 1562, le massacre des protestants à l'ouest de Tours dans les faubourgs La Riche, des centaines de morts. "Le peuple égorge un si grand nombre de ces hommes éperdus que la rivière de Loire est colorée de leur sang" (propos d'époque de Jean de Serres). A gauche, estampe de Jacques Tortorel et Jean Perrissin graveurs [dimensions 36,5 cm x 49,2 cm, Musée Carnavalet]. Il n'y avait pas de pont sur la Loire à ce niveau, c'est en fait un pont sur le ruau Sainte Anne, qui se jette dans la Loire, sur la gauche. + la même estampe avec onze éléments légendés + la même estampe coloriée, parties gauche et droite inversées [gravure de Frans Hoggenberg, Wikipédia] + la même copie inversée, cette fois non coloriée + (P.-S.) encore une autre [archives dép. 37] et un commentaire de quatre pages par Auguste Molinier 1886. + lien. A droite gravure de LTa&m 1845 + deux portraits : 1 le Prince de Condé, protestant oncle de Henri IV, probablement au coeur de la conjuration d'Amboise 2 le maréchal de Saint-André, catholique, qui ne sut pas empêcher le massacre. + page présentant d'autres gravures de massacres de protestants à travers le royaume de France (avec une autre copie de Tortorel et Perrissin par Hoggenberg). Paris, 24 août 1572, le massacre de la Saint Barthélemy A gauche, case de la bande dessinée Saint-Barthélémy, texte d'Eric Stalner et Pierre Boisserie, dessin d'Eric Stalner, 3 tomes en 2016-2017 + quatre planches (22 et 29 du tome 1, 7 et 8 du tome 2) : 1 2 3 4. A droite, dessin d'époque de François Dubois, un protestant rescapé de la tuerie, ensuite réfugié à Genève. Le sang est partout. Ici une partie du tableau, l'ensemble est étudié sur cette page du site "Histoire et secrets [Musée de Lausanne, Wikipedia]. + reprise de ce tableau dans une planche de l'Histoire de France en BD, Larousse 1976, texte de Christian Godard, dessin de Julio Ribera. + carte des autres tueries et batailles de la quatrième guerre de religion ["Les guerres de religion", Belin 2013]. En 1572, Tours et la Touraine font partie des zones de violences catholiques, mais il n'y eut pas de tueries de masse, contrairement à Orléans, Angers et Saumur, aux abords de la Touraine. En cette dernière ville, il y eut au moins 26 victimes (lien). |
La chasse aux sorcières. Les démons de Martin sévisssaient encore... Pratiquant la magie noire et la sorcellerie, des femmes (surtout, quelques hommes aussi) se seraient réunies la nuit dans des réunions appelées sabbats pour rencontrer le diable en personne. Les sorcières du Berry, en pays limitrophe de la Touraine, étaient particulièrement nombreuses et renommées. [tableau de Francisco de Goya 1822, Musée du Prado à Madrid, Wikipédia]. + page titrée "Sorcellerie et possession en Touraine aux XVIème-XVIIème siècles". Extrait : " Au XVème et au XVIème siècles, c'est un crime de ne pas croire la magie et de soutenir qu'il ne faut pas poursuivre et punir les sorciers et sorcières. Quand un habitant de Loches dénonce sa femme, comme l'ayant entraîné au Sabbat, on fait le procès cette sorcière qui est brûlée et le mari n’est pas inquiété...". Certains religieux ont un rôle aggravant, comme en 1474 les moines de la Chartreuse du Liget, près de Loches, qui envoient deux femmes au bucher, récit de Bernard Briais dans "Anecdotes historiques de Touraine" 2015. |
23 mars 1589, séance du parlement de Tours dans la grande salle capitulaire de l'abbaye Saint Julien [LTh&m 1855]. |
Ces quatre événements se sont déroulés alors que Tours était capitale de la France : 1) Le 30 avril 1589, accord entre Henri III et le futur Henri IV, ici probablement au château de Plessis lès Tours [tapisserie anonyme]. 2) Le 1er août 1589 à Saint-Cloud, meurtre du roi Henri III par le Dominicain Jacques Clément [Frans Hogenberg, BnF, Wikipédia]. 3) Le 15 août 1591, après le meurtre de son père Henri Ier de Guise, Charles de Guise, 15 ans, emprisonné dans le château de Tours, s'évade de façon spectaculaire [gravure de François Pannemaker] + gravure de Lacoste Aîné "Fuite du duc de Guise" dans LTa&m 1845. 4) Le 22 mars 1594, entrée d'Henri IV à Paris [François Gérard, 1817, galerie des batailles du château de Versailles]. L'instigateur de l'assassinat du roi Henri III, célébré par les catholiques ligueurs, est exécuté en place publique à Tours A gauche l'image de l'assassinat de Henri III diffère de celle plus connue présentée au-dessus. Elle apparaît plus conforme à la réalité. + autre image de l'assassinat. "L'assassin fut massacré sur le champ, ce qui donna lieu à bien des suppositions". "La ligue et le duc de Mayenne, Rome et l'Espagne, provocateurs et complices, témoignèrent une joie indécente. L'assassin fut canonisé [en fait, ce ne fut qu'envisagé par le pape Sixte V] et son image placée sur l'autel !!!". Qu'en ont pensé les chanoines de Saint Martin ? "Le père François Bourgoing était le supérieur du couvent des Jacobins d'où Clément était sorti pour accomplir son acte régicide. Partisan affirmé de la Ligue, il fut transféré à Tours sur ordre de Henri IV. Procès lui fut fait par le Parlement. Les magistrats de Tours furent convaincus (non sans raisons) que Bourgoing avait inspiré le geste du moine fanatique". Il fut condamné à mort et exécuté après avoir subi un terrible supplice. [Commentaires du n°41 du "Magazine de la Touraine" (1992), gravures de LTa&m 1845] 15 août 1591, l'évasion du jeune duc de Guise (déjà illustrée au dessus par Pannemaker) sortant du château de Tours [Guignolet 1984]. + quatre planches sur cet épisode : 1 2 3 4 Les successifs châteaux de Tours : au XIème siècle (château comtal), au XIIIème siècle (château royal non fortifié), en 1795 (château royal fortifié construit vers 1280) (avant la construction au XVIIIème siècle de l'aile actuelle reliant les tours de Guise et du cachot) et au XVIIIème siècle (le même château royal, transformé, avant la suppression des tours et murs situés à droite / Ouest). Illustrations provenant du mémoire 2011 de Vassy Malatra, présenté ci-dessous. |
27 février 1594, le sacre de Henri IV à Chartres, avec la Sainte Ampoule de Martin ; mais la colombe, présente pour Clovis, n'est pas de retour... [Desmarets, BnF] + la même illustration avec quatorze personnes ou groupes légendés. |
Période | Souverain ou dirigeant représentatif |
1444 à 1524 | Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Louis XII, François Ier |
1589 à 1594 | Henri III, Henri IV |
9 octobre au 8 décembre 1870 | Léon Gambetta |
10 au 13 juin 1940 | Albert Lebrun et Paul Reynaud |
Dans la scène du partage du manteau, si les habits du pauvre ne varient guère au fil des siècles, il n'en est pas de même pour Martin qui, du XVème au XVIIème, s'habille suivant la dernière mode vestimentaire, pour actualiser le message de Martin. De gauche à droite : 1) Anonyme XVème (avec Saint Nicolas) [Musée national d'Australie méridionale à Adélaïde] 2) Jean Fouquet vers 1460 ["Heures d'Etienne Chevalier", BnF] (+ reprise commentée dans Lecoy 1881 + commentaire Wikipédia), 3) Louis Bréa 1475 [volet gauche de la Pieta de Cimiez, monastère franciscain] 4) Jan Polack (ou son atelier), vers 1500 [Maastricht museum] 5) Jean Bourdichon vers 1505 [Grandes heures d'Anne de Bretagne] 6) Le Greco 1598, voir encadré ci-dessous 7) Anonyme XVIème [Basilique du Saint Sauveur, Pavie en Italie] 8) Anonyme XVIIème [église Saint Martin de Saint Martin le Beau en Touraine] 9) Antoine Van Dyck 1618, voir encadré ci-dessous 10) Georges Lallemant vers 1630 [Musée du Petit Palais, Paris] 11) Jacques Van Oost le Vieux 1656 [Groeninge museum à Bruges]. |
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Variantes ou plan d'origine des deux mêmes cartes d'Arnoullet en 1553/1572 et de Siette en 1619. A gauche, un gros plan sur la basilique de la "nobilissimae urbis Turonensis" + la carte en entier. A droite, en 1619 [MBAT], la première vue d'ensemble de la ville depuis le sud en plan large (la couleur bleue est ajoutée) ; à droite Saint Pierre des Corps, à gauche La Riche, en haut (Nord) la Loire, en bas le Cher, relié à la Loire par le ruau Sainte Anne, au centre, horizontal, le ruisseau de l'Archevêché (ou de l'Archevêque) ; on distingue en haut à droite Rougemont et Marmoutier, à gauche au centre le prieuré de Saint Cosme, dessous Le Plessis, château de Louis XI, juste dessous le couvent des Minimes, en bas plus à droite l'abbaye de religieuses Beaumont et des noms de quartiers comme (de gauche à droite) Sanitas, Beaujardin, La Fuye, Rabatterie dans ce qui était alors la varenne de Tours, aujourd'hui remblayée et urbanisée. Ci-dessous gros-plan sur le Plessis, Beaumont et Marmoutier.
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Le grand hyver de 1709 vu par Guignolet 1984 + la planche. Louis XIV, roi de 1643 à 1715, vitrail de l'actuelle basilique (atelier Lobin, de Tours). Au centre, l'arc de triomphe dédié à Louis XIV, construit en 1693 à l'entrée nord de la ville [Gallica] + dessin de l'arc dans son environnement ["Tours informations" février 1985]. Il a été repris en (petite) partie repris dans le portail de l'archevêché (deux cartes postales : 1 2). La sculpture surmontant l'édifice, représentant les armoiries épiscopales et une croix chrétienne, fut enlevée peu avant 1910, quand la ville devint propriétaire des lieux. A droite, le portrait en grand costume royal du roi Soleil en 1701 par Hyacinthe Rigaud, conservé au musée du Louvres, eut plusieurs répliques. Celle détenue par le MBAT, provenant d'un médecin du roi, est particulièrement soignée, réalisée par l'atelier de l'artiste (lien). |
Tours et l'eau 3/6 : une ville inondable, la basilique sous l'eau en 1733. La carte de 1619 ci-dessus met en évidence, en bleu, les cours d'eau : Loire, Cher, au milieu le ruau / ruisseau de l'Archevêque ou de l'archevêché (photo Prosper Suzanne 1899, photo archives municipales 1934), les reliant à gauche (Ouest) le ruau Sainte Anne et, servant alors de douves, la boire Saint Venant ou ruisseau de la Dolve (carte Hélène Noizet 2007)
+ schéma des ponts, ports et îles en 1619 [H. Noizet 2004].
+ carte des "Aménagements et courants dans la Loire au début du XVIIème siècle" ["La fabrique de la ville" H. Noizet 2007].
+ article de Pierre Audin 2013 "La varenne de Tours et ses ruisseaux"
+ article de Bernard le Sueur "le statut de la rivière Cher".
Hormis l'antique lieu Caesarodunum autour de la cathédrale, l'espace entre Loire et Cher fut trop souvent inondé, formant un immense lac. L'histoire de Tours est ainsi ponctuée d'inondations au fil des siècles, notamment en 585, 820, 853, 1003, 1037, 1231, 1309, 1346, 1426, 1474, 1527, 1586, 1608, 1628, 1707, 1711, 1733, 1755, 1757, 1846, 1856, 1866. En 1733 : "La ville de Tours se vit sur le point d'être totalement submergée ; il y avait dans l'église de Saint-Martin 8 pieds d'eau ; elle était dans la cathédrale à la hauteur du principal autel ; les habitants furent trois jours sans vivres, et la Loire, qui était déjà par-dessus les ponts, menaçait la ville d'une ruine entière, si pour la préserver on n'en avait point détourné le cours, en faisant ouvrir la levée entre Montlouis et la Ville-aux-Dames, ce qui submergea aussitôt ce dernier bourg, sans pouvoir sauver ni habitants, ni bestiaux, ni effets." [lien].
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La mémoire dessinée des rues de Tours en 1912. Edouard Gatian de Clérambault a publié en 1912 un recueil d'illustrations "Tours qui disparaît" + le livre en intégralité, environ 260 pages dont, à la fin, 100 planches [Gallica] (un livre de photos de 1899, "Tours pittoresque", est présenté ci-après) + article Ta&m 2007 de Patrick Bourdeaux présentant Edouard Gatian de Clérambault. Les trois dessins ci-dessus traitent la rue du Petit Saint Martin, située entre Châteauneuf et la Loire. A gauche au N°2 deux maisons, de fin XVIème et milieu XVIème, avec entre elles une cave voutée de fin du XVème. Comme de nombreuses autres maisons à Tours, elles dépendaient du fief du trésorier de Saint Martin. Elles n'existent plus. Ensuite, au n°7, une maison du XVIème. Puis, au n°22, la chapelle du Petit Saint Martin (dessin et photo de droite). |
Le 3 juin 1724, le roi Louis XV remet le cordon de l'ordre du Saint-Esprit à Louis de Bourbon-Condé, dernier abbé de Marmoutier, dans la chapelle de Versailles [Jean-Baptiste Van Loo, château de Versailles, Wikipédia]. A droite, Tours est capitale d'une des 37 généralités du royaume de France. Créée dès 1452, sur un territoire plus étendu, cette division territoriale prend de l'importance sous Louis XIV, devenant aussi une intendance dirigée par un intendant ["Les rois absolus", Belin 2011]. Le division par provinces subsistait (carte). |
La basilique Saint Martin avant la Révolution. A gauche vue du Sud, au XVème siècle, maquette de Florent Pey (le cloître en avant-plan, la tour Charlemagne en arrière-plan à droite). A droite vue du nord, gravure du XVIIIème siècle [BmT] + :autres restitutions 3D ci-avant et ci-après. Au premier plan les tours Charlemagne à gauche et St Nicolas à droite. En arrière plan, la tour du cadran à gauche et la tour du trésor (maintenant de l'horloge) à droite. + variantes. |
Tours et l'eau 4/6 : 1764, l'évacuation manu militari de l'île Saint Jacques pour construire le pont de pierre. A cette époque, la population de Tours n'habite pas que sur la rive gauche de la Loire, derrière les remparts. Sur la rive droite, le faubourg Saint Symphorien
s'est développé et une île, appelée Saint Jacques, abrite 700 à 900 personnes, avec maisons et rues. Cette population, avec mariniers, haleurs, débardeurs, lavandières, vit de la présence de la Loire et de son trafic fluvial. La construction du pont de pierre va tout bouleverser. Pour le prestige de la ville, c'est un des premiers ponts plats. La rive droite étant plus haute que la rive gauche, il faut rehausser cette dernière (au niveau de l'actuelle place Anatole France) en arasant l'île Saint Jacques. Des indemnités sont calculées et proposées en 1758 aux propriétaires mais, attachés à leurs biens et à leur île, un grand nombre refuse d'évacuer. Après plus de cinq ans d'atermoiement les pouvoirs publics doivent employer la force et en 1764, l'armée intervient à la baïonnette [lien]. Il ne restera qu'un îlot que les hommes et l'apport naturel de sable agrandiront au fil du temps. Son dernier propriétaire, M, Simon, y bâtit une maison, c'est ainsi qu'est née l'île Simon (+ présentation, photo prise du pont Napoléon avec l'île à gauche), plus petite et plus en aval que l'île Saint Jacques. Quant au nouveau pont de pierre, ainsi nommé aujourd'hui encore, il est baptisé en 1918 pont Wilson en honneur de Woodrow Wilson alors président des Etats-Unis.
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Tours en 1787, avec l'ancien pont d'Eudes et le nouveau pont de pierre. Tableau de Charles-Antoine Rougeot offert par Charles Henri d'Estaing, gouverneur de Touraine de 1785 au 1er janvier 1791, au maire de Tours de 1780 à 1790 Etienne Benoist de La Grandière (sa page Wikipédia est dithyrambique...) [MBAT]. + deux vues de Tours et ses clochers : 1 vers 1750 [C. Stanfield] 2 vers 1760. 1789, Tours juste avant la Révolution. Illustrations et commentaires extraits du n°30 du "Magazine de la Touraine" (avril 1989), dossier "La Touraine avant la révolution". A droite, après les cahiers de doléance, les Etats généraux se préparent... |
Commune de Tours 5/5 : une tension croissante entre la municipalité et le chapitre. Durant les années 1780, les conflits se multiplient entre la commune de Tours et les chanoines de Saint Martin. En janvier 1785, il leur est signifié que " Si les cloîtres il est vray ont pu jouir anciennement de privilèges particulliers lorsqu’ils étoient totallement séquestrés de la société des laïcs, habités par les chanoines seuls et par les personnes que leur permettoient d’avoir chez eux les saints canons, les chapitres ne peuvent plus réclamer ces privilèges depuis qu’ils admettent indistinctement les laïcs de tout état et tout sexe dans leurs maisons. Il est notoire que le cloître de Saint-Martin contient peut-être six fois plus de laïcs que de membres de leur Église, il est donc maintenant livré aux usages de la vie civile et doit contribuer en tout aux charges de la municipalité" (lien). La Ville finit par baisser les bras et, pour avoir la paix, accepta avec l’intendant de retirer les cloîtres du projet général, non sans critiquer l’attitude des chanoines. Débuts en Commune 1/5, 2/5, en 3/5, 4/5. |
L'ecclésiastique Martin face aux nouvelles bagaudes. Ce tableau de l'Allemand Matthäus Günther (1705-1788) [en l'église de Garmisch-Partenkirchen, Lorincz 2001] a été réalisé peu avant la Révolution française alors que la révolte grondait déjà dans les campagnes. L'épisode de Martin agressé dans les Alpes par des brigands est actualisé par un Martin transformé en curé et les brigands de bagaude (voir ci-avant) devenus des paysans émeutiers (la journée des tuiles à Grenoble précède de quelques mois la mort du peintre). Martin avait réussi à s'entendre avec les bagaudes, certains prélats tentèrent de pactiser avec les sans-culottes, rares furent ceux, comme l'abbé Grégoire, qui y parvinrent. |
La massacre de Chinon. La ville de Tours fut épargnée par de tels drames, mais leurs échos y firent impression... + trois vues de Chinon dans LTh&m 1855 : 1 2 3 + deux autres vues de Chinon : 1 [Edouard et Théodore Frère, LTa&m 1845] 2 [Robida 1892]. + le livre "La révolution en Touraine" par Charles d'Angers, 1889, 86 pages [Gallica]. [Nikto - Kline 1987] + les trois planches de l'épisode titré "Les déportés aux cheveux blancs" racontant la déportation de prêtres âgés partis de Tours pour la Guyanne et terminant leur périple à Provins : 1 2 3. + du même album, le récit "Le laboureur guillotiné" montrant le terrible impact de la révolution sur un village de Touraine, Cussay. |
Un sans-culottes, un curé nouveau style, une carmagnole autour d'un arbre de la liberté, une guillotine ambulante + la liste des 22 guillotinés de Touraine, province transformée en département d'Indre et Loire [illustrations du "Magazine de la Touraine" n°49 (1994) dossier "La Touraine sous la terreur, sauf la guillotine [Wikipédia] sauvegardée par Maurice Dufresne et exposée en son musée d'Azay le Rideau]. Comme indiqué en cette page de René, il s'agit de la guillotine livrée en 1794 au département d'Indre et Loire, utilisée jusqu'en 1853. + une planche de Guignolet 1984 sur la révolution en Touraine, avec engagement de volontaires et brigandage. |
A gauche, tableau de 1853, souvenir crépusculaire de la basilique Saint Martin gothique [François Alexandre Pernot, rectorat de la basilique] + trois dessins : 1 (Merian 1650), 2 (Dejolu 1822), 3 (A. Borrel 1833). + un plan d'ensemble de la basilique à la fin du XVIIIème siècle, réalisé au début du XIXème [Gallica]. A droite, La collégiale d'Hervé avant la grande destruction en novembre 1798. On reconnaît aisément la tour de l'horloge, à gauche, et la tour Charlemagne, à droite, seuls vestiges encore existants ; on aperçoit aussi la tour Saint Nicolas, au clocher pointu [d'après Pinguet] + commentaire du Catalogue 2016. + dessin de Pinguet, 1798, commenté par Charles Lelong [La NR 1975] + autre gravure des ruines avant démolition en 1798, aussi en variante LTh&m 1855. |
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Révolution et suppression d'édifices religieux à Tours, trois exemples emblématiques. |
Probablement la dernière représentation sur le vif de la basilique d'Hervé. Après 1794 et avant la démolition de 1798, un peintre voyageur, peut-être Louis-François Cassas, a réalisé cette vue de Tours. Da gauche à droite : la cathédrale Saint Gatien, l'église Saint Julien, l'église Saint Saturnin, la collégiale Saint Martin [MBAT] + analyse par Annie Gilet ["Dessins XVe-XXe siècle La collection du musée de Tours", 2001]. Ci-dessous, peut-être la première représentation de Tours sans les clochers de la basilique (ou à moitié cachés à droite ? Volontairement ?), tableau de Charles-Antoine Rougeot de 1797 [MBAT, lien]. |
Le souvenir de la basilique disparue. Ces deux gravures de Lacoste Aîné sont extraites du livre LTa&m 1845. A gauche, seules subsistent la tour Charlemagne, et en arrière-plan la tour de l'Horloge, le reste de la basilqiue a disparu. A droite la basilique / collégiale Saint Martin, est reconstituée 48 années après sa démolition, avec en premier plan la tour Saint Nicolas à gauche et la tour de l'horloge à droite. La ressemblance est approximative, le souvenir s'estompe, une nostalgie se développe... + présentation des monuments catholiques dans "Tours, guide de l'étranger" 1844 (avec notamment la cathédrale, la tour Charlemagne, la table des matières lien). La restitution 3D de 2020. Nostalgie suite, avec le désir d'une reconstitution fidèle. Le projet ReViSMartin, présenté ci-avant, permet sur ce lien d'avoir une vue tournante en trois dimensions de la collégiale du XVIème siècle en surimpression de la ville de 2015 (quand le dôme de l'actuelle basilique était en réparation et encapuchoné). + deux autres vues : 1 2. + les traces actuelles des piliers de la basilique Hervé sur la rue des Halles : photo La NR 2017. Voici les deux principaux vestiges de la basilique d'Hervé, auxquels on peut ajouter le cloître, ci-dessous. A gauche et au centre le cloître, à droite la chapelle Saint Jean. |
Texte de François Coulaud, dessin d'Alain Duchêne + les deux planches titrées "Le Haussmann tourangeau" : 1 2 ["Tours Informations" décembre 1985]. |
Evolution de la ville de Tours 5/7 : 1778, abandon de l'axe Est-Ouest pour adopter l'axe Nord-Sud. Jusqu'alors, la ville s'était construite sur l'axe Est-Ouest reliant la cathédrale à la basilique Saint Martin en passant par l'église Saint Julien au centre. L'idée de percer un nouvel axe perpendiculaire remonte à 1750 et est acceptée en 1760 par le conseil municipal. Elle a été concrétisée en 1756 par le plan présenté ci-dessous à gauche, réalisé par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Mathieu Bayeux. Du haut (Nord) vers le bas (Sud), en suivant ce plan :
L'ancien axe et le nouveau se croisent au niveau de l'église Saint Julien. Face à la Loire, l'entrée Nord de la rue Nationale s'ouvrait sur deux imposants monuments, le musée (derrière lequel se trouve l'église Saint Julien) et l'hôtel de ville, prévus dès 1766 sur le plan ci-dessous à droite, de Mathieu Bayeux et Jean Cadet de Limay. François Pierre du Cluzel, intendant de la généralité de Tours de 1766 à 1783 a activement participé à la mise en place de cette nouvelle structure. Le voyageur anglais Arthur Young estima dans son ouvrage paru en 1792 que la nouvelle entrée de Tours était magnifique, alors que le Musée ne fut terminé qu'en 1828, l'hôtel de ville étant terminé en 1786. Honoré de Balzac est né rue Royale / Nationale en 1799 et l'a considéré comme la "reine des rues" [le parcours Balzac montrant dans Tours les lieux fréquentés par l'écrivain). Beaucoup plus tard, la nouvelle basilique Saint Martin, construite par Laloux, adoptera le nouvel axe, abandonnant l'ancien que suivaient les basiliques d'Armence, de Perpet et d'Hervé.
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Tours, une image qui mélange les époques, de 1793 à 1828. Comme expliqué en cette analyse (lien), ce tableau [MBAT] réalisé par Pierre-Antoine Demachy avant sa mort en 1807 représente Tours à la fois en 1793, avec à droite la basilique Saint Martin encore intacte, et en 1828, date de fin de construction du musée situé devant l'église Saint Julien, au centre. On distingue entre St Julien et St Martin l'imposant clocher de l'église St Saturnin et, à droite de Saint Martin, le fin clocher de l'église Saint Clément. L'ancien pont, d'Eudes, sur la Loire est à moitié détruit, à gauche, remplacé par le pont de pierre au centre, sur l'axe Paris-Bordeaux. + autre vue de Tours, par le sud, vers 1785, par Charles-Antoine Rougeot [MBAT]. La disparition des clochers. Tours en 1810 par Antoine Ignace Melling, avec le pont de pierre, derrière à gauche quelques arches restantes du pont d'Eudes, à droite les deux tours Charlemagne et de l'horloge, sans basilique [MBAT, "La collection du Musée" 2001]. Par rapport à la vue précédente, on note la disparition des cinq clochers de la basilique (ne restent que deux tours au toit retréci) et l'absence des clochers de St Julien (raccourci), St Saturnin (église détruite), et hors-champ St Clément (raccourci avant destruction). Une tornade nommée Révolution avait sévi, n'épargnant que la cathédrale... + deux plans de Tours : 1 1818 [Jacquemin - Bellisle, arch. dép. 37] 2 1833 [BmT]. |
Tours et l'eau 5/6 : 1840, l'âge d'or du transport fluvial, et 1856, la grande inondation. Sur la Loire en 1840, les bateaux à vapeur cotoyaient les grands et petits bateaux à voile, un canal reliant la Loire au Cher venait d'être inauguré, étendant le trafic, tout allait pour le mieux, avec une importante population de mariniers et débardeurs qui vivait de ce trafic... L'arrêt allait être brutal avec l'arrivée du chemin de fer.
Et trois grandes inondations allaient frapper la ville. La surélévation de la rive gauche du canal évita le pire en 1846, elle fut insuffisante en 1856, ce fut la catastrophe, seule la colline de César (emplacement de Caesarodunum) échappa aux eaux : "Seule la cité ancienne surnage, en bordure du fleuve en furie. La Loire et le Cher
couchés dans le même lit, forment un lac de 30 km de long et 10 de large !" [Léon Cazeaux, "La Loire déchirée", Alexis Boddaert 1990]. Solidement rehaussée et renforcée en 1860, la rive gauche devenue digue du canal permit d'éviter une seconde catastrophe en 1866. Ce que les Tourangeaux du XXIème siècle ont oublié...
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Tours en 1826, deux aquarelles de William Turner, précurseur de l'impressionisme. A gauche vue du port de jonction du canal Cher-Loire (à gauche) à la Loire (à droite) (lien) + reprise en gravure par T. Jeavons 1832 (lien) + autre gravure d'après Turner. A droite, vue de la ville du haut de la Tranchée (lien). |
A gauche, le Palais de Justice, premier édifice de la place du Palais, terminé en 1843. L'hôtel de ville en symétrie sur cette place, sera inauguré soixante ans plus tard, en 1904 [LTa&m 1845]. Tours sans basilique Saint Martin. Vue de l'Ouest en 1847, en ballon [lithographie 1852, Robert Malnoury, SAT + version coloriée]. Dans le coin bas-gauche, les tours Charlemagne et de l'horloge. En haut, de gauche à droite, la rue Royale (devenue rue Nationale) en prolongement du Pont de Pierre. Dans le coin haut-droite, la place du Palais. A droite, le grand mail ou habita de 1838 à 1840 le chansonnier Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). Surnommé "L'ami du peuple", il était si connu que cette portion du mail fut baptisée "boulevard Béranger" de son vivant (lien) + plan vers 1860 + carte postale du marché aux fleurs sur le bd Béranger + page avec deux autres cartes postales [Brigitte Lucas 1993]. |
Evolution de la ville de Tours 6/7 : une forte extension géographique et démographique. Tours, après s'être modestement étendu vers l'Est en 1824, mordant sur la commune de Saint Pierre des Corps, a multiplié sa superficie en 1845 (avec correction en 1855) en englobant au sud la commune de Saint-Etienne Extra, au-delà même du Cher. La place du Palais, dont on vient de voir ci-dessus en 1843 la création, n'est plus à l'extrême sud de la ville et pourra devenir plus tard, en 1904, son nouveau centre. Cette extension méridionale s'est étendue en 1961 en prenant le coteau de Grandmont à Saint Avertin. Une large étendue était alors soumise aux inondations du Cher, mais dans la deuxième moitié du XXème siècle, de nouveaux quartiers seront remblayés et habités :
Rives du Cher (vues :
1
2),
Fontaines (vue),
Deux Lions (vue).
En 1964, la ville s'étendra largement sur le Nord de la Loire avec le rattachement de Saint Symphorien et Saint Radegonde.
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Le compagnonnage et son attachant musée. A gauche, illustration extraite d'un livret municipal de 1978 montrant un défilé dans Tours de compagnons couvreurs en 1838. Installé dans le dortoir et l'hôtellerie des moines de l'abbaye Saint Julien, le musée du compagnonnage présente des collections de chefs d'oeuvres des compagnons du devoir ainsi que des attributs compagnoniques et des archives. Le compagnonnage désigne un système traditionnel de transmission de connaissances et de formation à un métier, qui s'ancre dans des communautés de compagnons, principalement celles qui effectuent un tour de France. Dans le monde ouvrier, ce système était très développé, jusqu'à la naissance des syndicats au XIXème siècle. A droite, statue du temple des démophiles à Tours. + le site du musée. + article Fasc. NR 2011. |
Gambetta quitte Paris pour rejoindre Tours en ballon. Le blocus verrouille la capitale, et il est devenu quasiment impossible de la quitter. Le 7 octobre 1870, Léon Gambetta traverse les lignes ennemies en les survolant, atterrit près de Beauvais et rejoint Tours le 9 octobre [à droite, dessin d'Alfred Le Petit]. + la même scène en une planche de Milo Manara [Larousse 1980]
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1870, le lycée Descartes à gauche, le palais de l'Archevêque à droite, de belles demeures et de beaux hôtels de la ville sont occupés par des délégations gouvernementales, des services ministériels et des ambassades [Le Magazine de la Touraine n°38, 1991]. + deux cartes postales du lycée : 1 2. + trois dessins : 1 (Gambetta prononçant un discours) 2 (soldats attablés rue Royale, maintenant rue Nationale) 3 (soldats Francs Tireurs défilant devant le palais de Justice) A gauche, octobre ou novembre 1870, soldats italiens de Garibaldi, place Gaston Pailhou, devant l'église saint Clément, détruite depuis. Les tours de l'Horloge et Charlemagne sont en arrière-plan [Ludovico Marchetti, Université de Tours, "Histoire de Tours", Privat 1985]. Au centre, cavaliers prussiens en avant-garde et foule hostile le 21 décembre 1870 devant l'hôtel de ville (de 1786 à 1904) ["Histoire de la Touraine" Pierre Leveel, CLD 1988]. A droite, début 1871, carte Atlas Grataloup montrant que Tours est en limite de la zone occupée lors de cette guerre franco-allemande de 1870. + deux pages de "Histoire de la Touraine", Pierre Audin 2016 : 1 2. 19 janvier 1871, les troupes prussiennes traversent le pont de pierre et entrent dans Tours (lien) [The Illustrated London News]. A droite, un militaire allemand photographié par Blaise à Tours en 1871 [archives municipales de Tours]. + gravure de soldats Prussiens défilant devant la cathédrale (lien) + article de Francine Fellrath-Bacart 2013 "Tours et la Loire : un spectacle éblouissant pour les officiers prussiens" + page de Tours secret", Hervé Cannet 2015, montrant aussi que des Prussiens ont apprécié ce passage culturel en Touraine. + P.-S. : double-page de "Tours Magazine" n°205 de mars-avril 2021. C'est sous la devise "Saint Martin Patron de la France Priez Pour Nous", inscrite au revers de leur bannière blanche que le régiment royaliste de zouaves pontificaux combattit les Prussiens en 1870 à la bataille de Loigny, au nord d'Orléans, qui marque la défaite finale de la France le 2 décembre 1870 [à gauche, tableau de Charles Castellani (1838-1913), "Les zouaves pontificaux à la bataille de Loigny", musée de l'armée à Paris, Wikipédia]. Liens : 1 2 (l'avers de la bannière était "Sacré Coeur de Jésus, sauvez la France !", cela rejoint le mouvement de création de la basilique du Sacré-Coeur à Paris). A droite, dans l'actuelle basilique, la devise du régiment fut, un temps, reprise autour du tombeau, comme le montre cette carte postale de début du XXème siècle., + ex-voto des zouaves pontificaux en l'actuelle basilique [Collectif 2019] |
La découverte des vestiges du tombeau le 14 décembre 1860. A gauche, vitrail de l'atelier Lobin dans l'actuelle basilique [Verrière 2018] + l'esquisse. A droite case de la BD de Fagot, Mestrallet - d'Esme 1996 + deux planches : 1 2. A gauche, vue des caves dans lesquelles le tombeau a été trouvé en 1860 (lien). Au centre, les restes de ce tombeau [Lecoy 1881]. Ce sont les partie blanches de ces contreforts que l'on retrouve, intacts, dans l'actuel tombeau, à droite. On se rend compte là à quel point la nouvelle basilique a été positionnée en fonction de l'emplacement du tombeau de la basilique précédente. |
La chapelle provisoire, lieu de dévotion érigé en attendant la nouvelle basilique, a connu au moins deux configurations, comme le montrent ces deux photos. La première (avec la dédicace de Paulin de Périgueux qui sera reprise sur le fronton de la basilique Laloux) provient d'une image cartonnée, la seconde du livre Le tombeau de Saint-Martin de Tours", 1922, par Jean-Martial Besse (+ critique de cet ouvrage par Michel Andrieu en 1923). A droite, une gravure du ciborium [Lecoy 1881. Cette oeuvre d'art en cuivre doré a été réalisé en 1664 par l'orfèvre parisien Jean-Alexandre Chertier. Elle est maintenant posée sur le maître-autel de l'actuelle basilique. + photo cartonnée datée de 1869 du ciborium dans la chapelle provisoire + son dos + vue de l'extérieur. De 1874 à 1886, nombreux sont les Tourangeaux qui ont cru que la rue Saint Martin serait démolie pour laisser la place à une nouvelle basilique aussi vaste que la précédente [Lecoy 1881]. Et puis la rue Saint Martin a été rebaptisée rue des Halles... Le projet avorté de 1874 de l'architecte Alphonse Baillargé, à l'emplacement de l'ancienne collégiale. Au dessus l'intérieur. A gauche, vue de côté, d'après une gravure de Lecoy 1881, alors que ce projet était encore crédible. A droite vue de derrière, d'après un document de la SAT. On retrouve cette même vue en un plan plus large dans le livre "Victor Laloux, son oeuvre tourangelle", avec ce commentaire : "Bien que salué par la profession (une médaille d'or à l'exposition des Beaux-Arts de Paris en 1875), le projet de Baillargé de reconfiguration complète du quartier des marchés autour d'une grandiose basilique néoromane s'avère trop ambitieux pour être financé et trop destructeur pour emporter l'adhésion des habitants.". + coupe longitudinale + la une du n°51 de "La France Illustrée" de 1875. 1874 et 1875 sont aussi les années de conception et de début de construction de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre à Paris, qui fut aussi soumise à fortes controverses. Ci-dessous, le plan Baillargé (les tours Charlemagne et de l'Horloge restent bien sûr en place) ["Guide secret de Tours" 2019] et (P.-S.) gros-plan d'un dessin de A. Deroy [archives dép. 37]. |
A gauche l'anticléricalisme d'Armand Rivière, maire de Tours de 1879 à 1882. Au centre le quotidien anticlérical "L'électeur d'Indre et Loire" se moque des catholiques "processionnards", le 10 novembre 1888 (lien). A droite caricature anti-anticléricale d'Achille Lemot, 1902, représentant en ogre le ministre Sur le même thème anti-procession, Joshua Peeters dans BD Utrecht 2016 + la planche. Dès 1846, Tours a connu une agitation communiste autour d'Auguste Blanqui (article La Rotative 2020). |
"Mademoiselle Cloque" : édition 1911 (dessin Adolphe Gumery), dessin de René Boylesve (1898), édition CLD 1985 (dessin Marie-Thérèse Mabille) et un ouvrage d'analyse par Emile Gérard-Gailly (1931), révélant que Mademoiselle Cloque avait existé et s'appelait Mademoiselle Blacque, habitant près de la basilique. La page Wikipédia reprend ce résumé : "Parce que mademoiselle Cloque et le comte de Grenaille-Moncontour ne sont pas d'accord sur les dimensions d'une basilique en construction, la nièce de l'une n'épousera pas le fils de l'autre !". |
Le partage du manteau version XIXème siècle. Contrairement aux siècles précédents, l'iconographie se montre plus respectueuse de la période historique traitée. Martin est un soldat de l'armée romaine. Il est toujours accompagné d'un cheval inventé, il porte généralement un casque et sa cape est souvent rouge. L'intérêt se déplace sur l'attitude du pauvre homme transi de froid. Les présents tableaux ont été publiés en 1997 par le MBAT dans le livre "La légende de Saint Martin au XIXème siècle". 1) André-Joseph Bodem vers 1820, église de Seurre (Côte d'or) 2) Anonyme, premier tiers du XIXème, basilique Saint Martin de Tours 3) Claude-Noël Thévenin 1833, église de Donzenac (Corrèze) 4) Antoine Rivoulon 1837, collégiale de Candes 5) Victor Louis Mottez vers 1845, église de Saint Germain l'Auxerrois à Paris + esquisse 6) Léon Brunel, église de Pinols (Haute Loire) 7) Anonyme 1840, église de Villiers le Mahieu (Yvelines) 8) Evariste-Vital Luminais 1859, collection particulière 9) Ernest Michel 1873, église Saint Nicolas des Champs à Paris (+ variante) 10) Gustave Moreau vers 1882, musée Gustave Moreau à Paris 11) Louis Roger 1893, école supérieure des Beaux-Arts de Paris |
En 18 photos, la procession de Tours à Marmoutier en 1897. Dans "Mémoire en images, Tours" (volume 1, Alan Sutton éditeur 1993), Brigitte Lucas livre un reportage exceptionnel sur cette journée martinienne du 14 novembre 1897, de Tours à Marmoutier (visite de ses grottes), sur neuf pages de 2 photos chacune : 1 2 3 4 5 6 7 8 9. Voir aussi Marmoutier 1/3 2/3. |
A gauche le printemps 2004 des rhododendrons au jardin botanique, au centre le jardin des Prébendes (et les autres) [plaquette municipale "Jardins historiques" 2017], à droite, l'automne 2003 du ginkgo biloba offert en 1843 par le docteur Bretonneau au jardin Botanique. Il peut être considéré comme le plus bel arbre de cette espace en Europe (compléments sur la page voisine des ginkgos de Tours). |
1869, la "restitution de Jules Quicherat", ici les quatre illustrations + le livre en intégralité (45 pages, Numelyo). |
1886, les fouilles, dirigées par Casimir Chevalier. Ci-dessous, 1887, vestiges mis à jour [Julien-Louis Masquelez, SAT, dossier pédagogique 2016]. On y a trouvé de rares éléments de la basilique de Perpet. Celle d'Hervé était trois mètres plus basse que celle de Laloux, celle de Perpet étant plus basse encore. + compte-rendu par Henri Galinié des fouilles de 1979 à 1982 sur le site de Saint-Martin [Ta&m 2007]. Photos des fouilles en 1886 [Casimir Chevalier] provenant principalement d'un extrait (texte et photos) de thèse de Pierre Martin 2010 pour l'université de Poitiers, titrée "Les premiers chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de la Loire Moyenne" (liens : 1 2). Des vestiges restent accessibles dans le sous-sol de l'actuelle basilique : 1 2 + article 2013 de Pierre Martin "Nouvelles propositions pour la datation du chevet du XIème siècle" + livre de Casimir Chevalier sur ses fouilles. |
A gauche, Casimir Chevalier + autre photo ; un colloque lui a été consacré en 2001, on peut consulter les interventions de Bernard Chevalier et Michel Laurencin : 1 2 Au centre, Guillaume Meignan + vitrail Lobin de la basilique portrait en l'église Saint Julien (lien). A droite, Victor Laloux + la photo entière [vers 1900 à son bureau, Edouard Pourchet, "Victor Laloux, son oeuvre tourangelle" 2016] + portrait de Adolphe Déchenaud. |
La restitution (arrangée par symétrie) de Quicherat en 1869, le plan de Laloux en janvier 1885 et le plan définitif en 1886 [plans en reprises de deux pages du livre "Victor Laloux, son oeuvre tourangelle", Hugo Massire, Sutton 2019] + projet non retenu de clocher-campanile [même origine] + plan intermédiaire de février 1886 [colloque C. Chevalier 2011, Jessica Basciano] + autre plan intermédiaire [Catalogue 2016, Michel Laurencin]. Sur ces plans, à la place de l'actuel parvis, se trouvent un "cloître ou atrium des pèlerins" avec chapelle, loge du concierge, escalier, salon et cabinet du chapelain. Et une sortie par l'Est.... + une photo de la construction [Catalogue 2016]. A droite, dessin de la basilique Laloux extrait d'une affiche pour un rassemblement de la JAC (jeunesse Agricole Catholique) en 1935. |
Le baptistère Saint-Jean de Poitiers est un des plus anciens monuments chrétiens dont l'origine remonte à la deuxième moitié du IVème siècle, début du Vème. Il a été fortement remanié au cours des siècles. + plan d'évolution + évolution en trois états (lien). On pourra aussi consulter la page Wikipédia titrée "Architecture paléochrétienne" (avec un chapitre "Les baptistères"). Est-il probable que des ouvriers ou architectes aient à la fois participé à cette construction à Poitiers et à celle de la basilique de Perpet à Tours ? |
L'église San Salvador de Brescia [Wikipédia], en Lombardie, fondée en 753, exemple d'art préroman postérieur à la construction de la basilique de Perpet et antérieur à ses reconstructions suite aux ravages vikings et incendies. A comparer avec, à droite, la basilique Laloux. |
Vue du sud, la basilique de Laloux de nos jours, au fond à gauche, la tour Charlemagne, vestige à moitié reconstruit de l'ancienne basilique, devant le parvis avec le calvaire (voir en fin de ce chapitre) sur la droite [Google Earth avril 2019] + maquette du projet de 1886, sans la statue au sommet + photo de mai 1890 [BmT] + photo de 1910 (basilique inachevée, tour Charlemagne) + photo vers 1990 + photo vers 2010 + treize cartes postales de début du XXème siècle : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 + lien autres cartes (site "Un regard pour Tours") + vue du nord 2017 [flickr Nicolas Rittreau] + extrait du dépliant "Visite guidée" présentant la basilique sur plan. |
Carte postale de la 2ème moitié du XXème siècle avec la basilique de Laloux (à droite), et les tours Charlemagne (au centre) et de l'horloge (à gauche), restes de la basilique d'Hervé. Au premier plan, au centre, le cloître Saint Martin, d'accès privé. + carte postale similaire. + vue prise de la tour Charlemagne [photo municipale 2019] + photo aérienne élargie (la Loire au fond) + maquette de l'atelier J.I.I.S.S.A.. Photo extraite de la plaquette de la ville de Tours sur "Les sites martiniens de Tours", vers 1997. + vue d'Est [Wikipédia 2010] et vue d'Ouest [Fasc. NR 2012] + couverture de l'album BD "Chacun son Tours" de 2001 évoqué ci-avant + photo d'avant 1928 (tour Charlemagne non encore effondrée) ["Visages de la Touraine" 1948] + diaporama de 17 photos d'extérieur du 28 septembre 2019 avec les trois mêmes monuments |
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A gauche, la nef. Au centre, vue latérale gauche interne avec en arrière-plan les vitraux de l'atelier Lobin et à droite le gemmail du baiser au lépreux. A droite, un des deux escaliers d'accès à la crypte aperçue au-dessus, que l'on reverra ci-après. + Voir ci-avant les entrelacs de la basilique et ci-avant le gemmail qui vient d'être indiqué. Sanctus Martinus dans l'actuelle basilique, sous le globe de feu, vitrail des ateliers Lorin de Chartres (+ vue, entouré de Grégoire et Paulin de Nole, flickr Paco Barranco), et, en gloire, au centre de la coupole [Pierre Fritel, Wikipédia, liens : 1 2] + photo 2019 de la coupole. + photo de la peinture murale du Sacré-Coeur sur le fronton de la voûte du choeur (lien) + photos du choeur et des deux chapelles dédiées à Marie et Joseph (lien) + photo 2011 de la nef [flickr Paco Barranco]. Le maître-autel [Wikimédia et Lorincz 2001] orné de paons et de colombes avec les inscriptions "Pastor" ("Pasteur") et "Ego sum vitis et vos palmites" ("Je suis la vigne et vous êtes les sarments). Il est surmonté du ciborium de 1664, déjà présenté ci-avant. + dessin du maître-autel paru en 1991, peu avant sa réalisation ["Victor laloux, son oeuvre tourangelle" 2016] + photo du site de la basilique. |
A gauche, le fronton (avec la dédicace de Paulin de Périgueux) dans l'actuelle basilique Saint Martin [Wikipédia] + zoom arrière.. Au centre, détail des vantaux de la grande porte de la basilique du soldat et évêque [Maupoix 2018]. A droite, motif externe [Wikimédia] + la grande porte + la porte latérale (passage habituel pour entrer dan sla basilique) et la façade côté rue Descartes. La crypte (au fond le tombeau), avec les ex-voto sur les murs. A droite, le sol [Wikimedia], d'inspiration paléochrétienne (illustration Fasc. NR 2012) + exemples d'ex-voto tapissant la crypte [Semur 2015]. Ci-dessous, ouverture lumineuse [flickr Philippe Béènne]. |
Le tombeau et les reliques de Martin 8/8. N'oublions pas de descendre dans la crypte (si la porte est fermée, il suffit de la pousser), c'est là que se trouve le tombeau de Martin. La basilique de Perpet avait continué à vivre à travers celle d'Hervé (qui en reprenait des décorations), nous venons de voir à quel point on la retrouve dans celle de Laloux... Une atmosphère étrange règne dans ce lieu de recueillement à la fois réduit et vaste, souterrain et baigné de lumière en partie naturelle, décoré des multiples inscriptions d'ex-votos chargés d'histoires personnelles et collectives.
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1) probablement la première représentation de la nouvelle basilique avec son dôme et sa statue. En 1892, Albert Robida publie un imposant ouvrage "La Touraine" et ses environs, avec des centaines de gravures. L'une d'entre elle représente la tour Charlemagne, avec en arrière-plan le dôme de la basilique inaugurée en 1890. + couverture + le livre en son intégralité, 336 pages, Gallica + en 1891, avant la fin de construction, le journal "La construction moderne" avait publié une vue du futur monument + carte postale dessinée vers 2019 (lien, points de vente). |
A gauche, vue du nord-est d'en haut, la basilique sans statue sur le dôme en 2015 ("La Touraine remarquable", La NR 2015], puis avec statue en 2019. A droite vue du sud-ouest d'en bas. + deux vues de la tour Charlemagne, du nord-ouest : 1 d'en bas [flickr Eric Riflet] 2 d'en haut [tours.fr]. Le sous-sol méconnu de la basilique et ses multiples vestiges. La coupe présentée au chapitre précédent ne montre que la crypte en sous-sol. Ot il y a un vaste sous-sol sous toute la surface de la basilique. On y trouve une grande fresque de Robert Lanz (à gauche vue d'ensemble et scène centrale représentant Martin à Trèves avec l'empereur Maxime + détail). Cette oeuvre réalisée en 1938 est ici en place depuis 2011. Ce sous-sol est principalement rempli de vestiges divers, dont ceux trouvés par Charles Lelong. On y voit aussi, à un niveau plus bas, un pan de mur de l'abside de la collégiale d'Hervé (sur lequel s'interroge une étude de Pierre Martin en 2013). Quelques visites sur réservation sont effectuées lors des fêtes de la Saint Martin en novembre. C'est un lieu susceptible d'accueillir d'autres oeuvres... + trois autres photos : 1 2 3 (mur de l'ancienne basilique Hervé) + article de La NR 2017 avec deux photos. |
Le Martin oublié de la basilique. Selon la page vdujardin; cette belle et imposante fresque, de 2,29 m de hauteur, se trouve "sur le revers de la façade de la basilique " et selon cette page de la base Mérimée sur le "bas-coté Est, mur sud", à l'accès très limité. C'est une oeuvre de Camille Alaphilippe réalisée en "grès de bigot" entre 1905 et 1908 [photo flickr Hocusfocus55] (il a aussi réalisé "Les mystères douloureux", statue du jardin Mirabeau à Tours, lien). Les grandes orgues de la basilique : une autre histoire 1902, 1956, 1977, 2013, 2017 sont les dates d'installation et gros travaux des orgues de la basilique, tant fuites d'eau et canicules ont provoqué des dégats (lien). Jouent-elles l'air de Brassens "Pauvre Martin, pauvre misère" ? Ou "A l'été de la Saint Martin" de Jean Ferrat... + article 2013. |
Le calvaire du parvis avec le trio Grégoire, Martin et Perpet (de gauche à droite) [Wikipédia, deux liens avec d'autres photos : 1 2] + vue de derrière avec la tour de l'horloge à gauche. + grille d'entrée sur le parvis. |
Le dome de la nouvelle Basilique rejoint les anciennes tours Charlemagne et de l'horloge dans le paysage tourangeau. A gauche, "Vue de Tours", par Berthe Morisot 1892 (peint en l'été 1887). Au centre "Vue de Tours 1941" par Charles Picart le Doux [MBAT catalogue expo 2020] + du même catalogue, une autre vue analogue, "Les quais de la Loire" par Maurice Mathurin 1922. + cinq vues de Tours : 1 [LTh&m 1855] 2 [Albert Robida 1892] 3 ["La Touraine" de Maurice Bedel, 1935] 4 [photo aérienne "Visages de la Touraine" 1948] 5 (vue aérienne, 1920, la basilique en haut à droite). + plan de 1898 + plan "monumental" vers 1900 avec le dessin de la basilique. |
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La rue Nationale à la belle époque. Au début du XXème siècle, la rue Nationale continue à être la "reine des rues", comme l'avait qualifiée Balzac, faisant de Tours un petit Paris. |
Vitraux du XXème siècle. L'art du vitrail se renouvelle, comme en témoignent les vitraux ici présentés. 1) Eglise Nativité de Notre-Dame à Ormoy (Haute Saône), le partage du manteau (lien) 2) Eglise Saint Martin à Saint Dié des Vosges, le globe de feu par Jacques le Chevallier (lien) + autre vitrail fondation de Marmoutier. 3) Eglise Saint Martin de Barentin en Seine Maritime, réalisations de 1947 par l'atelier Lorin de Chartres, d'après des dessins de Georges Mirianon. Baptême de Martin (lien). + deux autres vitraux : 1 (baptème de la mère de Martin) 2 (enfant ressuscité) 4) Cathédrale de Katowice en Pologne (lien) 5) Eglise Saint Martin de Tony le Petit, canton de Fribourg en Suisse, réalisations de Claude Sandoz en 1989. Combat contre un démon et un mauvais arbre (liens : 1 2). + trois autres vitraux : 1 (partage du manteau) 2 (miracle des oiseau) 3 (été de la Saint Martin). 6) Pologne (lien). 7) Eglise Saint Martin d'Omonville la Petite, dans la Manche, vitrail de l'atelier Barillet de Paris, 1957 [photo flickr Philippe Guillot]. |
La grande boucherie. En Indre et Loire, 10.000 jeunes hommes sont morts dans cette guerre, dont 1800 pour la ville de Tours. Cases de Jacques Tardi extraites de l'album Le trou d'obus" (1984) + la planche + cinq planches du même auteur dans l'album C'était la guerre des tranchées (1993) : 1 2 3 4 5. A droite, carte postale commémorant le défilé du 14 septembre 1919.
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A gauche, Martin dans les nimbes surmonte une troupe de poilus sortant des tranchées et partant à l'assaut [atelier Lorin de Chartres, église de Neuillé Pont Pierre en Touraine, lien]. Au centre gauche, vitrail sur saint Martin (au côté de Saint Louis) et la Grande Guerre [Maurice Denis, église de Fère en Tardenois en Picardie, sur la ligne de front, lien]. Au centre droit, Michel l'archange et Martin sont représentés sur un vitrail 1930 de la crypte de la chapelle de l'ossuaire de Douaumont [atelier hébert-Stevens-Bony d'après un carton de George Desvallières, lien] + aussi dde Georges Desvallières, et encore avec Saint Michel, le légionnaire Martin en cette fresque, tient un rameau annonçant la Résurrection, comme les végétaux renaissant à chaque printemps ; à ses pieds, un bandeau "11 novembre 1918" [chapelle saint Yves, Paris XVème, lien] (+ lien vers la page "Les vitraux du souvenir") + vitrail de l'église de Golinhac en Aveyron (lien) + double-page de LM 2019 sur les dernières heures de guerre à Dom le Mesnil dans les Ardennes + plaque commémorative associant Martin à la signature de l'armistice en l'église Notre Dame des Champs à Paris [flickr P.K.].
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A gauche, cycliste en exode demandant son chemin après avoir traversé la Loire ["La Touraine dans la guerre" Pierre Leveel, CLD 1985]. Au centre, à l'entrée de la Préfecture, le président du conseil Paul Reynaud est entouré du général Maxime Weygand et et du maréchal Pétain ["Histoire de la Touraine", Pierre Audin 2016]. A droite, le château de Cangé, à Saint Avertin, commune limitrophe de Tours, est un éphémère palais de l'Elysée tourangeau ["Le château de Cangé", Michel Ramette 2012]. |
Juin 1940, Tours en flammes [peinture sur papier d'Arlette Boisdet, "Guide secret de Tours et ses environs", 2019]. A gauche, les deux "palais Louis XVI" évoqués par Maurice Bedel en 1935, à droite la basilique et les deux tours. 1940 : la basilique butoir de l'incendie. "La basilique semble avoir servi de butoir à la marée déferlante de pierres" ["Tours cité meurtrie", texte Jeannine Labussière, photos Elisabeth Prat, CLD 1991 + article de Alain Irlandes sur ces photos et d'autres dans le même contexte, Ta&m 2007]. + photo du nord-est de la basilique ["Tours à l'époque de la municipalité provisoire", Boris Labidurie 1994] + deux photos du livre "Tours sous les bombes" : 1 2 de Jonathan Largeaud (photos Jean Chauvin, Geste Editions 2010) avec pour légendes "Vision apocalyptique" et "En d'autres temps, plus anciens, ce paysage aurait été pris comme un signe biblique de renaissance". L'auteur explique pourquoi, en ces jours où 64.000 des 84.000 habitants ont fui la ville au plus vite, dont des médecins et personnels administratifs, il est difficile de connaître le nombre précis de tués. Il reprend le chiffre préfectoral d'une vingtaine de personnes. Du 21 juin 1940 au 1er septembre 1944, Tours vit sous occupation allemande. Le bâtiment sur la droite de la première photo était l'hôtel de ville avant son transfert en 1904 dans un nouvel édifice conçu par Victor Laloux. Il était alors devenu la bibliothèque municipale, un des premiers bâtiments ravagés par le feu lors des bombardements allemands à partir de la rive opposée de la Loire. + autre photo. Au centre le palais de Justice est devenu la feldkommandantur ["Tours mémoires d'une ville" 2013] et les bureaux de commandement sont décorés de la croix gammée ["Tours à Tours", Philippe de la Fuente 2005 + deux planches : 1 2]. "La presque totalité du fond est anéantie", dont la totalité de la bibliothèque de la SAT et probablement les rayonnages sur la photo de droite, d'après Daniel Schweitz en son étude sur cet incendie. Quels documents sur Martin, la basilique, Châteauneuf, Tours et les Tourangeaux avons-nous perdus là ? A gauche, le 15 juin 1944, les bombardiers tentent de détruire le pont Wilson, l'église Saint Julien est touchée + récit. Au centre, le même jour au même endroit, photo prise d'un des avions. A droite, l'une des nombreuses destructions du bombardement du 20 mai 1944, rue de la Fuye dans un quartier situé entre les gares ferroviaires de Tours et Saint Pierre des Corps. En centre-ville, l'attente de la reconstruction A gauche, dessin du portfolio de Ferdinand Dubreuil ["Tours 1940", Arrault 1941] montrant les ruines de l'incendie de 1940. En 1944, les lieux ont été déblayés, surtout pour les rues, ils sont désertés dans l'attente d'un programme de reconstruction qui ne débutera qu'en 1947. + deux vues aériennes avant la reconstruction [Archives municipales] : 1 1946 1 1948 (la basilique est en bas à gauche). + photo de la reconstruction du centre-ville incendié en 1949 [Archives municipales] + vue aérienne de Roger Henrard, 1949 (les Halles en premier plan, la tour Charlemagne en reconstruction, à droite le Tours incendié rasé, non encore reconstruit) + plan de datation des chantiers de reconstruction, de 1947 à 1962 par Myriam Guérid. Ex-voto des maréchaux Juin, Leclerc et De Lattre de Tassigny [crypte de la basilique, photos de cette page du Semur 2015] |
Trois projets de reconstruction. A gauche le projet Coupel pour les remparts de Châteauneuf [Ta&m 2007], au centre le projet Dorian pour le déplacement de la gare ferroviaire [livre Laloux 2016], à droite le projet Patout pour le Haut de la rue Nationale. Seul ce dernier a été réalisé, en grande partie, les deux autres n'ont pas eu un début de réalisation. + plan 1946 des zones à reconstruire [PSMV Tours 2013]. |
Une ville devenue trop minérale entre deux cours d'eau. A gauche, au sud des quartiers historiques, le quartier des Rives du Cher créé, après remblaiement, dans les années 1970 [livret municipal de 1978]. Sur la rive droite, la ville apparaît très minérale et l'autotoute A10 en bas est un couloir de pollution. Au centre vue aérienne de Tours extraite de la plaquette municipale "Parcours Tours" 2018 (+ dépliant 2016 "laissez-vous conter Tours"). Sur cette vue, On voit, que, en haut à droite, la ville de Saint Cyr sur Loire est très verte, de même que, en bas à droite, les jardins et cabanons agrandis inondables de la grande île Aucard (fausse île à ne pas confondre avec l'île Aucard voisine). Sur la rive gauche, la verdure est très peu présente dans le centre-ville. Presque tout est minéral entre Loire et Cher, sauf principalement les boulevards du grand mail et les jardins historiques du XIXème siècle. A droite, Tours Nord [livret 1978] s'est construit en zone pavillonnaire dans les dernières années du XXème siècle (+ vue aérienne 1970, Archives minicipales) et est victime des appétits des promoteurs au XXIème siècle. Là minéralisation s'étend... (+ comparaison 1950-2017, Tours PLU 2019) On pourrait pourtant densifier en préservant des zones fortement végétalisées. Heureusement les trames bleues et vertes de la Loire et du Cher sont là, comme des poumons de respiration... |
Martin veille-t-il à perpète sur la ville de Tours ? Vues du haut et du bas de la tour Charlemagne + trois autres photos de novembre / décembre 2019 : 1 2 3 + vue du ciel (lien). + photo de la façade illuminée à la fin du XXème siècle [Lorincz 2001] + photo du feu d'artifice du 10 novembre 2016 (lien). + scène du spectacle du Puy du Fou 2020 (lien). Rappel : Martin dans le spectacle son et lumière de la cathédrale de Tours au premier chapitre, ci-avant. |
1) Couverture de la "Lettre martinienne" n° 2007-2 spécial "Partage citoyen" 2) La communauté des soeurs Bénédictines du Sacré Coeur de Montmartre qui, depuis 2000, gère la basilique, notamment l'accueil du public et des pèlerins. (article 2015 La NR). 3) Ensuite le logo du site officiel de la basilique, régulièrement mis à jour, donne tous les renseignements pratiques d'accès et de logement ("la maison de saint Ambroise", 25 lits, un réfectoire pour 110 repas, des salles de conférence, accompagnements divers). 4) A droite, dessin accompagnant "la ligne Saint Martin", chaîne de veille, d'écoute et de solidarité. Les visiteurs peuvent acquérir dans la basilique un livre ou un objet sur Martin. Le site "Patrimoine mondial Saint Martin de Tours" (saint-martindetours.com) traite du "patrimoine martinien" et des "chemins de Saint Martin". + un dossier paroissial sur Martin et un document de 24 pages de Bernard Wagner sur l'église de Sarralbe en Moselle et la vie de Martin. + page sur facebook. + à titre d'exemple, une page illustrée d'un sympathique pélerinage à Tours, par des habitants de Villepreux les Clayes dans les Yvelines. |
Septembre 1996. Images réalisées par les deux grands photographes de La NR [Mag. Touraine n°61]. A gauche, passage de la papamobile rue des Halles, devant la tour Charlemagne [Pierre Fitou]. A droite, rassemblement géant sur l'aérodrome [Gérard Proust]. Sept. 1996 : Jean-Paul II devant le tombeau de Martin Janvier 2016 : la communauté Saint Martin rencontre le pape François au Vatican (lien). |
2016, entretien de la nouvelle basilique Une première phase de travaux de restauration eut lieu en 2014-2016. Le dôme, qui était en brique, fut reconstruit en bois. La statue dominant le dôme réalisée par le sculpteur Jean-Baptiste Hugues fut enlevée, restaurée et replacée [illustrations issues du magazine municipal "Tours & moi" puis de flickr François Tomasi]. + deux articles de La NR sur les travaux du dôme : 1 (avant) 2 (après). A droite et sur cette photo, la statue de retour sur son dôme (lien). Le 17 février 2014, la statue de la basilique Saint Martin est descendue ["Tours secret", Hervé Cannet, édition NR 2015]. Le 15 octobre 2016, elle retourne sur son dôme. Martin et son successeur Bernard-Nicolas Aubertin, 137ème évêque / archevêque de Tours, semblent se saluer, se bénir l'un l'autre, dialoguer... [lien, montrant aussi le positionnement préalable du coffret de reliques dans le bras de la statue, cf. ci-avant). Puis parade Saint Martin organisée par le comité de quartier Sainte Radegonde (la reine martinienne devenue abbesse, cf. ci-avant) [lien, avec la reprise d'un article de la NR présentant aussi une parade dans les rues de Tours avec 15 délégations venues de 12 pays]. A droite, dans la commune Saint Martin des Prés (Côtes d'Armor), deux conférences et la remise à la paroisse d'une statue de Saint Martin [article du Courrier Indépendant du 9 novembre 2016]. + Sur Paris eut lieu une procession saint Martin le 21 mais 2016, affiche et reportage, lien. 2016, la Hongrie a aussi fêté le 1700ème anniversaire, ici sur la ligne Budapest - Szombathely, lieu de naissance de Martin (lien). + photo d'un autobus illustré avec le partage du manteau, Utrecht 2018. |
Tours et l'eau 6/6 : le retour du risque d'inondation entre Loire et Cher. Les pandémies sont revenues, les inondations reviendront, mieux vaut appliquer le précepte "Gouverner c'est prévenir". C'est sûrement plus efficace que prier saint Martin... Comme le rappellent Hervé Chirault et Aude Lévrier en une double-page [Guide secret de Tours et de ses environs", 2019], la digue du Canal est essentielle. Elle seule avait préservé en 1866 le centre de Tours des eaux et avait permis d'éviter le renouvellement de l'inondation de 1856. Sans cette digue, la catastrophe peut se reproduire et la carte 2008 des hauteurs d'eau alors atteintes est alarmante. Or, en catimini, les autorités préfectorales et municipales ont déclassé en 2015 cet ouvrage séparant les deux communes de Tours et Saint Pierre des Corps, protégeant la première des inondations par l'amont et la seconde des inondations par l'aval. Jusqu'en 2012, il était considéré comme essentiel et en bon état. L'association pour la qualité de la vie dans l'agglomération tourangelle, Aquavit, qui dénonce ce risque inconsidéré (dossier partie 1), a obtenu en 2018 du Tribunal administratif d'Orléans que la digue ne puisse pas être percée sans une nouvelle procédure, contrairement à la "mise en transparence" qui était planifiée à court terme en 2015. Mais que vaudront les leçons de l'Histoire face à l'irresponsabilité politique et à la pression du très puissant lobby immobilier ? La basilique Saint Martin ne doit pas être inondée, comme l'avait été en 1733 la précédente collégiale.
+ le point sur les risques d'inondation, en 2015, sur cette page du site de l'Aquavit.
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Les mystères de la basilique est un téléfilm policier sorti le 14 avril 2018 sur FR3, hors-série n°14 de Meurtres à..., réalisé par François Guérin, sur fond de vol de relique, avec pour acteurs principaux Isabel Otero et Marwan Berreni (la bibliothèque municipale, toit vert en haut à droite de la première image, étant transformée en commissariat de police). + début du générique de fin. + court extrait vidéo du film "Jo" (1971) où Louis de Funès, par temps pluvieux, partage son rideau de douche à la manière de Martin partageant sa cape. |
Au XXIème siècle, Martin combat encore ses démons !? Dans sa basilique !? Paru en 2002 chez "La comédie illustrée", l'album collectif de bande dessinée "Chacun son Tours" comprend sept récits. Celui réalisé par Ullcer, titré "Le secret de Janus", en 8 pages, présente une étrange séquence (un miracle ?) dans la basilique Saint Martin. + trois planches : 1 2 3. Martin et l'humour ne seraient donc pas incompatibles. Le Romain soldat chrétien et le Gaulois français païen se sont-ils réconciliés en combattant leurs démons communs ? |
Alain Beyrand, Tours, décembre 2020 (alain (at) pressibus.org)
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